
Face à la crise du logement d’urgence, certaines collectivités agissent malheureusement trop seules, l’Etat n’assurant pas sa compétence à ce sujet. La ville de Grenoble via le CCAS a porté le nombre de places d’hébergement à 340, ce qui lui a couté plus de 2 millions d’euros. Elle agit aussi en lien étroit avec les collectifs de parents et les associations, en accompagnant l’hébergement temporaire de familles dans des écoles, faute d’alternatives.
Mais cela ne suffit pas ; elle demande par conséquent à l’Etat d’assumer ses responsabilités. La réquisition de logements structurellement vacants, relève de la compétence de l’État. Une demande officielle a été faite à la Préfète de l’Isère avec des adresses identifiées. Les propriétaires ont été informés de la procédure engagée et des possibilités d’indemnisation légales en retour de cette mobilisation temporaire de leurs biens par la puissance publique. Pour l’instant la Préfète n’a pas répondu.
La majorité municipale est prête à expérimenter des réquisitions par le biais d’un arrêté municipal, tout en appelant à une évolution du droit national.
Nous pouvons noter que la Cour des comptes s’intéresse à la question des logements vacants et a publié un rapport invitant l’État à travailler davantage en concertation avec les collectivités.
Voici un communiqué du 23 mai 2025, de la majorité municipale à propos de la réquisition de logements privés :
« Grenoble agit toujours contre la République des abandons
Face à la crise du logement et à l’augmentation préoccupante du nombre de personnes à la rue, la majorité municipale de Grenoble fait preuve d’une mobilisation exemplaire, bien au-delà de ses compétences légales. Tandis que l’État ne remplit pas ses obligations, la Ville agit et assume ses responsabilités afin de répondre à l’urgence sociale et tenter de trouver des solutions pour les personnes à la rue sans solution.
Une politique volontariste pour l’hébergement d’urgence
Grenoble fait face à un paradoxe criant : aujourd’hui, alors que plus de 1 200 personnes sont à la rue à Grenoble, dont 240 enfants et que nous comptabilisons près de 12 % des logements sont vacants, dont 1 750 depuis plus de deux ans.
Face à ce constat, la Ville avance encore pour l’accès au droit fondamental d’avoir un toit. Dans un premier temps, grâce à son bouclier social et climatique, elle a porté à 340 le nombre de places d’hébergement gérées par le CCAS, entièrement financées par les fonds municipaux (soit 100 places complémentaires par rapport à 2024). Cet effort sans précédent — près de 2 millions d’euros engagés, l’équivalent de 15 % de la capacité d’hébergement d’urgence du département — témoigne de la volonté forte de ne laisser personne de côté. La majorité municipale agit aussi en lien avec la Métropole pour inverser la tendance. Elle met en œuvre des campagnes de sensibilisation des propriétaires et milite activement pour la mobilisation des logements vides.
La réquisition de logements structurellement vacants, bien que légalement encadrée et relevant avant tout de la compétence de l’État, est un levier que la Ville vient de nouveau de réclamer à la Préfecture. Une demande officielle a été faite il y a 15 jours à la Préfète de l’Isère considérant l’urgence sociale accompagnée d’adresses identifiées. Les propriétaires ont été informés de la procédure engagée et des possibilités d’indemnisation légales en retour de cette mobilisation temporaire de leurs biens par la puissance publique. Aujourd’hui, malgré l’absence de réponse de la part de la Préfète, la majorité municipale reste déterminée : elle est prête à expérimenter des réquisitions par le biais d’un arrêté municipal, tout en appelant à une évolution du droit national.
Une action lucide, courageuse et engagée
Loin des postures politiciennes, la majorité grenobloise agit dans un esprit de solidarité concrète. Elle reconnaît que les solutions sont imparfaites, mais refuse l’inaction. Elle appelle à la responsabilité de l’État tout en prenant elle-même des initiatives. En parallèle, elle œuvre pour changer la loi, donner plus de pouvoir aux Maires et faire de la lutte contre les logements vacants une priorité nationale.
La municipalité agit aussi en lien étroit avec les collectifs de parents et les associations, en tolérant et en accompagnant l’hébergement temporaire de familles dans des écoles, faute d’alternatives. À l’approche des vacances d’été, elle alerte une nouvelle fois l’État sur la nécessité de prendre enfin ses responsabilités.
À Grenoble, la majorité municipale incarne un modèle de responsabilité, elle agit avec lucidité dans un cadre juridique contraint, et avec une seule boussole : la dignité humaine. À l’heure où les défis sociaux et écologiques s’amplifient, elle prouve qu’un autre exercice du pouvoir local est non seulement possible, mais nécessaire. »
Mots-clefs : état, grenoble, hébergement, logement, précarité