80 ans de la mort de Missak Manouchian : Grenoble se souvient

Publié le 16 février 2024

Le 21 février, Missak et son épouse Mélinée Manouchian entreront enfin au Panthéon. À cette occasion, Grenoble et d’autres communes leur rendent hommage.

Missak Manouchian, un nom exécré par Vichy et traîné dans la boue par les nazis

Missak Manouchian, condamné à mort et fusillé le 21 février 1944 à la forteresse du Mont-Valérien, était un ouvrier et poète arménien immigré, membre d’un groupe de 23 Francs-tireurs partisans de la Main d’Œuvre immigrée, composé d’internationalistes et de résistant-es au nazisme (Italiens, Espagnols, Juifs de toutes nationalités et Français) dont 22 des membres furent fusillés par les Allemands en 1944 (l’unique femme du groupe, Olga Bancic, sera guillotinée à Stuttgart le 10 mai 1944). Suite à leur arrestation, une affiche de propagande de grand format de couleur rouge, ultérieurement devenue l’“Affiche rouge”, surmontée de la question en lettres capitales blanche « Des Libérateurs ? » à laquelle répondaient 10 photos de visages d’hommes hirsutes et des noms à consonance étrangère, a été placardée à Paris et dans plusieurs villes de France en février 1944. Elle est utilisée aujourd’hui pour illustrer le rôle des étrangers dans la Résistance.

Grenoble et Échirolles se souviennent

La Ville de Grenoble est l’une des rares villes en France à avoir une rue aux noms de Missak et Mélinée Manouchian. Elle a été inaugurée en 2018. Le 2 février, Grenoble a accueilli la conférence “Missak Manouchian, apatride, internationaliste et patriote” à la Maison de la culture arménienne de Grenoble et du Dauphiné. Le dimanche 18 février aura lieu la commémoration solennelle ainsi que le dévoilement d’une plaque en l’honneur de Missak Manouchian à Échirolles, en présence de Jérôme Soldeville, conseiller municipal de Grenoble délégué à l’Histoire de Grenoble.

Louis Aragon a écrit ces vers, au sujet des 23 combattants immigrés morts le 21 février 1944 pour la France :

“Tout avait la couleur uniforme du givre

A la fin février pour vos derniers moments

Et c’est alors que l’un de vous dit calmement

Bonheur à tous bonheur à ceux qui vont survivre

Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand.”

80 ans de la Libération à Grenoble

Grenoble terre d’accueil, est reconnaissante envers le rôle qu’ont joué les combattants immigrés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Un hommage leur sera d’ailleurs rendu dans le cadre des 80 ans de la Libération :

  • Le 14 mars : Conférence “Tirailleurs d’Afrique : entre histoire et mémoires”
  • Le 26 mars : Conférence “Elles étaient toutes très jeunes. Les « filles » de la Main d’œuvre immigrée (MOI) dans la résistance iséroise”
  • Le 28 mars : Présentation de l’exposition “Tirailleurs d’Afrique, des massacres de mai-juin 1940 à la libération de 1944-45 : Histoire croisée et mémoire commune”

Programme complet à retrouver ici.

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