Etat de la pauvreté en France en 2021

Publié le 25 novembre 2021

Le Secours Catholique a publié le 18 novembre son rapport statistique annuel sur l’état de la pauvreté en France. Ce rapport alerte sur la dégradation du niveau de vie des plus pauvres. La pandémie de Covid-19 a déstabilisé des situations budgétaires déjà très serrées. Quand les maigres ressources baissent alors que les dépenses augmentent (du fait de la fermeture des cantines scolaires ou de l’augmentation des dépenses d’électricité), les privations deviennent dès lors quotidiennes.

Le Secours Catholique rappelle que la précarité alimentaire est liée à une unique constante : l’insuffisance et l’instabilité des ressources. 

Le constat est rude : 22% des ménages accueillis ne disposent d’aucune ressource financière, 1/3 des ménages accueillis n’a pas accès à un logement stable et 27% ne mangent pas pendant une journée entière ou davantage. 

« En 2020, la part des ménages rencontrés sans ressources financières atteint 22%. Le niveau de vie médian est en baisse (537euros) et largement en deçà du seuil d’extrême pauvreté (739 euros), ce qui se traduit par autant de privations. Quand les revenus suffisent à peine à régler le loyer, la santé, les dettes, la pension… ou quand il faut faire face à un imprévu (comme l’arrêt des cantines en 2020), on rogne sur la partie variable des dépenses, à commencer par l’alimentation et le chauffage. L’explosion actuelle des prix de l’énergie laisse d’ailleurs craindre le pire pour cet hiver.

En 2020, sans surprise, la demande d’aide alimentaire est en hausse (54% des ménages rencontrés). Particulièrement alarmant : 27% des ménages auxquels nous avons remis des chèques-services subissent une insécurité alimentaire grave. Autrement dit, il leur arrive régulièrement de ne prendre aucun repas de la journée. Des familles sont concernées.

Si la crise sanitaire a servi de révélateur, quels enseignements en tirer ? La crise a surtout donné à voir des pauvretés déjà installées. Or nos gouvernements ont pris la fâcheuse habitude d’apporter des réponses ponctuelles, adaptées pour l’urgence, à des enjeux structurels. Tacitement, notre pays a choisi d’industrialiser les distributions de denrées plutôt que l’accès digne de tous à l’alimentation, l’hébergement ou les nuitées d’hôtel plutôt que le droit au logement, les aides ponctuelles aux ménages pauvres plutôt qu’un revenu minimum permettant de ne pas avoir à choisir entre les loisirs des enfants, le chauffage et l’alimentation.

La crise sanitaire a aussi rappelé combien notre pays est capable de solidarité, de générosité, de fraternité. Cette fraternité inscrite dans notre devise nous invite à faire bien plus que mettre des pansements sur la pauvreté. Et si on essayait, en 2022, de faire de la fraternité la boussole de nos choix politiques ? »

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