Le projet de loi de finances 2022 a été arrêté au conseil des ministres du 22 septembre 2021. Après les critiques du Haut Conseil des Finances Publiques et celles des associations environnementales, et de toutes celles et de tous ceux qui avaient espéré dans les travaux de la Convention Citoyenne sur le climat, même l’Association des Maires de France ne mâche pas ses mots en déclarant que ce budget ne répond pas aux exigences de la transition écologique et que la fameuse hausse de 3% du budget du ministère de l’écologie était en trompe-l’œil ! Et que ce budget était très loin des attentes des collectivités.
La somme de 50 milliards est certes importante, mais il ne faut pas oublier que le ministère de la Transition écologique chapeaute aujourd’hui bien d’autres activités que la seule transition écologique. Il a en particulier absorbé, depuis le remaniement de 2020, le ministère du Logement.
C’est d’ailleurs bien le budget du logement qui, dans le total, pèse le plus lourd : il drainera en 2022, à lui seul, plus de 17 milliards d’euros. Une grande partie de ce budget (13,1 milliards) ira aux aides et à l’accès au logement – ce qui, à proprement parler, n’a pas grand-chose à voir avec de la transition écologique.
Plus directement dans le cœur de cible de la transition écologique, les mobilités bénéficieront de 8 milliards d’euros, dont 6,9 milliards pour les infrastructures, opérateurs et services de transport.
La transition écologique elle-même représente, dans ce budget, 15,9 milliards d’euros, dont environ la moitié pour le service public de l’énergie, 2,5 milliards pour les paysages et la biodiversité et 3,2 milliards pour « l’énergie et le climat ».
Deux milliards d’euros seront consacrés au seul dispositif MaPrimeRenov’, comme l’avait annoncé le Premier ministre il y a quelques jours. Le budget alloué à la rénovation des bâtiments des particuliers fait donc plus que doubler. S’y ajouteront les crédits spécifiques du Plan de relance, qui incluent le financement de « 6 000 projets de rénovation de bâtiments publics », pour un total de 4 milliards d’euros. Les associations de défense de l’environnement ne se montrent toutefois pas pleinement satisfaites sur le terrain de la rénovation énergétique, arguant que MaPrimeRenov’ est essentiellement utilisée pour le remplacement des chaudières au fioul, et passe ainsi en grande partie à côté de la cible de la rénovation des passoires thermiques…
Énergie et biodiversité
Pour ce qui concerne l’énergie, petite surprise au menu : le budget de soutien aux énergies renouvelables est en baisse assez marquée, passant de 6,9 à 6,1 milliards d’euros. Dans le dossier de presse du gouvernement, ce chiffre n’est évidemment pas mis en avant, mais si l’on additionne les sommes consacrées aux énergies renouvelables électriques (4,7 milliards d’euros), au développement du biométhane, à la cogénération et aux études pour l’éolien en mer, on obtient bien 6,1 milliards. Les associations de défense de l’environnement ont d’ores et déjà, depuis hier, critiqué cette baisse qu’elles qualifient de « scandale ».
Quinze millions d’euros supplémentaires sont consacrés au budget eau et biodiversité. Mais là encore les efforts apparaissent relativement modestes : 20 postes supplémentaires vont être créés pour les parcs nationaux, et le budget consacré « à la gestion des écosytèmes forestiers » augmente de 2,3 millions d’euros. Les moyens des agences de l’eau sont « confortés », écrit le gouvernement. C’est un peu exagéré : en réalité, il a été choisi de ne plus supprimer de postes au sein des agences de l’eau qui, depuis quinze ans, perdent environ 2 % de leurs effectifs chaque année… »
Dans un communiqué du 28 septembre, l’AMF demande un budget de l’Etat beaucoup plus ambitieux sur l’investissement et des compensations à l’euro près.
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