Les Banques alimentaires confrontées à un double défi

Publié le 8 mars 2024

La Fédération nationale des banques alimentaires s’inquiète de la dégradation de l’état de santé des personnes bénéficiaires de l’aide alimentaire, alors que leur nombre dans ces structures ne cesse de progresser.

En 2020 les Banques alimentaires ont créé un programme de prévention santé « Bons gestes & bonne assiette ».

Devant les dégâts de l’inflation et la nécessité de la prévention, la Fédération nationale des banques alimentaires a lancé une « Etude Santé et habitudes alimentaires des personnes accueillies dans les ateliers “Bons gestes & bonne assiette” ».  En 2023 les Banques Alimentaires ont accueilli plus 10% de personnes, soit un total de 2,6 millions : ce sont majoritairement des personnes seules (41%) et des familles monoparentales (31%). 

Les banques alimentaires sont confrontées à un double défi :

« Un défi conjoncturel lié à l’impact de l’inflation

La France connaît un contexte inflationniste inédit depuis plus de trente ans. L’inflation alimentaire a ainsi atteint un sommet à presque 16% au printemps 2023 (selon l’Insee). Si le rythme s’est ralenti depuis, avec une hausse de 7,1% sur un an en décembre 2023, les Français sont confrontés à une hausse du prix des produits essentiels pour leur alimentation sur les dix dernières années : beurre (+72%), lait demi-écrémé (+40%), les pâtes (+30%), légumes frais (+72), bœuf, la volaille ou le porc (un peu moins de 30%), les œufs (+26%).

Ce choc inflationniste impacte plus spécifiquement les plus précaires et explique aussi l’arrivée de nouvelles populations dans les structures d’aide alimentaire, dont les travailleurs pauvres et les jeunes. 17% des personnes accueillies à l’aide alimentaire ont un emploi, dont 60% en CDI, et les deux tiers en temps partiel. En 5 ans, on remarque une augmentation de 19% du nombre de jeunes accueillis dans le réseau, soit 488 295 personnes de 15 à 25 ans.

Sur l’année 2023, le réseau des Banques Alimentaires a accueilli plus 10% de personnes, soit un total de 2,6 millions : ce sont majoritairement des personnes seules (41%) et des familles monoparentales (31%). 

Un défi structurel en termes de qualité et de prévention santé

Les Banques Alimentaires se mobilisent pour répondre à l’afflux du nombre de personnes accueillies, tout en leur proposant des produits de qualité et un accompagnement social par l’alimentation en termes notamment de prévention santé, en cohérence avec le Programme National Nutrition Santé (PNNS).

En effet, selon l’étude Profils menée par les Banques Alimentaires fin 2022, l’état de santé des personnes accueillies à l’aide alimentaire est moins bon que la moyenne nationale : 71% des personnes déclarent au moins un problème de santé ; 25% sont en surpoids ou obésité ; 16% de diabète contre 5% dans la population générale.

Dans le prolongement de l’étude “Profils” réalisée tous les 2 ans par la FFBA, qui concerne l’ensemble des personnes accueillies dans le réseau des Banques Alimentaires, nous avons souhaité mieux connaître les personnes accompagnées dans le cadre des ateliers « Bons gestes & bonne assiette » :

  • Quels sont leurs profils ?
  • Quelles sont leurs habitudes alimentaires ?
  • Quel est leur état de santé ?
  • Comment arbitrent-elles entre les enjeux de pouvoir d’achat et une alimentation équilibrée ?

4 points clés à retenir de l’étude

  •       Les habitudes de consommation des participants des ateliers “Bons Gestes & bonne assiette” tendent vers les recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS) (repas à table, consommation de légumineuses, plats faits maison).
  •       Mais plus d’un tiers des répondants ne mangent que deux repas par jour ou moins et le manque d’équipements de cuisine constitue un frein à l’adoption de bonnes pratiques liées à l’alimentation : 6% des répondants n’ont pas de réfrigérateur et 9% de plaques de cuisson.
  •       Plus de deux tiers des familles monoparentales sont en situation d’insuffisance alimentaire.
  •       Des problèmes cardio-vasculaires ou des problèmes de surpoids et d’obésité pour un tiers des répondants : 15% de personnes diabétiques contre 5% dans la population générale.

Mots-clefs : , , ,

Le commentaires sont fermés.