Un bénéficiaire du RSA sur cinq reste les dix années suivantes dans la prestation

Publié le 22 décembre 2023

Fin 2022, 2,1 millions de personnes percevaient le revenu de solidarité active (RSA). Dans sa publication, Etudes et Résultats n° 1287 de décembre 2023, la Dress (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) publie des données utiles pour la compréhension de la situation des bénéficiaires du RSA.

C’est la confirmation du risque d’enlisement dans le RSA. Est-ce que les nouvelles obligations imposées aux allocataires vont leur apporter une amélioration, il est permis d’en douter !

« Que deviennent les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) sur une période de dix ans ?

Parmi ceux âgés de 16 à 49 ans fin 2010, un bénéficiaire sur cinq a encore perçu l’allocation chaque fin d’année entre 2011 et 2020, deux sur cinq ont connu au moins une sortie et une nouvelle entrée dans le dispositif sur la période, tandis que deux sur cinq l’ont quitté sans y revenir ensuite – dans un tiers des cas dès 2011.

La persistance dans le RSA augmente fortement avec l’ancienneté fin 2010, alors qu’avoir un emploi salarié à cette date la réduit nettement. Parmi les entrants dans la prestation en 2010, seule une personne sur dix l’a perçue chaque fin d’année entre 2011 et 2020, alors que près d’une sur deux l’a quittée définitivement sur la période – dans la moitié des cas dès 2011. En outre-mer, les bénéficiaires restent beaucoup plus dans le RSA que les autres : entre 2011 et 2020, ils l’ont perçu en moyenne 6,7 fois en fin d’année, contre 5,1 fois en métropole.

Grâce à une analyse de séquences, cinq classes de trajectoires dans le RSA et l’emploi entre fin 2010 et fin 2019 ont pu être déterminées. Parmi elles, celle de la sortie pérenne sans emploi regroupe un bénéficiaire fin 2010 sur cinq. Une personne de cette classe sur cinq perçoit l’allocation aux adultes handicapés (AAH) fin 2019 ; ce basculement du RSA à l’AAH est six fois moins fréquent parmi les personnes des autres classes de trajectoires. »

Les 5 classes de trajectoires étudiées : sortie pérenne sans emploi 21,4 % des bénéficiaires ; persistance dans le RSA sans emploi 42,9 % des bénéficiaires ; sortie pérenne en emploi salarié 8,5 % des bénéficiaires ; forte mobilité entre les états 23,1 % des bénéficiaires et emploi non salarié 4,1 % des bénéficiaires.

Au niveau de la méthodologie de l’analyse des séquences : pour caractériser les trajectoires des bénéficiaires du RSA, six états distincts et observables chaque fin d’année sur la période 2010-2019 sont retenus pour l’analyse. Il s’agit du croisement entre la situation au regard du RSA et celle vis-à-vis de l’emploi : bénéficiaire du RSA en emploi non salarié ; bénéficiaire du RSA en emploi salarié ; bénéficiaire du RSA sans emploi ; non-salarié sans RSA ; salarié sans RSA ; sans-emploi et sans RSA.

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