Hommage à une héroïne de l’école publique : Isaure Périer

Publié le 1 avril 2022

Le conseil municipal du 28 mars a décidé de donner le nom d’Isaure Périer au futur espace public du quartier Bouchayer-Viallet. Le hasard du calendrier fait bien les choses puisque la délibération tombe pile le jour du 140e anniversaire du vote de la loi du 28 mars 1882 ayant institué l’instruction primaire obligatoire, gratuite et laïque pour les 2 sexes de 6 à 13 ans.

C’est Jérôme Soldeville, conseiller délégué à l’histoire de Grenoble qui a introduit au conseil municipal cette décision de donner le nom d’Isaure Périer à ce futur espace public.

Voici un extrait de la délibération qui décide de donner des noms de femmes célèbres à divers lieu grenoblois :

« Née à Paris le 25 septembre 1839 et décédée à Paris le 5 février 1930, Isaure Perrier fait partie des cinq femmes membres de la commission désignée par la Commune chargée d’organiser l’enseignement dans les écoles de filles (avec André Leo, Anna Jaclard, Noémi Reclus et Anna Sapia) en mai 1871. En exil après la Semaine sanglante, elle dirigera un pensionnat à Porrentruy dans le Jura suisse.

A une époque où les préjugés sur l’inégalité des genres l’emportaient et où le code Napoléon faisait des femmes des mineures, elle a milité pour l’égalité et pour l’enseignement des filles, mue par l’idée que le progrès de l’ensemble de l’humanité passait par l’instruction des filles, notamment dans le domaine scientifique. C’est pourquoi elle a aussi été l’auteure de deux ouvrages de vulgarisation scientifique.

Son engagement et sa proximité avec des figures comme le géographe Élisée Reclus ou le père de l’école publique et laïque Ferdinand Buisson l’ont amenée à rencontrer et à épouser le militant internationaliste grenoblois Aristide Rey (qui fut conseiller municipal de Paris et député de l’Isère), avec lequel elle a constitué une collection d’œuvres d’arts, qu’elle léguera au musée de Grenoble en 1930 ; parmi lesquelles des dessins à la valeur inestimable de Jacques-Louis David, de Gustave Doré, un tableau de Girodet, etc. ..

C’est la raison pour laquelle le conseil municipal décide de l’honorer en donnant son nom au futur parc qui sera situé dans le quartier Bouchayer-Viallet à proximité du CNAC et de la place Andry-Farcy, ancien conservateur du musée de Grenoble.

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