
Depuis des années Nestlé et d’autres industriels ont caché au public que l’eau qu’ils pompaient et commercialisaient, était contaminée. Pour continuer de la mettre en bouteille, ils ont eu recours à des systèmes de purification interdits. Cela a été dénoncé par le Monde et la cellule d’investigation de Radio France. De nombreux articles dans différents médias ont rapporté qu’au plus haut niveau de l’Etat, cette situation était connue et acceptée au mépris des lois et règlements.
Une commission d’enquête sénatoriale analyse « les pratiques des industriels de l’eau en bouteille et les responsabilités des pouvoirs publics dans les défaillances du contrôle de leurs activités et la gestion des risques économiques, patrimoniaux, fiscaux, écologiques et sanitaires associés », vient de rendre, le 19 mai 2025, un rapport accablant qui démontre qu’un rapport sanitaire défavorable à Nestlé a été modifié par l’Etat suite aux pressions de l’industriel.
Devant de telles pratiques digne d’une république bananière, le président de la commission d’enquête saisit le 12 mai 2024 le Procureur de Paris pour faux témoignage sous serment d’un responsable de Nestlé Waters.
Pour accéder au rapport de la commission d’enquête et à l’ensemble des documents analysés cliquer ici.
Le 19 mai 2025, la cellule d’investigation de Radio France fait un article de synthèse sur ce dossier, intitulé : « Eaux minérales contaminées : comment un rapport sanitaire défavorable à Nestlé a été modifié par l’État »
En voici l’introduction :
« La cellule investigation de Radio France et Le Monde ont eu accès au rapport de la commission d’enquête du Sénat sur la fraude aux eaux minérales. Il met en évidence une collusion entre les services de l’Etat et le groupe Nestlé pour modifier un rapport sanitaire préoccupant.
Nouveau rebondissement spectaculaire dans le dossier des eaux en bouteille de la société Nestlé Waters. Alors que le rapporteur socialiste en charge de la commission d’enquête sur la fraude aux eaux minérales au Sénat, Alexandre Ouizille, rend publiques ce lundi les conclusions de son rapport sur la tentaculaire affaire de fraude aux eaux minérales, dévoilée en février 2025 par la cellule investigation de Radio France et Le Monde, un épisode jusqu’alors inconnu éclaire cette affaire d’un jour nouveau. Grâce au témoignage d’un lanceur d’alerte, le rapporteur démontre en effet comment plusieurs ministères, mais aussi un préfet, et le directeur de l’Agence régionale de santé d’Occitanie, Didier Jaffre, ont accepté de modifier, à la demande de Nestlé, un rapport sur la qualité sanitaire des forages exploités à Vergèze dans le Gard, où est produite la marque Perrier, “afin de dissimuler la contamination de forages contaminés par des bactéries, mais aussi des herbicides et des métabolites de pesticide :s, parfois interdits depuis des années”, et ce malgré les protestations d’au moins un fonctionnaire, qui a décidé de retirer sa signature pour ne pas cautionner la manœuvre.
Le Monde du 19 mai 2025, titre : « Fraude aux eaux minérales : le rapport qui détaille comment l’Etat et Nestlé ont voulu masquer le scandale Perrier »
« Les conclusions de la commission d’enquête sénatoriale sur les eaux en bouteille, révélées par « Le Monde » et Radio France, montrent comment les services de l’Etat ont édulcoré un rapport soulignant des contaminations des sources Perrier à la demande du géant suisse.
La porosité de l’Etat aux pressions exercées par Nestlé jusqu’à l’Elysée a débouché sur un scandale qui continue à s’étendre : telles sont les conclusions accablantes de la commission d’enquête sénatoriale chargée de faire la lumière sur l’affaire de la fraude aux eaux minérales naturelles (l’utilisation de filtres interdits pour purifier une eau contaminée par des pesticides et des bactéries fécales) révélée en janvier 2024 par Le Monde et Radio France… » Fraudes aux eaux minérales Perrier : quelles sont les causes des contaminations qui ont conduit Nestlé à traiter ?
Le lendemain le Monde, journal papier, analyse ce rapport d’enquête sur une page entière : « Les liaisons dangereuses » entre l’Etat et Perrier. Le rapport de la commission d’enquête sénatoriale montre comment l’Etat a cédé au lobbying de Nestlé. La porosité de l’Etat aux pressions exercées par Nestlé jusqu’à l’Elysée a débouché sur un scandale qui continue à s’étendre : telles sont les conclusions accablantes de la commission d’enquête sénatoriale chargée de faire la lumière sur l’affaire de la fraude aux eaux minérales naturelles…La présidence de la République savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années, avait conscience que cela créait une distorsion de concurrence avec les autres minéraliers et avait connaissance des contaminations bactériologiques, voire virologiques sur certains forages… »
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