Le 23 avril, 13 maires de grandes villes, de toutes étiquettes politiques (excepté d’extrême droite) ont transmis une lettre aux ministres de l’intérieur et du logement concernant l’accueil des migrants. Ils rappellent que : « garantir un hébergement digne relève de la responsabilité l’État, tout comme le maintien de la tranquillité publique dans des quartiers très éprouvés par la permanence de situations humaines et sociales particulièrement complexes. » Et demandent une rencontre aux ministres pour en débattre.
Les 13 villes signataires du courrier sont : Aubervilliers, Bordeaux, Grande-Synthe, Grenoble, Lille, Metz, Nantes, Paris, Rennes, Saint-Denis, Strasbourg, Toulouse et Troyes.
« En tant que Maires de grandes villes, nous sommes confrontés à une tension de plus en plus forte sur les dispositifs de prise en charge des personnes qui viennent chercher refuge sur notre territoire et à une situation humanitaire qui ne cesse de se dégrader, avec des femmes, des enfants, des hommes par centaines qui vivent dans des conditions indignes au cœur de nos villes faute de solutions adaptées.
Malgré les dispositifs mis en place par l’État et les efforts réalisés en matière de création de places d’hébergement, les besoins restent largement supérieurs à l’offre. Quatre ans après le début de la crise de l’accueil des migrants, nous continuons à agir au quotidien en tant que Maires dans une approche résolument pragmatique pour développer, en lien étroit avec les associations et les organisations non gouvernementales, des réponses concrètes afin de garantir les droits fondamentaux des personnes contraintes de vivre dans des situations de plus en plus intolérables.
Mais nous ne pouvons accepter plus longtemps cette situation indigne de nos valeurs et de la tradition humaniste de notre pays. De nombreuses collectivités ont su expérimenter des dispositifs et peuvent être forces de proposition. Nous devons construire collectivement une réponse au défi que pose l’accueil des réfugiés en France. C’est pourquoi nous vous demandons de nous recevoir ensemble afin d’échanger sur le dispositif d’accueil et d’orientation des migrants et la mise à l’abri inconditionnelle des personnes présentes sur notre territoire puisque le droit impose que toute personne, même déboutée ou « dublinée », soit prise en charge avant son hypothétique renvoi. Garantir un hébergement digne relève de la responsabilité l’État, tout comme le maintien de la tranquillité publique dans des quartiers très éprouvés par la permanence de situations humaines et sociales particulièrement complexes. »
Mots-clefs : hébergement, immigration, maire, précarité