
Si le parlement ne vote pas les diminutions de recettes des collectivités prévues par le gouvernement Barnier, la situation financière de la ville sera très correcte pour les trois années qui viennent. C’est ce qui ressort du Rapport d’orientation budgétaire (ROB) débattu au Conseil du 4 novembre 2024.
C’est exactement l’inverse de ce qui se passe pour l’Etat qui est obligé, en urgence, de diminuer encore les crédits prévus pour 2024 de 5 milliards d’euros pour limiter le déficit public à 6,1% du PIB…
A Grenoble, l’épargne brute resterait autour de 12% des recettes de fonctionnement et la capacité de désendettement resterait inférieure à 8 ans. On serait loin des lignes rouges de 7% et de 15 ans.
Cependant une forte augmentation des investissements serait nécessaire pour préparer les transitions et entraînerait une augmentation de la dette de 40 M€ dont le stock resterait inférieur au niveau des recettes de fonctionnement (90%).
Pour l’opposition de droite, il faut absolument noircir le tableau et faire croire qu’il va y avoir une catastrophe financière, c’est la méthode classique de négation systématique de la vérité.
Il est utile de rappeler que la gestion de l’ancien maire (1983-1995), qui aspire à redevenir maire, avait mené la ville à la catastrophe financière, malgré une forte augmentation des impôts locaux. Cette situation catastrophique n’était pas due à l’augmentation des investissements mais à celle des dépenses immodérées de fonctionnement.
En 1995 la dette était passé de 100 M€ à 250 M€ et la capacité de désendettement à plus de 18 ans.
L’épargne brute était devenue négative en 1989 et 1990 et n’atteignait qu’à peine 7% des recettes de fonctionnement en 1995. La gauche et les écologistes ont mis des années à redresser la situation.
L’ADES avait demandé en 2023 à la majorité municipale d’éventuellement baisser le taux de taxe foncière si l’inflation baissait suffisamment (notamment sur les coûts des énergies) sur les charges à caractère général, ce qui avait été accepté.
Malgré les efforts d’économie d’énergie et de fluide, ces charges ne diminueront pas en 2025 et donc une diminution du taux n’est pas à l’ordre du jour.
Par contre si dans la loi de finances 2025 les ponctions annoncées par le gouvernement sur les recettes de fonctionnement des grandes villes se réalisent, la situation deviendra difficile. Le niveau d’investissement pourtant nécessaire pour préparer la ville au changement climatique serait revu, et le fonctionnement des services publics, rempart social pour toute la population, serait fortement fragilisé. Une ponction de plus de 10 M€ sur les recettes de fonctionnement, diminuerait automatiquement l’épargne brute et augmenterait d’autant la dette, sauf à vouloir faire des économies de fonctionnement qui pèseraient lourd sur le fonctionnement des services de la ville.
Dans le tableau suivant sont indiqués les grands chiffres du ROB 2025, sans les mesures de la prochaine loi de finances comparés aux chiffres du budget 2024 adopté en décembre 2023.

Une présentation du ROB par le groupe majoritaire à la Ville est consultable ici.