La vacance des logements continue de progresser en France

Publié le 8 janvier 2021

L’Insee a publié le 8 décembre 2020 l’étude annuelle sur le parc de logements en France au 1er janvier 2020, soit avant la crise sanitaire. L’Insee constate des évolutions proches de celles des années précédentes : un nombre de logements qui augmente plus vite que la population, une vacance toujours en hausse (presque 3 millions de logements), des logements collectifs qui se développent plus vite que les logements individuels et une concentration toujours plus marquée dans les unités urbaines. Le phénomène de la vacance est inquiétant car il y a un manque important de logements vu le nombre de sans abri ou de mal-logés.

En ce qui concerne la vacance des logements, l’Insee en rappelle la définition : « Un logement vacant est un logement inoccupé se trouvant dans l’un des cas suivants : proposé à la vente, à la location ; déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d’occupation ; en attente de règlement de succession ; conservé par un employeur pour un usage futur au profit d’un de ses employés ; gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire (par exemple, un logement très vétuste). »

L’étude précise :

« Les logements vacants augmentent de façon marquée depuis 2006, à un rythme supérieur à celui de l’ensemble du parc, alors que leur nombre augmentait moins vite, voire diminuait, auparavant. Néanmoins, cette hausse s’atténue sur les dernières années. La vacance peut provenir d’une inadéquation de l’offre avec la demande en matière de taille, localisation, prix, par exemple, ou correspondre à des logements en mauvais état. Il peut aussi s’agir de logements inoccupés sans être pour autant immédiatement habitables. Ils peuvent être proposés à la vente ou à la location, en attente d’occupation ou de règlement de succession, ou encore sans affectation précise (logements à réhabiliter, par exemple). La vacance peut être aussi la conséquence du départ en maison de retraite de personnes âgées, sans que le logement ne soit mis en vente ou en location…

La majorité des logements vacants (60 %) se situent dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100 000 habitants. Depuis 2006, le nombre de logements vacants s’accroît sur l’ensemble du territoire, mais de façon moindre dans l’unité urbaine de Paris. La part des communes hors unité urbaine s’est également réduite au profit des unités urbaines de moins de 100 000 habitants par rapport au début des années 1980.

Évolution annuelle moyenne du nombre de logements par catégorie en %
  1985-1990 1990-1995 1995-2000 2000-2005 2005-2010 2010-2015 2015-2020
Ensemble 1,2 1,0 1,0 1,1 1,2 1,1 1,0
Résidences principales 1,1 1,2 1,1 1,3 1,0 0,9 0,8
Résidences secondaires et logements occasionnels 2,6 0,4 0,3 0,7 0,6 1,3 1,7
Logements vacants 0,2 0,6 0,3 -0,6 3,7 3,4 2,0
Lecture : entre 2015 et 2020, le nombre de résidences principales augmente en moyenne de 0,8 % par an.

Après avoir diminué de façon continue depuis 1982 et avoir atteint un creux en 2005 avec un taux de 6,26%, la vacance de logements ne cesse de progresser fortement depuis, même si la tendance se ralentit un peu depuis trois ans. Si on la rapporte au nombre d’habitants (en métropole), on constate que la vacance est restée stable tout au long des années 1980 et 1990 (3,3 logements vacants pour 100 habitants), avant de connaître son plus bas taux en 2005 (3,1%), puis de repartir en flèche, jusqu’à atteindre 4,6 logements vacants pour 100 habitants en 2020. »

Une étude précédente de juin 2018 portait spécifiquement sur la vacance :

« 374 000 logements supplémentaires chaque année entre 2010 et 2015La vacance résidentielle s’accentue

En France entre 2010 et 2015, le parc de logements augmente de 1,1 % par an, soit deux fois plus vite que la population. La progression des résidences principales génère les deux tiers de cette croissance avec comme premier moteur la croissance démographique, notamment en périphérie des principales villes-centres. La réduction de la taille des ménages s’atténue et n’explique plus que 28 % de l’augmentation du parc, contre 61 % entre 1990 et 1999.

La vacance de logements a beaucoup augmenté depuis 2010 (+ 3,4 % par an) expliquant désormais 23 % du nombre de logements supplémentaires. En France, 2,8 millions de logements sont vacants, soit un taux de vacance de 8 % en 2015. La vacance est marquée dans les villes-centres et plus faible en périphérie. Elle est moins prégnante dans les aires urbaines des métropoles régionales, notamment celles où le marché de l’immobilier est tendu. »

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