Un budget 2025 difficile pour la métropole et d’autres collectivités

Publié le 4 avril 2025

Le 4 avril 2025, le conseil de métropole a enfin adopté son budget 2025. Contrairement à l’Etat, les collectivités locales sont financièrement vertueuses, la loi leur imposant des règles budgétaires strictes pour leur éviter de financer leur dette par de nouveaux emprunts et de veiller à leur équilibre budgétaire annuel. S’il y a parfois des dérapages, les Chambres régionales des comptes sollicitées par l’Etat local veillent au grain.

Pour tenter de sortir de son surendettement de l’Etat, les gouvernements successifs imposent des contraintes supplémentaires aux collectivités soit par des baisses de recettes, soit par des ponctions impactant les dépenses prévisionnelles, diminuant ainsi les transferts financiers de l’Etat vers les collectivités. Pour l’année 2025, la loi de finances impose l’austérité à de nombreuses collectivités en pratiquant d’office une diminution de leurs recettes alors que leurs dépenses augmentent, notamment les cotisations de retraites de leurs agents fonctionnaires.

Pour la Métro cela consiste, si elle ne veut pas diminuer son épargne ou augmenter sa dette, à s’imposer une diminution d’au moins 15 M€ de ses dépenses de fonctionnement, afin de poursuivre son programme d’investissements très important et nécessaire pour préparer l’avenir.

Mais la préparation du budget 2026 de l’Etat, qui va débuter rapidement, va rajouter une couche de contraintes aux collectivités pour revenir par exemple vers les « contrats de Cahors » qui imposaient une stricte évolution des finances des collectivités au mépris de la libre administration des collectivités territoriales.

La structure des dépenses de fonctionnement de la Métro est pour une grande majorité des dépenses imposées : les dotations aux communes (attribution de compensation et dotation communautaire de solidarité) et des financements de politiques publiques lourdes sur lesquelles la Métro n’a pas totalement la main ou qui sont nécessaires : financements du SDIS, du SMMAG…

C’est seulement sur environ 90 M€ de dépenses de fonctionnement que la Métro devra trouver 15 M€ d’économies en évitant de diminuer les dépenses sociales pour ne pas mettre en grandes difficultés de nombreuses associations très utiles par exemple les Missions locales. Durant des mois un travail d’orfèvrerie a été réalisé pour aboutir au moins mauvais budget possible.

Heureusement de nombreuses politiques publiques sont financièrement payées par les usagers dans des budgets annexes et de ce fait sont peu impactées par l’austérité budgétaire imposée par le gouvernement : eau, assainissement, déchets ménagers, réseaux de chaleur…

Certaines décisions prises pour ces économies sont tout de même malheureuses, comme l’économie d’environ 300 k€ réalisée par l’arrêt de la contribution du budget principal aux budgets annexes de l’eau et de l’assainissement qui finançait pourtant le tiers de l’allocation eau pour environ 20 000 ménages en difficulté financière, et qui sera dorénavant payée intégralement par les usagers de l’eau et de l’assainissement. Ou par la diminution de certaines subventions à la culture pour lesquelles le vice-président n’a pas fait le travail qu’ont fait d’autres vice-présidents, acceptant ce choix d’austérité sans résistance particulière. Il y avait d’autres possibilités de trouver ces quelques centaines de milliers d’euros d’économies sur d’autres lignes comme l’a proposé le groupe UMA (gauche et écologie) sans être écouté.

Les grands équilibres financiers du budget principal pour 2025 se présentent ainsi par rapport au budget principal 2024 :

Dépenses réelles de fonctionnement : 352 M€ en diminution de 4 M€. Recettes réelles de fonctionnement en diminution de 6 M€. Une épargne brute de 79 M€ en légère diminution de 1,3M€. Mais une épargne nette à 8,5 M€ en plus forte diminution de 4M€.

Les dépenses réelles d’investissement sont en forte augmentation de 14 M€, le coût des investissements étant fortement impactés par l’inflation.

La dette, elle, est en augmentation de plus de 23 M€ par rapport au 1er janvier 2024. La capacité de désendettement (rapport entre dette et épargne brute) est toujours supportable à 8,7 années par rapport à 2024 où elle était prévue à 8,25 années. Mais sa détérioration devra être surveillée de près, la Métro ne pouvant pas augmenter sans arrêt son endettement.

Pour 2025, la Métro n’a pas décidé d’augmenter la taxe foncière, pourtant située à un taux extrêmement faible (1,29%) : cela pèse sur le coefficient d’intégration fiscale qui est le plus faible de toutes les métropoles avec une implication directe sur la dotation d’intercommunalité de l’Etat. Vu les perspectives négatives qui s’annoncent pour 2026, le levier fiscal devra être certainement utilisé. Mais il est dommage qu’il n’ait pas été utilisé dès 2025 cela aurait permis d’alléger l’austérité et cela aurait permis de l’atténuer pour 2026 qui risque d’être une année budgétaire très difficile.

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