Allongement de la durée des arrêts maladie des agents des collectivités

Publié le 4 février 2022

Une nouvelle publication de Sofaxis intitulée : « Hausse de la gravité : les absences longues sous l’influence de l’âge. » Elle ne traite que les titulaires de la fonction publique territoriale.

Elle est organisée en trois grandes parties :

  • La gravité des absences au travail pour raison de santé en constante augmentation sur le risque long.
  • L’impact des réformes de retraite,
  • L’importance du management des risques dans les politiques RH.

Du fait de l’augmentation de la moyenne d’âge de leurs agents, les collectivités sont confrontées à des arrêts maladie de plus en plus longs qui engendrent un coût croissant. En repoussant l’âge correspondant à la fin de la vie active, les dernières réformes des retraites rendent la question plus aiguë. Dans ce contexte, les politiques visant à préserver l’employabilité des agents constituent des enjeux majeurs.

Depuis plus d’une dizaine d’années, la durée moyenne des arrêts maladie des agents territoriaux est en nette progression. Entre 2015 et 2020, elle a augmenté de 37%. L’une des raisons majeures de ce phénomène est le vieillissement des agents employés par les collectivités. Depuis 2008, l’âge moyen des agents relevant de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales – la CNRACL – a crû de 0,3 à 0,4 an chaque année, pour atteindre 47,9 ans en 2020. Les agents les plus âgés ne sont pas plus fréquemment absents que les plus jeunes, mais ils présentent des durées d’arrêt deux à trois fois plus longues, en moyenne, que leurs collègues plus jeunes. Cela se vérifie pour tous les types d’arrêts maladie. Dans ces conditions, les agents les plus âgés sont assez nettement majoritaires dans les arrêts les plus longs. S’agissant de la maladie ordinaire par exemple, les arrêts les plus longs (plus de 180 jours) concernent pour près de 60% des agents de 50 ans et plus.

L’augmentation de la durée moyenne des arrêts maladie n’est pas sans conséquences, y compris pour les agents. Lorsqu’un agent est placé en arrêt de maladie ordinaire, il passe à demi-traitement si le cumul de ses arrêts maladie dépasse 90 jours dans l’année. De plus en plus d’agents sont confrontés à cette règle : au sein des paiements d’indemnités journalières, la part des paiements à demi-traitement (pour la maladie ordinaire, la longue maladie et la longue durée) s’est élevée à 44% en 2020.

Pour les collectivités, les absences ont un coût important. Et celui-ci est d’autant plus élevé que les agents sont âgés. Ainsi, le coût de l’absence d’un agent de plus de 55 ans s’établit à 62 euros par jour en moyenne, contre 48 euros en moyenne pour son collègue de moins de 30 ans. Le surcoût (de 30%) tient à la durée plus longue des absences chez les plus âgés et au fait que le salaire augmente avec l’ancienneté.

La question est d’autant plus importante que sa place va encore croître dans les années à venir, du fait de la poursuite de l’augmentation de la moyenne d’âge des personnels.

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