Budget 2022 du SMMAG : peut mieux faire…

Publié le 8 avril 2022

Le 24 mars, le conseil syndical du SMMAG a adopté le budget prévisionnel pour 2022. Le SMMAG n’est pas en bonne santé financière. Il ne peut présenter un budget équilibré que grâce à la mobilisation des résultats de 2021, avant même que le Compte administratif 2021 soit voté. C’est dire la fragilité des finances.

En lisant le rapport qui présente le budget on reste sur sa faim. On aurait aimé voir quelle politique est suivie ; ce qui est surprenant c’est qu’à aucun moment le SMMAG se préoccupe de savoir si le PDU 2030 est bien suivi. Pourtant il s’agit de la boussole que doit suivre le syndicat. A titre d’exemple le fameux Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) qui devait voir le jour en remplacement de la ligne C1 depuis la Presqu’île jusqu’au Grésivaudan est abandonné en catimini.

Rappel : le SMMAG a trois budgets :

  • Le budget principal qui comprend les compétences obligatoires fixées dans les statuts.
  • Un budget annexe qui retrace les compétences de Mobilités Partagées, Actives et Intermodalité.
  • Un budget annexe qui retrace la compétence Mobilités Urbaines pour les territoires ayant transféré leur Autorité Organisatrice de Mobilités (AOM), soit Grenoble Alpes Métropole et Le Grésivaudan.

« Il est rappelé que l’équilibre des budgets s’effectue au niveau de chaque territoire. Grenoble Alpes Métropole et la Communauté de Communes du Grésivaudan équilibrent leurs charges en fonctionnement par le produit du Versement Mobilité perçu sur le Budget Principal et ventilé sur les budgets annexes par le biais d’une subvention d’équilibre.

Au besoin, ce financement est complété par une participation de la collectivité. Elle s’avère nécessaire pour Grenoble Alpes Métropole au titre des mobilités urbaines dont l’équilibre nécessite également une augmentation de la participation et une reprise anticipée des résultats de 2021. Cette reprise anticipée des résultats se retrouve donc sur l’ensemble des budgets et des territoires. »

Le SMMAG rappelle que la grande majorité des déplacements sont des déplacements de proximité : pour 2/3 ils sont de moins de 5 km, pour 80 % de moins de 10 km et pour plus de la moitié il s’agit de déplacements contraints (travail, enseignement, accompagnement, …), majoritairement réalisés durant les heures de pointe et entrainant une forte charge sur les réseaux. Il est clair que les alternatives à l’utilisation de la voiture individuelle pourraient avoir le vent en poupe, notamment le vélo, mais le SMMAG ne montre pas un dynamisme forcené à ce sujet, par exemple il tarde à intervenir dans les difficultés de Mvélo + (ex Métrovélo) géré par Cykléo.

Il n’explique pas pourquoi il y a une telle désaffection vis-à-vis des transports en commun suite à la crise sanitaire et se contente de noter : « A ce jour, la fréquentation des transports en commun n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant crise, c’est-à-dire de 2019, avec une perte attendue des recettes des usagers d’environ 3,5 M€ par rapport à ce niveau de référence, pour le territoire métropolitain. »

En examinant la globalité des trois budgets : les recettes de fonctionnement atteignent 196 M€ pour 2022 dont 125 M€ pour le Versement Mobilité payé par les entreprises et pour la première fois, les recettes des usagers du réseau TAG sur la Métropole avec un objectif fixé à 34,7 M€ sont versées au syndicat. Les années précédentes les usagers payaient à la SEMITAG. Les participations des collectivités qui atteignent 32 M€ comprennent : 20,5 M€ de la Métropole, en augmentation de 1,6 M€, 9 M€ de la Région, 1,2 M€ du Pays Voironnais, 0,5 M€ du Département… La participation de la Métropole avait déjà augmenté de 4 M€ en 2021, elle augmente encore de 1,6 M€. C’est elle qui porte à bout de bras le SMMAG.

Les dépenses de fonctionnement (hors intérêts de la dette) atteignent 163 M€ pour 2022 dont 80 % pour le forfait de charges versées à la SPL M’TAG pour l’exploitation du réseau de transport en commun de la Métropole.

Les dépenses d’équipement sont prévues à hauteur de 72 M€ dont 53 M€ concernent le périmètre de la Métro.

Pour illustrer la fragilité du budget annexe intéressant la métropole, l’épargne brute correspondante est de seulement 16, 3 M€, avec une dette de plus de 450 M€ (en ne considérant que la dette classique), la capacité de désendettement est de plus de 28 ans, très au-delà de la zone très dangereuse des 15 ans.

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