Le « Grenoble bashing » c’est fatigant et stérile !

Publié le 30 août 2024

Au retour des vacances qui nous avaient un peu éloignés de la capitale des Alpes, nous retrouvons les actualités locales.

Il est appréciable de lire des articles intéressants sur des épisodes de l’histoire de la période sombre 1939/1945, avec les femmes et les hommes de courage qui se battaient pour la Liberté, première valeur de notre devise républicaine. Quelles belles leçons de courage des hommes et des femmes restés dans l’ombre à la fin de la guerre qui ont pourtant risqué leur vie en agissant avec détermination pour cacher des enfants, des familles de confession juive. Tout l’épisode du parachutage des soldats venant prêter mains fortes aux résistants gaullistes, communistes, mais aussi les FTP MOI et tant d’autres, dont les enfants ou petits-enfants disent aujourd’hui « que leurs actes n’étaient dictés que par la volonté de lutter contre l’envahisseur et cette idéologie de la haine et de l’asservissement. » Nous avons pu lire de magnifiques témoignages. C’était Grenoble, mais pas que ! Ils venaient de loin et les maquis de nombreux endroits, du Vercors, de l’Oisans et d’ailleurs, toutes et tous ont contribué à la victoire préparée hors de France

Le discours du Maire de Grenoble à la cérémonie du 80ème anniversaire de la Libération de Grenoble, portait sur le rappel des valeurs fortes et des principes fondamentaux, dont certains sont hélas, battus en brèche depuis quelques années et cela va croissant. L’Histoire ne se répète pas à l’identique, mais il y a quelques signes inquiétants qu’il s’avère nécessaire de rappeler au moment de la commémoration d’une guerre qui avait été précédée de signes avant-coureurs assez similaires, comme la montée de l’extrême droite et ses idées d’intolérance, ou de trouver des boucs émissaires face aux maux de l’époque. Et comme le disait Bertold Brecht « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde » et le Monde Diplomatique d’ajouter « Il n’a pas fallu cinquante ans après la défaite du nazisme pour constater que le dramaturge allemand avait raison. »

Dans de telles circonstances n’est-il pas curieux qu’un élu d’opposition à Grenoble s’étonne et même s’indigne que Eric Piolle maire de Grenoble, président de l’Association des villes Compagnons de la Libération, rappelle cette histoire en la comparant à notre époque et en appelant à la vigilance la plus totale des risques de « tolérances coupables » qui peuvent se produire ici et là ? N’est ce pas le devoir du maire de Grenoble d’appeler à la vigilance en évoquant des faits mémoriels qui ont entraîné 5 ans de guerre et de génocide et d’installation d’un régime fasciste ? 

Et aussi cette semaine, une bonne nouvelle : « Grenoble, « ville qui offre la meilleure qualité de vie dans le monde ? ». Formidable, s’il n’y avait pas ce point d’interrogation dans la presse locale !

En lisant l’article, il y a un court passage pour se réjouir de cette qualification et très peu de développement de tout ce qui a permis ce classement. Par contre il est bien rappelé qu’à part le formidable environnement montagnard, culturel, les autres points où la ville de Grenoble est moins bien placée. Et pour conclure le texte rappelle que malgré ses atouts, l’été 2024 de Grenoble a été émaillé de nombreux faits violents. Est-ce à Grenoble ou dans l’agglomération Grenobloise et même plus largement, que ces faits se sont malheureusement produits ?

Un tel article ne contribue-t-il pas à une reprise régulière du « Grenoble bashing » dans la presse nationale écrite et audiovisuelle aux heures de grande écoute « Grenoble, ville dangereuse » ? Sur ce point également, une élue d’opposition exprime publiquement sa désapprobation des politiques conduites dans la ville de Grenoble. Lorsqu’on sait que ces faits divers tragiques et bien trop nombreux, ne se produisent pas qu’à Grenoble mais sur tout le territoire de l’agglomération et au-delà dans l’Isère, on est tenté de se dire que ces oppositions ne veulent pas que du bien à leur ville en ne cessant de dénigrer tout ce qui est entrepris. Sachant que malheureusement, ces faits ne sont pas nouveaux, il suffit de s’intéresser à l’histoire de cette ville pour observer qu’à toutes les époques ils ont été très et trop nombreux depuis la seconde guerre mondiale.

Et si encore ces élu.e.s apportaient des propositions de solutions constructives, mais force est de constater que mise à part des critiques acerbes, rien de sérieux  et inventif n’est proposé, ne serait-ce que pour une réflexion. Mais rechercher des propositions constructives nécessitent du travail et pas seulement des effets de manche destinés à de la com’…

Dommage ! Grenoble est une ville où les difficultés existent comme partout ailleurs, mais ses habitant.e.s méritent mieux que du « Grenoble bashing » ! Oui il faut regarder lucidement les problèmes, pour mieux les combattre et apporter des solutions sans cesse inventives et adaptées, avec la participation des citoyen.ne.s afin d’améliorer la vie quotidienne de toutes et tous. Notons également qu’il existe à Grenoble un nombre important de bénévoles et actifs dans les associations sportives, culturelles, de solidarité, comme dans les nombreux services à la personne

On peut aussi oser demander à la presse locale et nationale de veiller à une grande à une grande objectivité pour que ce ne soit pas Grenoble qui porte seule la responsabilité de faits qui existent dans toute la métropole grenobloise et au-delà.

Sans « regarder ailleurs » concernant les difficultés, dans l’immédiat, savourons ce prix : « n°1 Grenoble « ville qui offre la meilleure qualité de vie dans le monde ».

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