Il n’est pas rare que les humoristes reprennent de façon sarcastique des déclarations des politiques pour le plus grand bonheur du public ou des lecteurs .
Mais en Isère nous venons d’avoir un morceau d’anthologie par un élu qui a fait un certain nombre de déclarations dans le Dauphiné Libéré : Monsieur le maire de Corps, Vice-Président du Conseil départemental, par ailleurs très impliqué dans les questions de chasse en Isère.
Ses déclarations pourraient faire l’objet d’un court spectacle…mais pas drôle du tout… Pour que tout le monde soit informé, voici le texte du communiqué transmis au Dauphiné libéré (édition du mardi 31 octobre 2023) :
« Je reconnais avoir commis une erreur à l’occasion du premier tour des élections départementales et régionales en 2021. J’ai commis une erreur sous la pression d’une campagne électorale épuisante. J’ai commis une erreur par manque de lucidité, pensant pouvoir voter en lieu et place de deux électeurs fidèles de longue date, parce qu’ils étaient tout simplement en retard au vote. » … « J’ai agi avec impulsivité sans aucune volonté de nuire, sans arrière-pensée électoraliste… » … « Mon acte, aussi condamnable soit-il, n’a eu aucune incidence sur le résultat des élections et la sincérité du scrutin… » Conscient du devoir d’exemplarité qui incombe à chaque élu, j’ai toujours exercé mes mandats avec intégrité au service de l’intérêt général, de ma commune et de mon territoire que j’aime tant. Personne pourtant n’est infaillible. Et dans une vie publique qui tolère moins que jamais les défaillances humaines, j’ose espérer que des années d’engagements sans faille sauront l’emporter sur la faute d’un instant ».
Qu’un membre éminent du Conseil départemental puisse tenir de tels propos est tout simplement « abracadabrantesque » comme aurait dit Jacques Chirac.
Imaginons quelques secondes un petit scénario appliqué à une personne bénéficiaire du RSA, qui aurait oublié de faire la déclaration d’un travail, ce qui arrive. Les services administratifs s’en aperçoivent et donc lui demandent des comptes assortis d’une sanction, à savoir la suspension du RSA et le remboursement de l’indu.
Imaginons qu’une partie des déclarations de M. le Vice-Président du Conseil départemental soit prononcée par un père de famille dont les ressources sont presque épuisées au 15 de chaque mois,
« J’ai commis une erreur sous la pression de difficultés financières récurrentes qui m’empêchent d’assurer les revenus du ménage, notamment pour apporter un mieux-être et une nourriture de qualité à mes enfants que j’aime tant »… « Mon acte aussi condamnable soit-il, n’a eu aucune incidence sur le budget solidarité du Conseil départemental. C’est la première fois que j’agis de la sorte, les services sociaux peuvent en témoigner, je respecte toujours leurs demandes et je me présente à toutes leurs convocations » « Personne pourtant n’est infaillible. Et dans une vie de père de famille qui devrait être exemplaire, j’ose espérer que ma bonne foi depuis toujours, saura l’emporter sur la faute d’un instant »…