Pour une restauration scolaire pour tous sans exclusion

Publié le 1 juin 2010

Conférence de presse lundi 31 mai 2010

Le service de restauration municipale qui vient d’être doté d’une nouvelle cuisine centrale moderne est avec son personnel, dévoué et compétent, un des fleurons de la Ville de Grenoble. Chaque jour déjeunent dans les cantines scolaires 6 500 enfants sur les 11 300 élèves scolarisés à Grenoble. Mieux, 8 000 enfants sont inscrits dans les restaurants scolaires et y prennent au moins un ou plusieurs repas par semaine, soit un taux de près de 77 % de fréquentation. La qualité des repas qui y sont servis, leur composition équilibrée et les tarifs que nous avons abaissés dans le mandat précédent de 1€ à 70 cts pour les familles à plus bas revenus n’y sont pas étrangers.

Aujourd’hui, le défi à relever par ce service est de faire face à un accroissement prévisible de la demande. Nous souhaitons que cela soit rendu possible en permettant que tous les enfants puissent partager ce repas de midi qui pour beaucoup reste le seul repas complet pris dans la journée.

Encore faut-il que les équipements et les personnels soient à même de remplir ce service public de solidarité et d’éducation au goût. Aujourd’hui le plan de construction de nouveaux restaurants scolaires dans des locaux adaptés au nouveau mode de restauration en self semble remis en cause par la majorité « droite-gauche » à Grenoble. Pourtant la transformation des locaux destinés aux cantines scolaires, qui trop souvent n’ont pas été prévues pour cet usage dans nos écoles, est urgente. Le recrutement et la formation d’un personnel dédié doivent être prévus pour assurer cette pause repas méridienne dans le calme et en toute convivialité.

Ces questions essentielles semblent aujourd’hui occultées par un projet lancé par la majorité au sujet d’une nouvelle option de « repas sans viande ». Nous sommes attachés à la variété des composants intervenants dans les repas et pour l’augmentation de l’alimentation biologique. L’excès de viande de ce point de vue est sans doute à proscrire, mais les diététiciens de la ville restent vigilants à ce sujet. Ces questions d’équilibre alimentaire relèvent d’ailleurs de la commission des menus, pas du conseil municipal. En fait cette demande de « repas sans viande » qui émanerait d’une trentaine de familles au plus est d’un tout autre ordre, puisqu’elle relève du religieux qui doit rester dans la sphère privée. Notre collectivité attachée au principe de laïcité doit clairement indiquer qu’elle ne peut déroger à cette règle. C’est d’ailleurs ce que la Ville, sous la plume de son Maire, a toujours écrit aux familles qui présentaient des demandes d’ordre cultuel. Traditionnellement, il est admis depuis de très nombreuses années une exception à ce principe en proposant des repas sans porc. 2 000 enfants sont inscrits à ce type de repas sur 8 000 fréquentant nos cantines, soit 25 %. Pourquoi cette option sans porc ne reste-t-elle pas suffisante pour tenir compte du poids des traditions ?

Pour nous, la vraie question qui se pose au service de restauration municipale est de faire face au succès grandissant des restaurants scolaires, pas de s’adapter à des demandes cultuelles qui ne disent pas leur nom. En voulant répondre à la pression religieuse de quelques adultes, en foulant aux pieds le principe de laïcité, fondement de notre République, le Maire de Grenoble s’opposerait à l’intérêt des enfants qui, comme chacun sait, ne souhaitent rien d’autre que de ressembler à leurs camarades. Si un tel projet devait voir le jour, il n’aurait pour résultat que de produire un peu plus d’exclusion et d’encourager des comportements communautaristes qui se font chaque jour plus pressants.

Mots-clefs : , , , , , ,

7 commentaires sur “Pour une restauration scolaire pour tous sans exclusion”

  1. Hagendorf dit :

    Bonsoir
    Je ne comprend pas pourquoi une fois par semaine, il n’y aurait pas la possibilité dans les cantines scolaires de proposer un repas végétarien équilibré. Il faut que les enfants aient la possibilité du choix entre viande ou pas viande. Ce qui necessite le maintien du systeme libre service. Que des familles religieuses puissent se cacher derniere ce genre de proposition, c’est possible mais cela ne doit pas empécher une évolution que j’estime positive des menus proposés aux scolaires. Bien à vous? Maurice

    • admin dit :

      Le problème, c’est que ce qui se passe est exactement le contraire : c’est pour des motifs religieux que l’on veut proposer des repas végétariens, et non pas réfléchir à un équilibre des menus, une éducation au goût, dans le respect de la laïcité. On prend les choses à l’envers, et pour de mauvais raisons.

  2. […] L’ADES a tenue une conférence de presse le 31 mai sur les risques d’exclusion et de marquage communautaire que pourrait entraîner la nouvelle option sans viande sur les menus des cantines à la demande de minorités cultuelles, option arrêtée en secret par la majorité droite-gauche à Grenoble après un simulacre de concertation, en contradiction avec le règlement du service en vigueur. L’ADES rappelle qu’il ne faut pas se tromper de priorités : l’urgence est de renforcer et d’améliorer sans distinction l’accueil d’un maximum de scolaires aux cantines qui sont saturées. […]

  3. LEDRU dit :

    J’ai déjà dit aux camarades de mes associations que le repas végétarien, ce n’est pas si évident, les protéines sont indispensables, or le soja par exemple contient des phyto-oestrogènes qui sont des perturbateurs endocriniens, il ya a d’autres exemples. On disait toujours que la viande est un produit qu’en somme l’animal a voulu, pour lui, le moins nuisible possible ! C’est pour ça qu’il parait recommandé pour les enfants. On l’oublie un peu…
    Quanr àla souffr Ledru

    • LEDRU dit :

      c’est parti pas fini : la souffrance animale est le problème des élevages intensifs, on sait pour qui vote la FNSEA ; une agriculture normale la diminue, ne pas chercher plus Ledru

  4. Marmottant dit :

    Je ne suis pas sûre de comprendre : le repas sans viande serait optionnel et ce une seule fois par semaine ? C’est à dire que pendant que les autres enfants mangeraient de la viande, certains n’en mangeraient pas, et cela seulement un jour par semaine ?

    Sonia (Soyons clairs, pas de malentendus)

  5. pluriel dit :

    si vous ne mesurez pas l’importance du cheval de Troie que des familles essaient d’introduire dans le fonctionnement des services publics (dont la restauration scolaire à Grenoble) je suis candidat à échanger temporairement mon appartement (situé à l’Arlequin) avec n’importe quel autre quartier…vous serez à même de mesurer le poids des prescriptions religieuses dans la quotidienneté de la vie civile…et du mépris des valeurs républicaines !