Décès de Sadok Bouzaïene, 1951-2024

Publié le 7 juin 2024

Sadok Bouzaïene arrive en France en 1972 en tant que réfugié politique après avoir été persécuté en Tunisie pour ses engagements en faveur des libertés démocratiques et de la laïcité en Tunisie.  

Il nous avait assez longuement parlé de son camarade Chokri Belaïd, abattu froidement, par balles, le 6 février 2013, devant son domicile d’El Menzah, dans la banlieue de Tunis. L’assassinat du porte-parole du Front populaire, qui regroupait les partis d’opposition, face à Ennahda, le parti islamiste alors au pouvoir en Tunisie, avait été un drame pour Sadok.

Ancien libraire à la Villeneuve sur la place des Géants, retraité depuis 2012, il s’est beaucoup investi dans la vie associative du quartier, notamment auprès des jeunes.

Conseiller municipal Grenoble Objectif Citoyenneté entre 2001 et 2008, Sadok Bouzaïene siégeait alors comme conseiller délégué au Développement socio-sportif. Il est le créateur en 2003-2004 du programme « Jeunes en montagne » qui envoie des centaines de jeunes, en priorité des quartiers populaires, découvrir la montagne gratuitement avec leurs collèges, lycées, MJC, avec des sorties à la journée, encadrées par des professionnels. 

Elu en mars 2014 sur la liste « Une ville pour tous », il a été adjoint aux Sports. Il militait au Parti de Gauche et à l’ADES. Il met son énergie et ses compétences au service d’un sport accessible à tous, veillant notamment à promouvoir la place des femmes dans un milieu encore trop masculinisé et à rationaliser l’utilisation des équipements sportifs par la concertation pour une meilleure exploitation.

Réélu en 2020, il démissionne pour des raisons personnelles et critique la délibération autorisant le burkini dans les piscines et se retire à Miribel les Echelles, en y restant très actif.

Il a activement participé à la campagne législative NUPES. Puis dans la 5ème circonscription il avait notamment animé, lors d’un compte rendu de mandat du député élu Jérémie Iordanoff, un débat sur la fin de vie. Les questions de santé l’intéressaient tout autant que les questions d’égalité et de sport.

Plus que le sport performance, il était pour prôner l’activité physique pour tou.te.s. Il était déjà très tôt convaincu que l’activité physique pouvait faire partie de la prise en charge des malades chroniques par les médecins.

Sadok a été un homme de convictions des indispensables Solidarité et fraternité, il a été un internationaliste et un universaliste déterminé. Merci Sadok pour les moments de fêtes et les très bons repas car il n’était surtout pas avare de partager ses talents de cuisinier.

Mots-clefs : , ,

Le commentaires sont fermés.