Évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté

Publié le 9 avril 2021

Le Comité d’évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté a rendu son rapport 2021. Cette stratégie, lancée par Macron en septembre 2018, peine à donner des résultats. Encore beaucoup de communication et peu d’actions réelles. Parmi les 35 mesures de prévention et de lutte contre la pauvreté seules quatre ont été intégralement mises en œuvre. Il s’agit de la revalorisation de la prime d’activité, de la mise en œuvre et du renouvellement de la complémentaire santé solidaire pour les allocataires du RSA, et du déploiement de 400 points conseils budget.

« Evaluation de la gouvernance et du volet territorial de la stratégie.

 L’organisation prévue pour piloter la Stratégie a bien été mise en place, malgré certains retards. Les moyens financiers annoncés ont été confirmés, rendant ainsi crédible l’engagement de l’État, notamment vis-à-vis des collectivités. Toutefois, le comité souligne un point d’alerte important : le soutien politique de la Stratégie reste insuffisant pour donner à la délégation qui en a la charge les moyens d’une coordination interministérielle et d’un pilotage propre à garantir un niveau de mise en œuvre à la hauteur des ambitions initiales. »

A noter que l’activité du premier délégué interministériel, O. Noblecourt n’a pas marqué les esprits. Il n’est cité qu’une seule fois dans le rapport 2021, juste pour signaler qu’il a été remplacé en mars 2020. Et dans le rapport précédent de 2020, il n’est même pas cité.

Dans les recommandations du comité d’évaluation, il est proposé d’expérimenter, sans délai, un revenu de base pour les 18-24 ans les plus démunis. Car rien n’est fait pour ce segment fragile de la population.

« Recommandation 10

La crise sanitaire a souligné les limites, pour les étudiants, les jeunes en recherche d’emploi, et les jeunes en emploi les plus démunis, du système actuel reposant sur l’aide parentale et sur des revenus d’appoint tirés de petits boulots. Pour le comité d’évaluation, les éléments d’information déjà disponibles sont suffisants pour recommander d’expérimenter sans délai la mise en place d’une prestation monétaire pour ces jeunes. Il recommande d’expérimenter sans délai la mise en place d’une prestation monétaire pour les jeunes en étude, en emploi peu rémunéré, ou en recherche d’emploi de 18 à 24 ans les plus démunis, afin d’observer les e­ffets réels d’une telle politique et d’éclairer la décision publique sur son éventuelle pertinence. Ce revenu de base serait sous conditions de ressources et en prenant en compte la solidarité familiale sous réserve que le jeune puisse en bénéficier, et de montant similaire et soumis aux mêmes conditions quel que soit le statut des jeunes vis-à-vis des études ou de l’emploi. Il est important d’off­rir un accompagnement de qualité aux jeunes le recevant. Ce revenu de base devrait être une prestation nationale.

L’expérimentation se fera au niveau national si une décision nationale est rapidement prise. En l’absence d’une telle décision, elle se fera au niveau départemental dans des départements volontaires. Au moment de l’introduction du revenu universel d’activité (RUA) ou d’une prestation de ce type, il faudrait, si l’expérimentation du revenu de base est concluante, veiller à la cohérence entre les deux dispositifs ».

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