La LPO-Isère participe à un recensement des mares de l’agglomération grenobloise afin de mettre en œuvre des actions concrètes pour la biodiversité. Elle a déjà recensé 114 mares et a développé une carte interactive pour que les habitants puissent rajouter les mares qu’ils connaissent. Depuis 2017, la LPO a créé ou restauré 55 mares sur le territoire de la Métropole, et 11 nouveaux projets sont en cours jusqu’à la fin du mois de mars. Il existe aujourd’hui 111 mares fonctionnelles sur le territoire de la Métropole, dont 35 à forts enjeux écologiques, contre 64 mares fonctionnelles, dont 18 à forts enjeux écologiques, au démarrage du projet début 2018.
Les mares jouent un rôle essentiel de réservoirs de biodiversité et de corridors permettant de maintenir des réseaux naturels fonctionnels. Elles sont très importantes pour les amphibiens (grenouilles, tritons, crapauds et salamandres) qui ont des faibles capacités de déplacement (distance et obstacles).
La disparition des mares, phénomène constaté depuis plusieurs décennies en France, menace directement la survie de ces espèces. La présence d’un réseau de ces petits points d’eau sur un territoire est nécessaire à la migration, à la dispersion des espèces et aux échanges génétiques entre les différentes populations menacées par la fragmentation des milieux naturels.
La région a arrêté un « Schéma régional de cohérence écologique » (SRCE) qui permet la mise en place d’actions pour intégrer la biodiversité dans les projets proposés par les collectivités territoriales. Ce SRCE identifie les éléments de la « Trame verte et bleue », c’est-à-dire l’ensemble des liens écologiques mis en place de manière artificielle ou naturelle pour préserver les continuités de biodiversité (mares, haies, arbres, champs, corridors biologiques…). La Trame verte et bleue définit des objectifs pour préserver le patrimoine naturel, la biodiversité et les milieux aquatiques. Le « Contrat vert et bleu » constitue ainsi l’outil opérationnel régional pour la mise en œuvre d’actions concrètes dans les territoires.
Sur le territoire de l’agglomération grenobloise, le contrat vert et bleu propose plus de cinquante actions, portées par différentes structures (associations, fédérations, entreprises privées…), sur trois volets : animation et sensibilisation, études et travaux.
La LPO porte l’action « plan de restauration des mares » du contrat Vert et Bleu, dont l’objectif principal est de restaurer un réseau fonctionnel de mares sur le territoire de l’agglomération.
Les objectifs concrets du plan d’actions, financé par l’Europe (FEDER : Fonds Européen de Développement Régional), sont, sur l’ensemble du territoire de la métropole, de :
- réaliser un inventaire des mares ainsi qu’un diagnostic de leur état de conservation et de la fonctionnalité du réseau existant pour la faune dépendante de ces habitats ;
- sensibiliser à l’intérêt de ces infrastructures écopaysagères et partager les enjeux identifiés avec les élus et les habitants du territoire ;
- proposer des actions pour renforcer le réseau de mares (travaux de création et de restauration).
- créer un observatoire des mares pour recueillir et diffuser en continu des informations sur les mares de l’agglomération.
Ces actions seront conduites durant toute la durée du contrat vert et bleu, sur la période 2018-2022…
Accueillir une mare chez soi apporte également de nombreux avantages : découverte fascinante et infinie de la vie des mares qui ravira les petits et les grands, sensibilisation auprès des habitants, intégration d’un milieu naturel dans un secteur urbain, mais aussi venue de prédateurs naturels pour les cultures (les crapauds se nourrissent de limaces, escargots, chenilles).
Et pas de risque de moustiques ! Ces derniers ne se reproduisent que dans des petites zones d’eau « mortes » comme des coupelles de pots de fleurs, caniveaux, terrasses sur plots… La présence de végétation aquatique (oxygénation de l’eau) et de faune sauvage comme les amphibiens et les libellules (forte prédation sur les larves de moustiques) dans une mare empêche naturellement la venue et la ponte des moustiques.
Mots-clefs : développement durable, écologie, métropole, Nature