Dernières nouvelles du logement social

Publié le 24 septembre 2021

Une programmation 2021 de logements sociaux dans l’agglomération trop faible :

Au Conseil de la Métro du 24 septembre, la délibération concernant la programmation des demandes d’agrément d’offre nouvelle de logement locatif social pour 2021 donne des chiffres qui sont insuffisants pour remplir les obligations du PLH (1300 logements sociaux par an). Cela rejoint une déprime nationale concernant le nombre de créations de logements sociaux. Or cette programmation verra les réalisations à intervenir au cours des années 2023-2025.

Voilà ce qui est prévu pour 2021 dans cette programmation :

« 969 logements ou équivalents logements locatifs sociaux :

  • 737 logements locatifs sociaux familiaux, 466 PLUS, 269 PLAI et 2 PLS, dont 68 logements venant en reconstitution de l’offre démolie (agréés par l’ANRU) ;
  • 192 logements locatifs sociaux spécifiques PLS : 3 projets de résidences étudiantes dont 2 sur Grenoble et une sur Gières, et un foyer d’accueil médicalisé (« FAM ») sur Saint Egrève.
  • S’y ajoute un projet de Centre d’hébergement de réinsertion Sociale (CHRS) de 40 places sur Grenoble financé par du « Produit Spécifique Hébergement » (PSH), qui est assimilé au produit PLAI pour le financement apporté par la Métropole.

Ce volume de logements en demande d’agrément reste provisoire car plusieurs dossiers sont à recevoir d’ici la toute fin d’année : il sera donc consolidé le 31 décembre 2021. »

A noter dans la liste mise en annexe de la délibération, qu’il y a beaucoup de projet en VEFA (vente en l’état futur d’achèvement), c’est-à-dire qu’ils sont construits par un promoteur et en fin de construction ils sont vendus au bailleur social, ce qui n’est pas la meilleure manière de faire baisser les coûts et ne permet pas aux bailleurs de rentabiliser leurs services de maitrise d’ouvrage qui sont performants et réalisent des opération au plus près des besoins des locataires du logement social. A tout cela s’ajoute la perte de « savoir-faire » des bailleurs sociaux, avec un risque de suppressions de postes chez les bailleurs. 

Qui paye les impayés de loyers dans les HLM ?

La réponse est malheureusement très simple, c’est le bailleur social c’est-à-dire que cela diminue ses recettes provenant des locataires et diminue donc le service rendu aux locataires qui payent leur loyer. Contrairement à ce que croient ou font croire certains qui militent contre les expulsions pour impayés, les bailleurs sociaux n’ont pas des moyens financiers leur permettant de financer les impayés autrement qu’en mobilisant l’apport des locataires eux-mêmes pour équilibrer leurs comptes. C’est-à-dire que ce sont les pauvres qui sont obligés d’être solidaire de ceux qui ne payent pas entièrement leur loyer. En plus de cela, faute de moyens financiers des organismes, les locataires pourront progressivement voir la baisse du niveau de service auxquels ils sont très attachés et en droit d’attendre du bailleur.

Ce serait différent si l’Etat et /ou les collectivités publiques apportaient une aide en fonctionnement aux bailleurs, pour compenser les pertes dues aux impayés. Mais ce n’est pas le cas actuellement. Certaines villes ou métropoles le font : Lyon, Rennes…

Malgré la forte implication des bailleurs pour éviter au maximum les impayés en mobilisant leurs services pour conseiller les ménages en difficultés et les aider à trouver des aides, il y a de fortes pertes financières dues aux impayés. Par exemple, ACTIS en 2020 supportait un manque à gagner de 2,2% des loyers. Si l’organisme n’avait pas à supporter cette charge, il pourrait apporter du service de proximité en plus à chaque locataire qui en moyenne serait de 100 € par logement ou diminuer les charges d’autant.

La demande de logement social est en forte hausse, mais la construction ne suit pas.

Pour préparer son congrès annuel, l’USH (Union sociale pour l’habitat) qui fédère les organismes HLM a fait une étude concernant la demande de logement social intitulée  » Mieux connaître la demande de logement social pour mieux orienter les politiques publiques «  Ce qui est inquiétant c’est qu’environ 2,2 millions de ménages ont une demande de logement social en attente et ce chiffre a progressé de 20% depuis 2013, alors que la population n’a cru que de 2,8% sur la même période et le nombre de ménages de seulement 4%.

Moins de la moitié (42%) des demandeurs déclarent une situation d’emploi stable, tandis que les situations d’emploi précaires concernent 13% des demandeurs (apprentis, CDD, stagiaires, intérimaires, étudiants). Les chômeurs et les retraités représentent respectivement 15% et 9% des demandeurs.

L’âge moyen des titulaires d’une demande est de 43 ans et les personnes âgées (plus de 65 ans) sont proportionnellement moins présentes parmi les demandeurs que dans la population française (A Grenoble la demande de personnes de plus de 65 ans reste forte, en raison du manque ou du coût élevé du logement locatif privé.)

Ainsi, seuls 9% des demandeurs sont des retraités. Autre point fort ressortant de l’étude : un ménage demandeur sur quatre est une famille monoparentale, contre 10% dans l’ensemble des ménages français. De façon plus large, les personnes seules représentent 45% des demandes, les familles monoparentales 24%, les couples avec enfants 20% et ceux sans enfant 9%. Ainsi, 69% des ménages demandeurs sont constitués d’un seul adulte (contre 46% en population générale). Cette proportion est toutefois beaucoup plus faible (29%) parmi les demandes de mutation, catégorie au sein de laquelle les familles avec enfants sont particulièrement nombreuses (agrandissement du ménage). 

Le revenu fiscal de référence médian des ménages demandeurs est de 9.500 euros par an. Il est légèrement plus élevé (11.500 euros) pour les ménages demandeurs déjà locataires du parc social ou privé. La moitié des ménages, disposent de ressources mensuelles déclarées inférieures à 1.474 euros et près de la moitié des ménages demandeurs se situent sous le seuil local de pauvreté. Trois demandes sur quatre émanent de ménages sous le plafond PLAI (prêts locatifs aidés d’insertion).Rapport au Congrès 2021 | L’Union sociale pour l’habitat (union-habitat.org)

Mots-clefs : , ,

Le commentaires sont fermés.