À Grenoble, l’hébergement est une priorité fondamentale

Publié le 27 septembre 2024

La Ville de Grenoble fait des efforts très importants se substituant à l’Etat, pour essayer d’éviter que des familles avec enfants dorment dans la rue ou dans des bidonvilles. Il ne semble pas que le gouvernement soit prêt à faire l’effort nécessaire pour respecter notre Etat de droit. Pourtant le droit à un toit est inconditionnel et légalement protégé, sans considération de la période ou de la saison, ainsi que le précise l’article 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence…»

Le Conseil d’État rappelle qu’en vertu du code de l’action sociale et des familles, l’État a la charge d’assurer à toute personne sans-abri et en situation de détresse médicale, psychique ou sociale un hébergement d’urgence. Le Conseil d’Etat a clarifié la répartition des compétences entre l’État et les départements en matière d’hébergement d’urgence des personnes sans-abri.

Le groupe de la majorité municipale, « Grenoble en commun » souligne l’effort très important de la ville à ce sujet :

« Alors qu’en France 133 000 personnes sont sans domicile et que 3,2 millions de personnes n’ont pas accès à un logement satisfaisant, et que dans notre ville, 1000 personnes et 240 enfants dorment dans la rue ou dans des bidonvilles, Grenoble agit au-delà de sa compétence pour proposer des hébergements dignes. Cette année, elle a ouvert 100 places supplémentaires d’hébergement d’urgence. En 2023, un peu plus de 1700 places d’hébergement d’urgence sont financées par l’État en Isère. Les places financées par la Ville de Grenoble augmentent donc de 14 % ce contingent. La création de 100 places constitue une augmentation de 42% du nombre de places financées par la Ville et de 5% du nombre de places total en Isère (financement État et Ville de Grenoble).

De la rue au logement

L’accompagnement que la Ville et son CCAS ont mis en place dans le cadre de l’hébergement garanti un accès aux droits, un accompagnement social global vers l’insertion, un soutien aux projets collectifs et au pouvoir d’agir et une autonomisation dans l’accompagnement au logement et dans la gestion budgétaire. Le dispositif s’articule autour de trois axes :

  • de l’aller-vers en coordination avec les acteurs du territoire qui permet de repérer, diagnostiquer, informer et orienter les publics en difficultés d’accès aux droits,
  • la contribution à la proposition de solutions d’hébergement lors des phases de démantèlement en mobilisant les places financées par la Ville,
  • une expertise et une facilitation d’action dans le cadre de la programmation des démantèlements.

Au titre de l’hébergement d’urgence, le CCAS gère 320 places (341 à la fin de l’année) financées par la Ville, en complément de celles financées par l’État (appartements collectifs, maisons en colocation, places temporaires à l’hôtel, site du Rondeau).

Une mesure issue du bouclier social et climatique

Face une demande croissante et dans un contexte d’insuffisance marquée de places d’hébergement d’urgence en Isère et plus particulièrement sur le territoire grenoblois, la Ville de Grenoble a acté, dans le cadre du déploiement du bouclier social et climatique, la création en 2024 de 100 places supplémentaires d’hébergement d’urgence avec accompagnement social, destinées à des familles avec enfants mais également à des couples sans enfants ou des personnes seules. La création de ces 100 places constitue une augmentation de 42% du nombre de places financées par la Ville. Le budget annuel est estimé à 350 000 euros.

En termes de lutte contre la précarité sur le logement, le bouclier social et climatique a également permis d’accompagner les propriétaires occupant-es les moins aisé-es, et d‘augmenter le plafond d’éligibilité aux Aides Sociales Facultatives ainsi que le nombre de ménages accompagnés dans la lutte contre la précarité énergétique. Toujours sur le logement, il a aussi permis l’expérimentation d’un quartier 0 Exclusion énergétique dès 2024.

L’État doit prendre ses responsabilités !

L’Unicef et la Fédération des Acteurs Sociaux révélaient le 29 août dernier que plus de 2000 enfants vivaient à la rue en France, à la veille de la rentrée scolaire.

L’État a la charge d’assurer à toute personne sans-abri et en situation de détresse médicale, psychique ou sociale un hébergement d’urgence. À Grenoble, l’État subventionne 200 places. La Ville complète ces dispositifs d’hébergement d’urgence pour le compte de l’État qui ne respecte pas le droit fondamental au logement, elle accueille donc les personnes de manière inconditionnelle. La Ville a également permis l’occupation des écoles pour permettre aux familles avec enfants de ne pas être à la rue.

En octobre 2023, la Ville de Grenoble avait uni ses forces avec d’autres collectivités pour enjoindre l’État à prendre ses responsabilités et à rembourser une partie de la facture engagée par la Ville pour son compte. Le recours indemnitaire déposé auprès des services de l’État français pour obtenir un remboursement symbolique et rappeler l’importance de respecter les droits des personnes sans abri n’a toujours pas reçu de réponse. Elle continue donc d’interpeller l’État, et a fait des propositions de bâtiments vacants que l’État pourrait réquisitionner pour augmenter sa part d’hébergement d’urgence.

Il est grand temps que l’État assume pleinement ses responsabilités légales et crée de nouvelles places d’hébergement d’urgence, car le nombre aujourd’hui est toujours insuffisant. La dignité des familles en difficulté doit être une priorité collective, et nous travaillerons sans relâche pour trouver des solutions dignes et durables. »

Voir aussi le communiqué de la Ville du 20 septembre qui rappelle le rôle central du CCAS à ce sujet.

Mots-clefs : , , ,

Le commentaires sont fermés.