L’autorisation des glyphosates par l’Europe basée sur des études non fiables

Publié le 9 juillet 2021

Après le travail de compilation des chercheurs de l’INSERM, voilà une nouvelle expertise qui remet en cause les études sur lesquelles les autorités sanitaires européennes ont fondé leur avis pour autoriser le glyphosate. Suite à l’avis positif de ces autorités sanitaires, en 2017 la Commission européenne avait accordé une autorisation de cinq ans pour le glyphosate. Les études sont jugées désastreuses par des toxicologues autrichiens qui ont eu accès à des dossiers jusque-là confidentiels.  

Ces études arrivent au moment où les autorités européennes réexaminent l’autorisation d’utilisation du glyphosate.

Selon cette étude indépendante la grande majorité des 53 études règlementaires sur la génotoxicité du glyphosate ne remplissent pas les critères de qualité requis !

Grâce à un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne de 2019, l’ONG SumOfUs a en effet pu se procurer les études confidentielles des industriels ayant servis de base au dossier du glyphosate évalué par l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments). L’ONG a ensuite fait analyser ces études par deux chercheurs autrichiens de haut niveau de l’Institut de recherche sur le cancer du Centre hospitalo-universitaire de Vienne.

Le verdict des deux experts est sans appel : seules 2 des 53 études suivent les critères de qualité de l’OCDE les plus récents, 17 sont seulement partiellement fiables et toutes les autres (soit environ les 2/3) sont selon ces experts, non fiables ! Et de plus les études paraissent majoritairement anciennes. Ainsi la majorité des études ont plus de 20 ans alors que 2 seulement ont moins de 10 ans !

Et cette situation scandaleuse semble perdurer aujourd’hui puisque selon le Monde 38 de ces 53 études sont encore dans le nouveau dossier d’homologation du glyphosate (actuellement examiné par l’EFSA).

L’étude des chercheurs autrichiens (en anglais) à télécharger ici.

Lire l’article du Monde .

Et l’étude de l’Inserm ici.


A noter que la Cour Administrative d’appel de Lyon, suite à la requête de l’association Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), vient de confirmer, le 29 juin, l’annulation de la décision de l’ANSES du 6 mars 2017 de mise sur le marché du produit phytopharmaceutique Roundup Pro 360 pour méconnaissance du principe de précaution :  « Un produit phytopharmaceutique qui méconnaît les exigences du principe de précaution ne peut bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché » Elle rajoute qu’il faut prendre en plus en compte « l’effet cocktail » c’est-à-dire les effets cumulés des composants des produits phytopharmaceutiques par le mélange avec d’autres substances. L’arrêt refuse que l’administration ne se fonde que sur des études anciennes.

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