Les rapports des représentants des collectivités dans les SEM, SPL et SEMOP vont devoir être très complets

Publié le 17 novembre 2022

Un décret vient de préciser quel devra être le contenu du rapport annuel des représentants des collectivités publiques actionnaires dans les entreprises publiques locales : SEM (société d’économie mixte), SPL (société publique locale) et SEMOP (société d’économie mixte à opération unique), à partir du 1er janvier 2023.

En effet l’article L. 1524-5 du CGCT précise dans sa version actuelle : « Les organes délibérants des collectivités territoriales ou de leurs groupements actionnaires se prononcent, après un débat, sur le rapport écrit qui leur est soumis au moins une fois par an par leurs représentants au conseil d’administration ou au conseil de surveillance. Ce rapport, dont le contenu est précisé par décret, comporte des informations générales sur la société, notamment sur les modifications des statuts, des informations financières, le cas échéant consolidées, ainsi que les éléments de rémunération et les avantages en nature de leurs représentants et des mandataires sociaux. Lorsque ce rapport est présenté à l’assemblée spéciale, celle-ci en assure la communication immédiate aux organes délibérants des collectivités et groupements qui en sont membres, en vue du débat mentionné au présent alinéa. »

Jusqu’à présent, le contenu du rapport n’était pas imposé, sauf pour ce qui concerne les changements de statuts, ce qui laissait à chaque collectivité le soin d’en préciser le contenu, d’où parfois des lacunes dans l’information ne permettant pas aux élu-es un contrôle correct de leurs satellites.

Le décret imposera à partir du 1er janvier 2023 un contenu très complet qui permettra aux assemblées délibérantes de pouvoir contrôler en connaissance de cause les activités des entreprises publiques locales, cela ira jusqu’à contrôler le taux de présence des représentants de la collectivité.

Le rapport devra comprendre les informations suivantes :

  • présentation de la société d’économie mixte rappelant son historique, son objet social, ses domaines d’activité, l’adresse de son siège social, le nombre de ses salariés, la répartition de son capital, l’organisation de sa gouvernance, les noms du président, du directeur général et des administrateurs, en identifiant ceux qui représentent la collectivité territoriale ou le groupement actionnaire, les principales activités et opérations de l’année écoulée en identifiant celles qui concernent la collectivité territoriale ou le groupement actionnaire et ses perspectives de développement ;
  • état des relations entre la collectivité territoriale ou le groupement actionnaire et la société d’économie mixte, listant les contrats, apports en compte courant d’associés, garanties d’emprunt et aides octroyées au titre du développement économique ou tout autre concours financier, et précisant pour chacun d’eux leur objet, leur montant et, le cas échéant, le secteur d’activité dont ils relèvent ;
  • modifications des statuts effectuées dans l’année en conservant l’historique des cinq dernières années ;
  • évolutions de l’actionnariat intervenues dans l’année en conservant l’historique des cinq dernières années ;
  • état de l’ensemble des participations de la société, directes et indirectes, au sens de l’article L. 233-4 du code de commerce, au capital d’autres sociétés ou groupements d’intérêt économique, mentionnant le montant de la participation, la part de capital détenue, le domaine d’activité de la société faisant l’objet de la prise de participation, le motif de cette prise de participation et l’identification des représentants de la société d’économie mixte au conseil d’administration ou de surveillance de cette société ;
  • description des principaux risques et incertitudes d’ordre financier, juridique, technique ou conjoncturel auxquels la société d’économie mixte est confrontée, et le cas échéant leur traitement ;
  • état des procédures de prévention et de détection des faits d’atteinte à la probité mises en œuvre par la société dans le cadre de l’article 17 de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de l’activité économique et, le cas échéant, de celles mises en œuvre dans le cadre du 3° de l’article 3 de cette même loi ;
  • information sur les contrôles éventuels dont la société fait l’objet ;
  • modalités d’exercice du contrôle analogue pour les sociétés publiques locales ;
  • bilan de la gouvernance des élus précisant le nombre et la date des conseils d’administration ou de surveillance et des assemblées générales, le taux de présence des représentants de la collectivité territoriale ou du groupement actionnaire à chaque instance. Ce bilan pourra comprendre, le cas échéant, une synthèse des positions prises par ces représentants sur les décisions stratégiques présentant un impact important pour la société, son projet ou la collectivité actionnaire et le signalement des positions de ces représentants non suivies dans chacune de ces instances ;
  • éléments de rémunération, fixes, variables et exceptionnels, ainsi que les avantages en nature accordés aux représentants de la collectivité territoriale ou du groupement ainsi qu’aux mandataires sociaux ;
  • situation financière de la société, le cas échéant consolidée, rappelant le montant du chiffre d’affaires, des produits et charges d’exploitation, dont les charges salariales, du bénéfice ou des pertes de l’exercice, des capitaux propres, du bilan, de la situation de trésorerie et du niveau d’endettement ;
  • répartition du chiffre d’affaires par secteur d’activité de la société et, s’il est disponible, du résultat selon les mêmes modalités ;
  • Pour les sociétés d’économie mixte : répartition du chiffre d’affaires distinguant la part d’activité exercée pour le compte des actionnaires, celle exercée pour le compte d’autres personnes publiques ou privées non actionnaires et celle relevant des opérations pour compte propre

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