Rapport sur l’évaluation de la gestion de la crise Covid-19 en France

Publié le 21 mai 2021

La mission présidée par le Professeur Pittet, médecin-chef du service de prévention et contrôle de l’infection aux hôpitaux universitaires et Faculté de médecine de Genève, a rendu son rapport en mars 2021, qui n’a été rendu public que le 18 mai 2021. Il avait été sollicité par le Président de la République le 25 juin 2020 pour mener « une mission indépendante nationale sur l’évaluation de la gestion de la crise Covid-19 et sur l’anticipation des risques pandémiques ».

La mission formule une quarantaine de propositions afin que le pays anticipe mieux des futures crises.

En voici un extrait où les critiques sur la gestion de la crise sont parfois rudes :

« Évaluation comparative de la gestion de la crise en France

La Mission a procédé à une appréciation de la gestion de la crise prenant en compte l’évolution progressive des connaissances scientifiques, l’expérience acquise et la dynamique propre de l’épidémie. Ces considérations ont conduit la Mission à distinguer cinq périodes dans la gestion de la crise, de janvier 2020 à février 2021.

  1. L’émergence de l’épidémie de janvier à février 2020. Pendant cette période, la dynamique et la gravité de l’épidémie ont été sous-estimées (systèmes de surveillance, mauvaise compréhension des signaux) et le niveau de préparation opérationnelle à ce type de crise pandémique (stocks stratégiques, dispositif de test, systèmes d’information, organisation de la gestion de crise) s’est révélé insuffisant.
  2. La période de mars à mai 2020, a été marquée par un premier confinement très restrictif, qui a réussi à freiner l’épidémie, mais au prix de très lourdes conséquences économiques et sociales. Si la gouvernance de la crise a souffert de défauts majeurs, la réactivité et la mobilisation exceptionnelles des personnels a permis de faire face à une situation d’une gravité exceptionnelle. Du point de vue économique, les mesures de soutien à l’activité, mises en œuvre très rapidement, ont permis de contenir un choc inédit.
  3. Le plan de déconfinement et la tentative de vivre avec un virus sous contrôle de mai à octobre 2020. La préparation et la sortie du confinement marquent une évolution positive en termes de stratégie et de gouvernance. Cependant, alors même que l’activité économique enregistrait un rebond, la reprise de contrôle de l’épidémie a échoué en raison (i) des déficiences en matière d’isolement, de test et de traçage ; (ii) d’un manque de données ; (iii) de l’insuffisant respect des gestes barrières. De plus, la réaction à l’évolution de l’épidémie a été tardive et inadaptée.
  4. Le deuxième « confinement » de novembre à décembre 2020 a été moins restrictif et plus court. Il a moins pénalisé l’activité économique, même si le secteur des services est demeuré très atteint. II a débouché sur une amélioration sensible et rapide de la situation épidémique, qui n’a toutefois pas permis une réouverture complète des activités économiques, sportives et culturelles.
  5. La période de fin décembre à février 2021 a été caractérisée par l’émergence de nouveaux variants, conduisant à une modulation dans le temps et l’espace des mesures d’endiguement, et par le début de la campagne de vaccination. Sur cette période, l’appréciation de la Mission se veut particulièrement prudente vu le faible recul et la grande évolutivité de la situation. »

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