Le deuxième tour de l’élection municipale à Grenoble

Publié le 29 mai 2020

Si les conditions sanitaires le permettent le second tour des élections municipales se tiendra le dimanche 28 juin, sinon les deux tours seront organisés au plus tard fin janvier 2021. Pour l’instant la situation sanitaire semble favorable à la tenue des élections fin juin.

Un décret publié le 28 mai convoque les électeurs pour le dimanche 28 juin, les listes devant être déposées au plus tard le 2 juin à 18 h en préfecture.

Seules les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés lors du premier tour le 15 mars 2020 peuvent se maintenir ou fusionner avec des listes ayant eu au moins 5% des exprimés. A Grenoble, lors du premier tour du 15 mars, seules 4 listes ont dépassé les 10 %, les trois autres listes ont fait moins de 5% des exprimés.

La liste « Grenoble en commun » avec Eric Piolle a depuis de longs mois déclaré qu’il n’était pas question de fusionner au 2ème tour avec la liste de droite menée par l’ancien maire corrompu, ni avec la liste soutenant la politique du gouvernement menée par Mme Chalas, ni avec celle menée par M. Noblecourt, vu sa composition gauche-droite et comprenant des macronistes convaincus.

Le 26 mai, Grenoble en Commun a communiqué sa réponse de non fusion à la liste Grenoble Nouvel Air (GNA) de M. Noblecourt précisant qu’Eric Piolle était prêt à rencontrer toutes les organisations de gauche et écologistes grenobloises pour échanger sur l’avenir face à cette crise. (voir ci-dessous le communiqué de Grenoble en Commun et celui de Maxence Alloto).

Si ces quatre listes qui peuvent se maintenir faisaient les mêmes scores qu’au premier tour, soit 16 766 voix pour Eric Piolle, 7 114 pour A. Carigon, 4 939 voix pour E. Chalas et 4 782 voix pour O. Noblecourt, le Conseil municipal serait composé de 45 élus de la liste Piolle, 6 élus pour Carignon, 4 pour Chalas et 4 pour Noblecourt.

Au Conseil de la Métropole, les 36 représentants de Grenoble seraient répartis en 28 pour la liste Piolle,4 pour Carignon et 2 pour Chalas et 2 pour Noblecourt.

Réponse de Grenoble En Commun à la demande de GNA du 22 mai 2020.

« Nous avons bien reçu votre message du vendredi 22 mai 2020, presque dix semaines après le 1er tour de l’élection municipale, demandant « le rassemblement des forces de progrès et de gauche » en vue du 2ème tour, fixé au 28 juin 2020 par le premier ministre. Le rassemblement de la gauche, des écologistes, des féministes et des animalistes se fait sur la base de valeurs humanistes claires, exposées publiquement dans l’Appel citoyen présenté en septembre 2019, face à l’idéologie néolibérale mise en œuvre par le gouvernement macroniste. Pendant plus de trois mois, le projet pour Grenoble a été rédigé à des milliers de mains. Pour la première fois à Grenoble, le rassemblement des humanistes s’est fait publiquement, et avant le premier tour de l’élection municipale.

Le projet porté par Grenoble en Commun a récolté 46,6% des suffrages exprimés lors du premier tour de l’élection municipale le 15 mars 2020. Par ce résultat (le plus important pour une grande ville de gauche), les Grenobloises et les Grenoblois apportent massivement leur soutien tant au cap porté par Grenoble en Commun et Eric Piolle que sur la méthode empruntée.

La collusion entre la liste Grenoble Nouvel Air (GNA) et les orientations du gouvernement macroniste rendent impossible la perspective d’une fusion. Pour rappel, la tête de liste de GNA était salariée du Gouvernement d’Edouard Philippe pendant les mois où les humanistes faisaient le choix de construire le plus large rassemblement à Grenoble. Votre tête de liste réaffirmait encore, le 16 décembre 2019, lors de son discours de candidature, sa « fierté et sa loyauté vis-à-vis de tout ce qui a été fait et qui se poursuivra bientôt sans (elle) » dans le cadre du gouvernement, et annonçait une stratégie d’alliance « sans exclusive » pour l’entre-deux tours. De même, la composition de la liste GNA recycle des personnalités ayant conduit leur parcours politique à droite, certain ayant même été collaborateur de l’ancien maire corrompu, ou en charge du projet macroniste du parti En Marche sur Grenoble et la Métropole jusqu’au printemps 2019. Enfin, des membres de l’équipe GNA siègent encore aujourd’hui, à la Ville de Grenoble comme à la Métropole, dans les mêmes groupes politiques que des personnalités membres de la liste conduite par la députée de la majorité présidentielle.

Notre société, comme notre ville, Grenoble, font face à des crises entrelacées : sanitaires, climatiques, sociales, économiques, démocratiques. Déjà, une crise sociale sans précédent se profile. Répondre aux urgences et préparer l’avenir suppose la clarté sur les valeurs et la détermination à amplifier les transitions pour la justice sociale et environnementale. Aussi, dans les prochains jours, Grenoble en Commun va appeler l’ensemble des Grenobloises et des Grenoblois à continuer d’enrichir le projet pour Grenoble afin que celui-ci apporte, demain, leurs solutions aux crises en cours et à venir.

Eric Piolle est disposé à rencontrer l’ensemble des organisations de gauche et écologiste grenobloises dans les semaines à venir afin d’échanger sur l’avenir face à cette crise« 

Communiqué de Maxence Alloto (PS) et de Grenoble en commun du 26 mai 2020 en réponse au communiqué du premier secrétaire du PS de l’Isère :

 « Tournons la page de l’avant premier tour, pour un soutien du Parti Socialiste au rassemblement des humanistes

Suite aux déclarations de Christophe Bouvier, Premier Secrétaire Fédéral du Parti Socialiste de l’Isère, je salue le fait que le parti dont je suis membre fasse le choix de contribuer au rassemblement des forces de gauches et écologistes, en cohérence avec la ligne exposée à de nombreuses reprises par Olivier Faure, notre premier secrétaire.

A Grenoble, l’union de la gauche et des écologistes n’a pas attendu la veille du deuxième tour pour voir le jour : depuis septembre 2019, de nombreux militants de la section de Grenoble, dont j’étais le co-se­crétaire, y travaillent avec détermination, en fidélité à la tradition d’union des gauches chère à notre ville et par conviction dans le projet de transitions sociales et environnementales porté par Grenoble en Com­mun, qui a par ailleurs été choisi par plus de 46.6% des électeurs le 15 mars 2020.

Aujourd’hui, j’appelle à tourner la page de l’avant premier tour, celle des confusions avec la macronie et de la division des forces de gauche, alors même que le maire corrompu tente un énième retour dans la vie publique. Cela implique également de stopper la procédure d’expulsion qui pèse toujours sur ces militants précurseurs, aujourd’hui candidats de Grenoble en Commun, dont je suis, et qui ont fait le choix de l’unité dès 2019. Pleinement représenté au sein de Grenoble en Commun, le Parti Socialiste peut à présent ap­porter son soutien au rassemblement des humanistes, le plus large à Grenoble.Dans un esprit de cohérence territoriale, essentielle pour relever dans les meilleures dispositions les échéances électorales futures, le choix de soutenir le bloc des transitions qui vaut pour Grenoble doit s’appliquer à l’ensemble des communes qui composent notre métropole, par exemple à Saint-Egrève.

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