Lobbys contre citoyens. Qui veut la peau de la Convention citoyenne pour le climat ?

Publié le 12 février 2021

L’action de puissants lobbys, des experts qui cachent leurs liens avec des industriels, des associations financées par de grandes entreprises, en particulier des défenseurs du transport aérien, de l’automobile, de la publicité, de l’agrochimie… ont mené un travail de sape contre les propositions de la Convention Citoyenne sur le Climat. Le travail de sape a été réussi puisque le 10 février a été présenté au Conseil des ministres un projet de loi qui abandonne ou détourne la majorité des propositions de cette convention, avec pour conséquence que la trajectoire de la diminution des émissions de gaz à effet de serre n’a plus rien à voir avec les engagements pris à la suite de la COP21.

L’Observatoire des multinationales vient d’éditer un rapport intitulé, « Lobbys contre citoyens. Qui veut la peau de la convention climat ? »

« La guerre de l’ombre des lobbys industriels contre la convention climat En juin dernier, la « convention citoyenne pour le climat » présentait 149 propositions concrètes pour que la France atteigne véritablement ses objectifs climatiques. Ce 10 février, le gouvernement présente en conseil des ministres un projet de loi censé donner effet à ces préconisations, mais qui est en réalité vidé de toute substance et de toute ambition. Les propositions des « citoyens », avant même de pouvoir être examinées au Parlement, ont été l’objet d’une violente offensive de lobbying. Les principaux secteurs industriels concernés – automobile, aérien, agrochimie, publicité – ont mobilisé tous les leviers d’influence à leur disposition, en public et dans l’ombre, soutenus par une large coalition de conservatismes et d’intérêts établis. La convention citoyenne avait été conçue pour ouvrir la discussion au-delà de l’entre-soi des industriels et de l’administration, afin de mener à de vrais changements. Le retour de bâton n’en a été que plus brutal. Ce rapport expose comment les industriels ont réussi leur travail de sape. On y croise notamment les lobbyistes de Monsanto reconvertis en défenseurs de la liberté de prendre l’avion, de vénérables institutions étatiques mises au service des secteurs qu’elles sont censées réguler, des « experts » qui cachent leurs liens avec les industriels, des chroniqueurs conservateurs qui se répandent en invectives contre les « citoyens » dans des médias eux-mêmes directement affectés par leurs propositions, ou encore des réseaux libertariens venus des États-Unis qui interviennent dans le débat français pour défendre les droits des riches contre toute forme de régulation. À travers cette opposition acharnée aux propositions des « citoyens », de puissants intérêts industriels et financiers refusent de faire leur juste part des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Leur influence apparaît plus que jamais comme un obstacle à toute réelle action climatique. »

L’observatoire des multinationales à lire ici et le rapport .

Voir aussi l’article de Barnabé Binctin sur Bastamag.

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