PFAS : la surveillance des rejets industriels dans l’eau et dans les milieux aquatiques

Publié le 26 avril 2024

Sur le site internet de la DREAL Auvergne Rhône Alpes (Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement), un dossier est consacré à la présence de ces polluants éternels dans l’eau et les milieux aquatiques et un autre aux rejets industriels de PFAS.

La surveillance des rejets aqueux des sites susceptibles d’émettre des PFAS. Près de 600 sites industriels sont concernés par cette surveillance des rejets aqueux en Auvergne-Rhône-Alpes.

« En Auvergne-Rhône-Alpes, début avril 2024, 135 établissements ont achevé la campagne de trois analyses. Cela représente 22 % du total des analyses attendues sur l’ensemble de la surveillance ; les résultats publiés ci-après ne représentent donc qu’une photographie intermédiaire de la surveillance. Ils seront complétés par les autres résultats lorsqu’ils seront disponibles.

A ce stade des remontées de résultats, l’établissement qui représente le flux (quantité rejetée) le plus important est celui d’Arkema à Pierre-Bénite dans le Rhône. Parmi les autres sites, le secteur du traitement de déchets se distingue par les concentrations importantes mesurées en PFAS, ce qui était attendu compte-tenu de la bibliographie, sans que cela représente pour autant les flux les plus significatifs. »

Dans le périmètre métropolitain voici  les sites surveillés dont les résultats d’analyses sont accessibles : CATERPILLAR FRANCE S.A. à Echirolles, POLE UTILITES SERVICES (PUS) à Grenoble, VENCOREX France et AIR LIQUIDE HYDROGENE à le Pont de Claix, VICAT – PAPETERIES DE VIZILLE à Vizille. . De nombreux autres sites industriels sont aussi contrôlés mais  les résultats  les concernant sont encore à venir.  Voir le tableau de synthèse

La surveillance des PFAS dans les rejets industriels : une campagne exploratoire de contrôles inopinés se déroule sur 156 sites industriels dans la région Aura. Depuis le 1er janvier 2023, la réglementation limite la présence de PFOS à 25 µg/L dans les rejets aqueux des établissements.

« 1/ Pour 15 sites industriels, soit 10 % des sites contrôlés :

En raison des concentrations ou des quantités de PFAS détectées dans les rejets, la DREAL a mené ou demandé des analyses immédiates. Elle a exigé des suites aux exploitants concernés, telles que : identifier les sources, caractériser les rejets (par de nouvelles analyses), voire selon les enjeux, identifier des options de diminution, de substitution ou de traitement.

  • pour 6 d’entre eux, l’hypothèse privilégiée est que la présence de PFAS dans les rejets provient en réalité de l’eau d’alimentation des process en amont et n’est donc pas imputable à l’usage industriel. La question d’un transfert de pollution entre milieux différents (par exemple entre une nappe souterraine et un cours d’eau) pourra cependant être considérée pour prendre des mesures.
  • pour les 9 autres sites (usines, stations d’épurations, centres de stockage ou de traitement de déchets…), des analyses complémentaires et des actions sont en cours.

Les quantités de PFAS rejetées restent inférieures à 300 g/mois.

Ces résultats, bien que ponctuels, confirment la pertinence des rubriques ICPE (natures d’activités) retenues comme susceptibles d’émettre des PFAS dans l’arrêté ministériel du 20 juin 2023, en particulier les rubriques relatives à l’industrie chimique et au secteur des déchets.

Pour chacun de ces sites l’ARS identifie s’il existe en aval du rejet incriminé des captages utilisés pour l’alimentation en eau potable (directement au niveau du cours d’eau ou plus fréquemment en nappe alluviale). Un programme de recherches de PFAS est alors programmé dans le cadre du contrôle sanitaire, afin de déterminer si l’eau du captage est contaminée, ainsi que la qualité de l’eau distribuée à la population.

2/ Pour les autres sites contrôlés :

Les PFAS n’ont pas été détectés ou ont été détectés dans des quantités plus faibles. Ils ne font pas l’objet d’investigations immédiates mais seront traités dans le cadre de référence désormais applicable, c’est-à-dire l’arrêté ministériel du 20 juin 2023 sur la surveillance des rejets aqueux des sites industriels potentiellement émetteurs de PFAS. »

Tableau des résultats des contrôles inopinés 2022-2023 (version nov 2023)

A noter également cette information :

La start-up iséroise Grapheal a développé un capteur portable permettant de détecter les PFAS, dits « polluants éternels », dans l’eau courante. Ce dispositif, destiné au grand public, permet d’obtenir des résultats en quelques minutes sur une tablette ou un smartphone.

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