En 1925, Grenoble accueille l’Exposition internationale de la Houille blanche et du Tourisme. Elle a attiré plus d’un million de visiteurs et visiteuses en 5 mois. De cette manifestation demeurent deux éléments majeurs du paysage urbain grenoblois : le parc Paul Mistral et la Tour Perret Grenoble, un belvédère urbain de 90 mètres de haut, désigné du nom de son architecte, permet l’observation des montagnes. Celle-ci, est qualifiée de chef d’œuvre par les historiens et historiennes de l’architecture et classée Monument historique. C’est la première tour en béton armé au monde en 1925. Elle marque le début d’un changement architectural majeur dans la ville par l’introduction du béton armé ainsi que l’expansion urbaine de la ville, jusque-là corsetée par ses remparts.
Comme l’indique Jérôme Soldeville, conseiller délégué à l’Histoire de Grenoble, la figure de la tour est présente dans l’histoire de la ville depuis l’Antiquité. Au XVIIIe on la nommait la ville aux cent tours. La tour de Perret s’inscrit dans cet héritage. C’est une tour pour regarder les montagnes notait-il dans un article de la Revue de l’Architecte, un ouvrage conçu comme un belvédère urbain d’observation des montagnes. Voir de haut et de loin, c’était une veille occupation à Grenoble. Telle était déjà la fonction du clocher de la collégiale Saint-André construite après l’innovation de 1219.
Chacune des tours de Grenoble avait une fonction symbolique, celle d’affirmer le pouvoir du dauphin ou de l’évèque. La Tour Perret n’échappe pas à cette logique. En 1925, Mistral parallèlement à sa politique pour le logement social et pour l’école publique, veut affirmer la prééminence de la République, de la foi en la science et en l’émancipation. Histoire d’un ruisseau d’Elisée Reclus contient des mots sur la valeur de la contemplation active de paysages : « la véritable école doit être la nature libre avec ses beaux paysages que l’on contemple » ; Paul mistral a voulu que le belvédère urbain permette à toutes et à tous de les contempler.
Fermée au public depuis 1960, elle se dégradait dangereusement et l’équipe municipale actuelle a décidé la rénovation de ce patrimoine en grand danger, par une délibération de novembre 2016.
La restauration est très technique et la ville a rencontré quelques difficultés à trouver des entreprises compétentes pour la réaliser. C’est chose faite et les travaux vont commencer en novembre 2023. Ils débuteront par la réalisation des fondations spéciales entre novembre 2023 et février 2024.
La première partie de l’échafaudage sera installée en février 2024 pour permettre aux travaux de restauration des bétons de se réaliser. Dès la fin de 2024, tous les autres corps de métiers interviendront d’abord en atelier puis sur site pour installer les équipements (serrurerie, ascenseur, menuiserie, électricité). L’étanchéité se fera en toute fin de chantier.
Les travaux entrepris seront les suivants :
- Restauration de la structure en béton armé (nettoyage, purges, reconstruction partielle des piliers, réparation des bétons, traitement des bétons conservés par PCCI (Protection Cathodique par Courant Imposé), patine de réharmonisation ; Travaux de reprise des fondations (par la technique du Jet Grouting);
- Remise en service des ascenseurs ;
- Aménagements intérieurs (travaux de menuiserie, de serrurerie) et remise en place des réseaux (électricité, évacuation des eaux pluviales) ;
- Mise aux normes : accessibilité, paratonnerre, garde-corps
Pour boucler le budget, « la Ville a lancé une campagne de mécénat et de collecte populaire afin que les acteurs du territoire, les citoyens et citoyennes puissent participer à la rénovation de la tour Perret. Porteurs de son histoire, elles et ils deviennent aussi vecteurs d’une communauté autour du projet, au-delà de la dimension financière.
Il s’agit de rassembler les Grenoblois et Grenobloises autour de ce symbole éminent de l’histoire de la ville et de l’architecture du XXème siècle. Malgré les urgences, le mécénat conforte que l’entretien et la réhabilitation de notre patrimoine fait partie du quotidien de toutes et tous.
Entreprises, associations, particuliers : chacune et chacun peut contribuer à la réussite du projet pour Grenoble et son rayonnement. La Ville fait appel au mécénat et à la souscription populaire, en lien avec la Fondation du patrimoine, pour financer une partie des travaux.
Pour participer, il faut faire un don à la Fondation du patrimoine, via l’adresse mecenat@grenoble.fr pour les entreprises et pour les particuliers avec le site Tour Perret de Grenoble (fondation-patrimoine.org)
Les dons sont défiscalisés à hauteur de 66 % des sommes versées par un particulier dans la limite annuelle de 20% du revenu imposable, et 60% du montant pour les entreprises dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires annuel. Si le plafond est dépassé, l’entreprise peut reporter l’excédent sur les années suivantes. »
Tous les détails sur ces travaux très délicats sont à lire ici.
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