L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) est une association à but non lucratif experte dans le domaine de l’économie et de la finance dont la mission est de faire avancer l’action contre les changements climatiques.
Il vient de publier un article intitulé : « Hausse des investissements dans la transition énergétique : évitons le feu de paille ».
« Chaque année, nous avons vu progresser – doucement – les investissements dans la rénovation énergétique des bâtiments, la mobilité de demain ou la production d’énergie décarbonée. Et chaque année nous regrettons un sous-investissement, un déficit chronique qui explique aujourd’hui la vulnérabilité de notre économie et plus généralement de notre société à un choc énergétique…
Les besoins d’investissement dans la transition énergétique vont encore devoir augmenter, jusqu’à 30 milliards de plus par an selon notre dernière évaluation, pour tenir l’engagement du Président de la République de doubler le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Or, si le budget 2023 affiche une hausse des dépenses publiques pour soutenir les investissements climat, les crédits du plan de relance vont quant à eux bientôt disparaitre. Et on en sait toujours peu sur les investissements publics qui seront consentis sur la durée du quinquennat. »
Mais pour l’I4CE une autre ombre au tableau concerne les collectivités locales. L’institut a analysé dans le détail les investissements et les moyens humains des collectivités pour mettre en œuvre, concrètement, sur les territoires, la transition énergétique.
Au-delà des besoins d’investissements, les collectivités vont également devoir augmenter leurs moyens humains pour l’ingénierie climat et donc leurs dépenses de fonctionnement. L’augmentation des dépenses de fonctionnement des collectivités semble inévitable puisque, selon l’étude, il faudrait recruter 25 000 agents pour piloter des actions climat pour atteindre les objectifs de la SNBC (Stratégie nationale bas carbone).
« Cela représente environ 1,5 milliard d’euros de masse salariale chaque année. Ce besoin identifié par l’étude est cependant en contradiction avec l’objectif du gouvernement qui est de limiter les dépenses de fonctionnement des collectivités…
Conclusion : les collectivités vont devoir doubler leurs investissements dans la transition. Pourront-elles le faire alors qu’elles doivent dans le même temps faire face à la hausse de leurs factures énergétiques ?
Les collectivités territoriales ont un rôle majeur à jouer pour l’atteinte des objectifs de la neutralité carbone de la France à 2050, inscrits dans la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC). Du fait de leur patrimoine et de leurs compétences, les collectivités doivent porter de nombreux investissements climat, mettre en place des stratégies et plans d’actions, et déployer les actions d’animation des acteurs de leur territoire. Cette étude vise à estimer le cout de ces différentes actions climat pour les collectivités.
Au moins 12 Mds d’investissements climat devraient être réalisés par les collectivités chaque année soit presque 20 % de leur budget d’investissement…
Ces besoins d’investissements climat des collectivités portent sur :
La mobilité (67 % des besoins), dont en particulier les aménagements cyclables (3, 3 Mds €/an) et le financement du ferroviaire et des transports en commun (3 Mds €/an)
La rénovation énergétique des bâtiments publics (2,7 Mds €/an)
L’efficacité énergétique de l’éclairage public et les réseaux de chaleur urbain (1,1 Mds €/an)
Mots-clefs : climat, collectivités, Energie, investissements, transitions