Non à l’abattage des arbres par EDF le long de l’Isère

Publié le 25 octobre 2019

Après la protestation de la FRAPNA, le maire de Grenoble monte au créneau et adresse, le 24 octobre une lettre au directeur local d’EDF, dont voici les principaux extraits :

«Nous avons été récemment été informés qu’EDF prévoyait prochainement de procéder à la coupe sèche et massive de plusieurs centaines d’arbres sur l’agglomération grenobloise dans le cadre de sa politique de gestion des digues de l’Isère.

A Grenoble, plusieurs dizaines d’arbres seraient concernés sur les rives de l’Isère au sein du quartier de la Presqu’île. Ces arbres sont situés de part et d’autre d’une promenade piétonne et d’une piste cyclable très utilisées par les cyclistes, promeneurs, habitants du quartier et employés de la Presqu’île. Ils lui apportent ombrage, fraicheur et participent à un cadre de vie et de travail vertueux et agréable sur ce secteur.

Le réchauffement climatique qui se fait déjà sentir à Grenoble et qui s’accentuera fortement –au cours des prochaines années est un enjeu majeur pour notre bassin de vie. Grenoble et la Métropole concentrent donc tous leurs efforts pour lutter contre les ilots de chaleur, accentuer la végétalisation partout où cela est possible, mettre en oeuvre un plan massif de plantations dans les parcs et espaces publics (plan 5000 arbres à Grenoble 2014- 2020 et 15000 arbres d’ici 2030). L’arbre en ville a la triple vertu de contribuer à une ville plus fraiche et ombragée, d’être favorable à la préservation et au développement de la biodiversité et de capter et stocker efficacement le carbone.

Si nous avons bien conscience des obligations d’EDF quant à la sécurisation des digues et à la limitation des arbres morts qui pourraient créer d’importants embâcles, nous devons vous faire part de notre plus grande préoccupation quant à ce plan de coupe massif et en contradiction avec les enjeux précités.

Nous souhaitons donc que nous soient communiquées très rapidement un certain nombre d’informations et de garanties.

La politique d’abattage quasi systématique des arbres que vous envisagez, quels que soient l’état de santé et la vertu des sujets concernés, ne peut être acceptée en l’état. Nous vous remercions donc de bien vouloir nous indiquer comment et pourquoi les arbres ciblés l’ont été et de nous faire parvenir toute étude ou diagnostic mené sur ce patrimoine arboré qui justifierait la nécessité de procéder à ces coupes. La position de la Ville de Grenoble est que seuls les arbres présentant un danger immédiat pour la sécurité des digues doivent être traités.

Tout doit être fait pour préserver les autres sujets.
En cas de traitement qui se révèlerait obligatoire pour des raisons de sécurité, un processus de compensation et de densification du couvert végétal devra être mis en place sur la commune de Grenoble. La société AREA a par exemple, après négociations, accepté de replanter près de 50 000 baliveaux pour compenser les coupes induites par le projet de réaménagement de l’A480. Cette densification s’opèrera d’ailleurs au sein du talus de la digue du Drac, dans un contexte similaire à celui de votre projet sur les digues de l’Isère. Nous vous demandons donc de bien vouloir nous proposer un plan de compensation et de densification prévu pour les arbres qui devraient obligatoirement être abattus pour raison de sécurité. Ces replantations devront être réalisées par vos soins in situ ou à proximité immédiate du lieu de coupe. Les équipes de la Ville et de l’aménageur Innovia se tiennent à votre disposition pour travailler en bonne intelligence sur ce sujet.
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