Il y a urgence de mobiliser des crédits pour les quartiers populaires

Publié le 9 avril 2021

En ce qui concerne la politique de la ville, les élus locaux peinent à accéder aux crédits du plan de relance. Les Président-es de cinq associations d’élus locaux, France urbaine, AdCF, AMF, Villes de France et Ville & Banlieue ont écrit au président de la République pour lui faire part des difficultés des élu-es à obtenir des crédits en faveur des projets de cohésion urbaine et sociale et demandent la mise en place d’une cellule de suivi national. Ils rappellent l’urgence de mobiliser des crédits pour les quartiers populaires dont ils ont un besoin dès maintenant. Ils rappellent aussi que l’élaboration des contrats de relance et de transition écologique (CRTE) est un sujet majeur, ceux-ci ayant vocation à accompagner les projets de territoires adoptés pour la mandature 2020-2026. 
Ils regrettent la poursuite et la multiplication, des appels à projet ainsi que des appels à manifestation d’intérêt (AMI), qui entrent en contradiction avec l’esprit des CRTE. Cette situation risque d’accroître les inégalités entre les territoires qui n’ont pas tous les mêmes capacités d’ingénierie pour y répondre et de nuire à la déclinaison opérationnelle des orientations portées par France Relance et le comité interministériel à la ville du 29 janvier. 

Lettre du 1er avril à E. Macron :

« Suite à la réunion du Comité interministériel à la ville (CIV) du 29 janvier dernier à Grigny, les associations d’élus que nous représentons ont échangé avec le Premier ministre et son gouvernement au sujet des objectifs affichés et du contenu des mesures annoncées. Nous voulons par ce courrier aujourd’hui porter à votre connaissance les difficultés que rencontrent nombre d’élus pour profiter des crédits de France relance.

L’élaboration des contrats de relance et de transition écologique (CRTE) est un sujet majeur, alors que ces contrats ont vocation à accompagner les projets de territoires adoptés pour la mandature 2020/2026. Dans ce cadre, nous avons besoin, dès maintenant, de mobiliser les crédits du plan de relance. Or, nous regrettons vivement la poursuite voire même la multiplication des appels à projet et appels à manifestation d’intérêt (AMI). En contradiction avec l’esprit des CRTE, cette situation risque d’accroître les inégalités entre les territoires qui n’ont pas tous les mêmes capacités d’ingénierie pour y répondre, et, plus globalement, de nuire à la déclinaison opérationnelle des orientations portées par France Relance et le CIV du 29 janvier.

Par ailleurs, les comités départementaux de la politique de la ville tardent à se mettre en place, alors qu’ils conditionnent la mise en œuvre opérationnelle des mesures du CIV. Pourtant, vous le savez, la situation des habitants est de plus en plus préoccupante et l’appel du 14 novembre signé par plus de 250 maires de toute strate démographique a rappelé l’extrême urgence qui prévaut, afin de venir en aide à nos concitoyens les plus fragiles et exposés aux conséquences de la crise sanitaire et sociale que nous vivons.

A ce titre, nous réitérons notre demande qu’une cellule de suivi national placée auprès de Matignon puisse être mise en place dans les meilleurs délais pour mieux flécher et identifier les crédits vers les territoires urbains qui en ont le plus besoin.

 Nous savons pouvoir compter sur vous et votre attention pour accompagner les territoires dans la période difficile que nous traversons.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de notre considération respectueuse.

Johanna ROLLAND, Présidente de France urbaine

François BAROIN, Président de l’AMF

Sébastien MARTIN, Président de l’AdCF

Caroline CAYEUX, Présidente de Villes de France

Thierry FALCONNET, Président de Ville & Banlieue »

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