Au stade de l’évaluation du gradin dauphinois (Tribune… libre)

Publié le 28 mai 2021
Stade des Alpes

Les responsables du club de football GF38 viennent d’annoncer qu’ils vont implanter leur centre d’entrainement à… La-Côte-Saint-André, 52 kilomètres séparant « la salle de spectacle qui est aujourd’hui notre stade » et « notre outil de travail qui est aujourd’hui le centre d’entraînement ».

Le « grand stade d’agglomération » a été autorisé, contre notre avis, dans une partie du parc Paul Mistral, dans un espace contraint ne permettant pas des espaces d’entraînement. L’orientation Ouest-Est du stade que tout sportif sait illogique à cause de l’ensoleillement et du gel, ne permet pas un entretien courant de la pelouse, le « terrain » étant devenu secondaire à l’heure de la com. Le permis de construire a été obtenu parce qu’il y avait un parking de 440 places justifiant la capacité de stationnement imposée par la loi (en France, mais peut-être pas à Grenoble).

Nous avions proposé un équipement sportif multi-activités sportives réalisé sur les terrains de Saint-Martin-d’Hères qui ont ensuite été occupés par Ikea.

Un tel équipement aurait permis d’être orienté Nord-Sud, d’avoir une pelouse qui donc résiste, d’être utilisé pour le foot et le rugby, avec des pistes d’athlétisme autour, des terrains d’entraînement et même des salles de sports, et donc être utilisé par d’autres équipes que les pros, bref un usage quotidien de tous les équipements sanitaires et annexes, et non pas un « grand stade d’agglomération » monopolisé quelques dizaines de soirées par an par le seul club pro.

Cette proposition a été refusée par une majorité des membres du conseil de La Métro, alors qu’elle aurait permis de préserver pour le public et l’espace naturel, l’espace public du parc Paul Mistral, et qu’elle aurait permis un équipement public et non un équipement privé.

Nous avions démontré devant les juges administratifs, et la cour administrative d’appel de Lyon qui elle, nous a écouté, qu’un tel amas de véhicules dans un parking sous les tribunes du stade et donc sous des milliers de spectateurs, constituait une irrégularité pour des raisons de sécurité majeure (type incendie).

Des juges du Conseil de l’Etat ont préféré suivre les conseils de Maître Frédéric Thiriez, cumulant les fonctions de président de la Ligue de Football Professionnel et… d’avocat du promoteur du stade, en décidant que la construction du stade n’avait rien à voir avec la construction du parking sous le stade, bien qu’ils aient les mêmes fondations et structures, et, pour valider cette opération, ils ont décidé qu’un ensemble indivisible était divisible : une jurisprudence classée en… ligue 2, qui a laissé les juristes… spectateurs.

La preuve est rapportée que le parking du stade avec ses 440 places (dont 430 inutilisées toute la semaine) est interdit d’usage les soirs de match, pour les raisons de sécurité que nous avions avancées et que le Conseil de l’Etat n’a pas voulu considérer. Le permis de construire a donc été obtenu parce qu’il y avait 440 places de stationnement qui n’existent pas.

Avec le déplacement du GF38 à La-Côte-Saint-André, la preuve est rapportée que le « grand stade » conçu par ses promoteurs uniquement pour l’équipe pro de foot, avec l’appui à l’époque de patrons japonais du club, ne permet pas de disposer des terrains d’entraînement et des équipements correspondants à une pratique sportive réelle.

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