Pollution atmosphérique et santé : limiter la voiture en ville. Exemple place de Metz à Grenoble

Publié le 22 mars 2024

Les dégâts sur la santé des pollutions atmosphériques sont amplement démontrés, et les directives européennes, les lois et les règlements vont dans le même sens, il faut diminuer fortement la circulation automobile en ville.

Un des moyens pour le faire c’est la limitation du stationnement, comme l’indique le PDU 2030 :

« Le stationnement est un puissant levier de report modal, comme l’a montré une analyse de plusieurs Enquêtes Ménages Déplacements (Lille, Lyon, Montpellier) révélant une forte baisse de la part modale de la voiture lorsque le stationnement était fortement contraint, au profit de la marche, du vélo et des transports collectifs »

La municipalité grenobloise et la Métro appliquent avec détermination cette politique qui montre depuis des années son efficacité, mais il y a toujours des résistances classiques des défenseurs résolus de la voiture et de certains commerçants qui pensent que tout changement va mettre en péril leurs activités, ce qui n’a jamais été démontré.

Ce n’est pas nouveau, au contraire c’est d’un classicisme déconcertant. Historiquement le développement de la piétonisation de l’hypercentre a toujours été contesté par des commerçants expliquant que l’absence de voiture allait faire disparaitre les commerces. Or dans les villes où l’espace est dégagé et convivial, courses et flânerie se font à pied avec plus de chalandise. Les mêmes discours s’expriment sur la simple limitation du stationnement en dehors des zones piétonnes.

Le samedi 16 mars, ces comportements rétrogrades et conservateurs se sont produits lors de la présentation pour la deuxième concertation concernant la végétalisation de la place de Metz et l’embellissement de la rue de Strasbourg. Certaines attaques proférées contre des élu.es y étaient indignes de citoyens responsables. Pourtant la végétalisation des espaces urbains est une nécessité vitale pour adapter la ville au changement climatique et la limitation de l’utilisation de la voiture en ville, zone densément peuplée, une nécessité de santé publique.

Projet pour la  Place de Metz et la rue de Strasbourg

La  concertation a commencé  depuis avril 2023. « Le quartier Metz-Strasbourg est un quartier historique de Grenoble. Commerçant et dynamique, le quartier est cependant marqué par son caractère très minéral, le trafic important de la rue de Strasbourg et la faible place dédié aux piétons.

Pour répondre à ces enjeux, la Métropole et la commune de Grenoble travaillent conjointement à un vaste projet de réaménagement des espaces publics. L’objectif est de redonner à la place de Metz un vrai rôle de place de cœur de ville. »

Suite aux concertations dont celle du 16 mars 2024, voici ce qui se dessine :

  • Place de Metz : suppression du stationnement, végétalisation, déminéralisation, plantation d’arbres et présence de l’eau.
  • Rue de Strasbourg, pas de piétonisation : l’idée serait de tout mettre à niveau (chaussée et trottoirs) pour faciliter la déambulation, de végétaliser la rue, d’y planter le plus d’arbres possible, d’élargir les trottoirs, de rétrécir la rue (qui est très large pour un sens unique) afin de réduire la vitesse, de faciliter les traversées. Donc supprimer le stationnement, mais avec des places de livraisons, accessible à tout le monde, 20 minutes gratuites avec disque bleu. En compensation, les rues adjacentes passeraient à la tarification orange (20 minutes gratuites, stationnement limité à 3h avec une tarification assez élevée qui n’incite pas à rester longtemps sur ces places).

Dans quelques temps, une réunion publique sera organisée pour présenter le projet définitif.

Rappelons que ce quartier est le mieux desservi en transport en commun de toute la métropole, il n’y aura quasiment aucun changement au plan de circulation locale et 4 parkings en ouvrage existent aux alentours du quartier, c’est donc une évolution douce qui est proposée.

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