
Avec Macron, les décisions sont toujours à deux visages : d’un côté une apparence de modernité et d’équité et de l’autre une réalité très libérale. Annoncé par le Président de la République, le revenu universel d’activité (RUA) a pour objet la refonte du système français des aides sociales en fusionnant un maximum de ces aides sous une même prestation. Actuellement est ouverte une concertation nationale sur les objectifs, les principes, le périmètre et le fonctionnement de ce nouveau revenu. Un projet de loi sera déposé en 2020 pour la mise en place de cette réforme, mais pas d’application avant 2023. C’est donc un effet d’annonce qui n’engage à rien, juste avant les élections municipales.
Au départ il est prévu une réforme à coût constant, c’est-à-dire regrouper des aides sociales (RSA, APL, Allocation adulte handicapé…) et les redistribuer à une population a priori plus nombreuse (c’est le côté universel…), donc avec des diminutions non négligeables des aides sociales pour certains, c’est dans la logique de ne pas « augmenter le pognon de dingue » que coûtent les aides sociales.
Ci-dessous un article d’un universitaire paru sur le site d’Alternatives économiques le 6 juin 2019 :


Le 26 décembre 2017, la direction de General Electric hydro avait son plan social à la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) en vue de son homologation. Cette dernière administration avait 3 semaines pour prendre une décision sur l’homologation ou pas de ce plan. La Direccte a refusé d’homologuer le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui lui avait été soumis en estimant que la direction devait mieux préciser les catégories professionnelles pouvant bénéficier de mesures d’accompagnement.
Les salariés de General Electric Hydro (ex Neyrpic) sont en grève pour défendre les 345 postes qui seront supprimés début 2018 si rien ne se passe rapidement. C’est d’autant plus scandaleux qu’il s’agit de fabrication des turbines hydrauliques de haute technologie, le centre de recherche grenoblois étant à la pointe au niveau international. Et l’énergie hydroélectrique est une des énergies renouvelables très importante pour assurer la transition énergétique. L’ensemble des responsables politiques locaux, Président de la Métro, Maires de Grenoble et d’autres communes, se mobilisent et interviennent auprès du gouvernement pour qu’il arrête ce gâchis inadmissible. Les salariés sont soutenus très largement par de nombreuses personnalités (récemment, A. Montebourg et J.L. Mélenchon) et l’ensemble de la population de l’agglomération. La fermeture de cette activité dépasserait beaucoup les 345 emplois directs car ce sont plus de 400 employés chez les sous-traitants qui sont aussi menacés.
Entre 2006 et 2013, le nombre de chômeurs habitant Grenoble a augmenté de 26 % et atteint presque 12 000 personnes sur une population (de 15 à 64 ans) de 111 000 personnes. Certes le taux de chômage de 10,6 % à Grenoble est inférieur à celui du niveau national qui est de 13,6 %. Une municipalité n’a pas la capacité d’agir directement sur le chômage, par contre par ses dépenses publiques, notamment en investissement elle peut aider au maintien d’emplois publics ou privés. Cette augmentation du chômage s’est effectuée durant le mandat municipal précédent et les choix économiques faits de privilégier le high-tech n’a pas permis d’atténuer cette hausse du chômage. Les choix actuels fait dans le cadre de la transition énergétique et écologique devraient être plus profitables à l’emploi local.
Comme chaque année, conformément au Code de l’Action Sociale, le CCAS édite une analyse des besoins sociaux (ABS) des Grenoblois. Cette année le CCAS a fait une analyse des quartiers en termes de démographie, de situation économique et sociale des ménages à partir des données de l’INSEE, de la CAF, des services fiscaux, des bailleurs sociaux et des services de la Ville et du CCAS. L’ABS 2014 est présenté en 3 parties et des annexes, en voici un résumé :
L’INSEE a découpé la France en 321 zones d’emploi. Pour Grenoble il s’agit de la grande région urbaine d’environ 800 000 habitants. Elle donne l’évolution trimestre par trimestre du taux de chômage de 2003 à fin 2014. On y voit la lente progression de ce taux sur cette longue période.