Par rapport aux années passées, le nombre de personnes à la rue a augmenté de 8% sous l’effet de la crise sanitaire. C’est ce qu’indique une étude nationale des maraudes et Samu sociaux.
La Fédération nationale des Samu sociaux (FNSS) et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) ont publié, mardi 29 juin, la deuxième édition de leur étude nationale « Maraudes et Samu sociaux sur le sans-abrisme ». Les auteurs de l’enquête plaident pour un accompagnement des personnes jusqu’à ce qu’un toit soit trouvé.
« Cette étude avait notamment pour objectifs de changer les représentations autour du sans-abrisme dans la société et donner des clés aux décideurs qui détiennent la gouvernance des moyens de lutter contre. Il s’agissait également de mener une étude comparative par rapport aux résultats de l’étude de 2020 et de développer une nouvelle thématique sur les impacts de la crise sanitaire tant sur les équipes que sur les personnes sans-abri.
L’étude s’est adressée à tous les Samu sociaux et toutes maraudes de France métropolitaine et des DOM, quelle que soit la composition des équipes. Elle a recueilli la participation de 63 structures, représentant 74 équipes réparties sur 39 départements et 12 régions qui ont administré 755 questionnaires auprès des ménages rencontrés :
- Une majorité d’hommes isolés de 25 à 45 ans avec des problématiques de santé somatique, psychique et addictologique
- Le non-recours au 115 particulièrement important
- Le 115, facteur d’exclusion des personnes sans-abri sans téléphone
- Le non recours s’accentue avec l’âge et le temps à la rue
- Des demandes faites auprès des maraudes centrées sur l’écoute et les besoins primaires
- 8% des ménages rencontrés nouvellement en situation de rue à cause de la crise sanitaire pour lesquels les difficultés s’accumulent plus largement, en comparaison à l’échantillon global.
Au regard de ces conclusions, il s’avère que plus le temps passé dans la rue est important, plus le non-recours augmente. Il importe donc d’agir pour le prévenir. Dans l’état actuel du dispositif, la FNSS et la FAS tiennent à souligner plusieurs points essentiels concernant les maraudes :
Arrêter de considérer essentiellement les maraudes comme une réponse aux besoins primaires. Au regard du non-recours observé, considérer les maraudes comme un acteur principal de la mise en place du service public de la rue au logement en pérennisant les équipes et renforçant les maraudes bénévoles afin de pouvoir accompagner les personnes vulnérables en rupture et éloignées de toute forme de lien.
Permettre une réponse positive à chaque demande d’hébergement en améliorant son accès par la création et la pérennisation de places ouvertes toute l’année et une meilleure fluidité dans le parc existant, ce afin d’anticiper l’augmentation de l du nombre de ménages à la rue du fait de la crise sanitaire constatée dans l’étude.
Renforcer la dimension santé, et particulièrement santé psychique des maraudes en permettant le recrutement de personnel soignant au sein des équipes ou une meilleure articulation avec les dispositifs de soins, et notamment les ARS.
Adapter les moyens des maraudes et Samu Sociaux aux besoins des personnes sans-abri sur la dimension « Accès au numérique » afin de pourvoir à la nécessité actuelle d’être muni d’un téléphone de type smartphone pour accéder à ses droits, et ainsi lutter contre le non-recours. »
Mots-clefs : hébergement, précarité, solidarité