Conseil municipal du 22 octobre 2012 : le courant passe avec le privé

Publié le 26 octobre 2012

Lors des conseils municipaux, parfois nous assistons à des débats de qualité, arguments contre arguments, mais malheureusement trop souvent le maire qui est maître des débats et sa majorité municipale dénaturent la discussion par des affirmations péremptoires qui ne sont étayées en rien. L’exemple du débat sur le service public municipal du gaz et de l’électricité et son concessionnaire la SEM GEG est de ce point de vue caricatural.

Voila une décision qui engage la Ville et les usagers des services publics du gaz et de l’électricité jusqu’en 2042, qui est prise sans aucune concertation avec les habitants et sans aucun débat public. Cela se passe à peu près de la même manière que pour la privatisation de l’eau en juillet 1989 par le maire corrompu.

On ne sait toujours pas pourquoi le conseil municipal devait voter en catastrophe la concession du gaz et de l’électricité à GEG jusqu’en 2042. Il n’existe aucune raison objective de précipiter cette décision, le contrat actuel -passé irrégulièrement par MM. Carignon et Gascon- prenant fin en avril 2016. Visiblement la majorité municipale qui ne voulait prendre aucun risque lors de l’élection de 2014, maintient son dialogue avec le groupe GDF- Suez (Lyonnaise des Eaux) introduit dans ce service public en 1986 par le maire corrompu.

Il est tout à fait regrettable que le 1er adjoint se permette des interventions mensongères qui visent à tromper les citoyens sur un dossier de cette importance. De plus il n’a pas hésité au cours de ce Conseil Municipal à mélanger les genres, défendant une délibération qui concède un service à une société qu’il préside et à qui va profiter de la décision. C’est ce qui s’appelle être juge et partie. Voilà ce qui arrive quand les élus de cette majorité sont depuis trop longtemps aux affaires, cumulent les mandats : ils finissent par s’affranchir des règles élémentaires de la gestion publique.

L’honneur de la gestion publique n’est-il pas d’offrir aux usagers, le meilleur service au meilleur coût ? Pourquoi refuser de prendre en compte tous les arguments, les pour et les contre ? C’est cela le vrai débat public. Les Grenoblois en ont été privés, par une majorité municipale incapable de soutenir ce débat, et qui fonde le maintien d’une SEM (Société d’Economie Mixte) et son refus d’un retour en régie publique sur une absence d’explication, voir sur le mensonge.

En effet, les arguments du maire, de sa majorité et de la droite pour refuser le débat sur le retour en régie publique ont été les suivants, assénés sans aucun début d’explication :

  • L’éclairage public ne peut pas être assuré par le gestionnaire du service de distribution de l’électricité. Faux !
  • Le retour en régie coûterait très cher à la Ville ou aux usagers du service. Faux !
  • Le retour en régie empêcherait d’aller sur le marché concurrentiel du gaz et de l’électricité. Faux !
  • Le retour en régie poserait des problèmes au personnel de GEG. Faux !

La majorité municipale est d’un dogmatisme politique absolu sur la défense bec et ongles de la privatisation des services publics et de la « société d’économie mixte » avec le privé.

Pour le prouver, L’ADES a réalisé un dossier détaillé sur les questions posées par un retour en régie publique, qui démontre que c’est une bien meilleure solution que celle imposée sans débat le 22 octobre 2012 par la majorité municipale. En résumé, la régie à personnalité morale et autonomie financière reprend la gestion des services publics du gaz et de l’électricité et gère sous convention avec la Ville l’éclairage public, reprenant ainsi l’ensemble du personnel de GEG affecté à ces tâches et sans changement de statut, contrairement à ce qu’on veut lui faire croire. Enfin, la régie prend à sa charge des actions de la Ville dans la SEM GEG qui continue à gérer ses filiales comme avant.

Les mensonges de la majorité municipale de M. Destot pour défendre la privatisation

Le président de la SEM GEG s’est permis d’avancer en conseil municipal que les éluEs écologistes n’avaient jamais demandé en conseil municipal le retour en régie du gaz et de l’électricité entre les années 1995 et 2008. J. Safar affirme même qu’il a cherché sérieusement (sic) cette demande et qu’il n’a rien trouvé. C’est évidemment un mensonge qui vise à tromper. C’est aussi une preuve d’incompétence rare.

Il suffit de rappeler seulement, par exemple, les interventions pour retrouver une régie publique du fait des irrégularités de cette concession au privé, comme celle de Raymond Avrillier lors du conseil municipal du 20 janvier 2003 ou Vincent Fristot lors du conseil municipal du 25 septembre 2006, de Colette Fillion-Nicollet le 10 décembre 2007 pour notre groupe d’éluEs… (toutes les interventions des élus écologistes sont en ligne depuis 2001, et toutes celles de  l’ADES depuis 1997, voir dans notre rubrique « liens »)

Il y a eu aussi plusieurs conférences de presse pour révéler les nombreuses illégalités entachant la privatisation de la régie municipale du gaz et de l’électricité de Grenoble et le fonctionnement de la SEM GEG jusqu’à l’arrêt du Conseil d’Etat du 31 juillet 2009, imposant de ne plus faire payer aux usagers l’éclairage public dans leur facture d’électricité. Ce qui, malheureusement n’a pas réellement cessé en 2010 et ne cessera pas avec la nouvelle concession.

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Un commentaire sur “Conseil municipal du 22 octobre 2012 : le courant passe avec le privé”

  1. […] assez similaire (pas de quoi s’étonner) à celle de ses collègues de la majorité municipale. Ces derniers ne viennent-ils pas de reconduire dans la précipitation la convention avec GEG (Gaz El… : quel intérêt pour les usagers ? Le même que dans les PPP , c’est à dire […]