
Les propriétaires de la clinique mutualiste de Grenoble (GHM= groupement hospitalier mutualiste) veulent vendre cet établissement de santé, un pilier historique comme centre de soins de qualité utilisé par de nombreux Grenoblois et habitants de l’agglomération. Cette vente veut être faite rapidement (fin janvier) et la grande crainte des salariés du GHM et des usagers est de voir arriver un acheteur à but lucratif qui transformera en profondeur l’offre de soins actuelle.
Une pétition a été lancée et signée par presque 7000 personnes pour dire « NON A LA VENTE DES CLINIQUES MUTUALISTES DE GRENOBLE AU PRIVE LUCRATIF »
Il y a trois catégories d’établissements de santé (voir le code de la santé publique) :
- les établissements de santé publics : leur objet principal n’est ni industriel, ni commercial (exemple le CHU)
- les établissement de santé privé d’intérêt collectif (ESPIC) à but non lucratif : dont les centres de lutte contre le cancer et les établissements de santé privés gérés par des organismes sans but lucratif, comme le GHM à Grenoble.
- les établissements de santé privés à but lucratif (les cliniques privées).
Le type de soin et leur tarification sont différents suivant le caractère lucratif ou non de l’établissement. Le but d’un établissement à but lucratif est de faire par définition de l’argent. Ces établissements ont des missions de service public mais s’arrangent pour faire ce qui leur rapporte le plus.
La résistance s’organise ; une proposition se fait jour d’essayer de construire une coopérative (SCIC) qui pourrait reprendre le GHM. Pour cela il faudrait que le personnel en soit d’accord ainsi que les usagers et les collectivités. Il faut du temps pour construire une telle alternative c’est pourquoi il est important que des pressions soient faites sur la mutuelle Adréa qui est propriétaire du GHM, pour que la vente soit repoussée.
L’ADES soutient les salarié.e.s et les usager.e.s dans leur mobilisation contre une reprise par le privé lucratif et rappelle qu’au moment même où les urgences du CHU sont saturées, cette vente viendrait mettre en danger l’offre de soin sur notre territoire.
Le maire de Grenoble a transmis le communiqué suivant le 14 janvier :
« En juillet dernier, Mondane Jactat, Adjointe à la Santé, a rencontré les représentants d’Adréa Mutuelle et de la Mutualité Française de l’Isère, propriétaires du Groupement Hospitalier Mutualiste (GHM) afin de leur demander des garanties pour que l’offre de soins pour toutes et tous perdure. Le Président d’Adréa Mutuelle et vice-président de la Mutualité Française, Patrick Brothier, ainsi que le nouveau Président du Conseil d’administration du GHM de Grenoble, Edmond Giorgetti, s’étaient alors engagés à ce que le futur repreneur soit évalué sur des critères relatifs à ses valeurs et à son projet médico-social, et non exclusivement sur l’enveloppe financière que celui-ci proposerait.
Par la suite, la Ville a interpelé également l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour faire part de ses craintes quant à la vente de « La Mut’ ».
Si l’ARS a répondu par courrier du 10 octobre qu’elle serait « vigilante quant au maintien d’une offre de soins de qualité, répondant aux besoins du territoire grenoblois », elle ajoutait également que « s’agissant d’une affaire entre acteurs privés, l’ARS ne peut naturellement intervenir sur ce projet de vente ».
Au regard de cette réponse qui n’apporte aucune garantie quant à un éventuel repreneur qui viendrait spéculer sur le plateau technique de pointe et l’excellence des professionnel-es que propose le groupement, tout en délaissant les services les moins rentables au profit des activités les plus lucratives, le Maire a proposé un rendez-vous au Directeur de l’ARS.
Cette rencontre aura pour objectif d’envisager ensemble la mise en œuvre de cette indispensable préservation de l’offre de soins pour toutes et pour tous et pour tout le territoire.
En plus d’impacter les populations les plus fragiles, la cession du GHM à un acteur à but lucratif aurait également des conséquences dramatiques pour les équipes du Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes (CHUGA) déjà complètement pressurisées. En effet, ce sera vers cette institution que les personnes devront alors se retourner… si elles ne renoncent pas aux soins.
Le devenir des 1 300 salarié-es est également une forte préoccupation et je tiens à leur assurer de mon soutien ainsi que de celui de l’ensemble de l’équipe municipale.
C’est pour cette raison que j’ai aussi demandé un report du délai du dépôt des dossiers de reprises du GHM prévu fin janvier. En effet, des projets coopératifs, solidaires, prônant et défendant une offre de soins de qualité et accessible à chacun-e sont en train d’émerger. Il serait dommage voire dommageable qu’ils ne puissent être présentés faute de temps. La Ville de Grenoble reste attentive et mobilisée afin qu’une offre de soins et de santé accessibles à toutes et tous soit maintenue. »
Mots-clefs : grenoble, public-privé, santé, services publics