Non aux rejets d’Arkema près des champs de captages de Rochefort

Publié le 15 décembre 2023

Le préfet de l’Isère a signé le 19 octobre 2023, un arrêté complémentaire permettant à l’entreprise chimique ARKEMA de poursuivre des rejets de produits chimiques dans la Romanche et dans le Drac,  exposant ainsi les champs de captages métropolitains de l’eau potable du site de Rochefort à être pollués de manière irréversible par ces rejets.

Il faut rappeler que le 9 octobre 1967, le préfet de l’Isère avait pris l’arrêté de déclaration d’utilité publique de protection du champ de captage de Rochefort, alimentant depuis environ un siècle l’eau potable naturellement pure pour Grenoble. Cet arrêté édictait que « tout déversement d’eaux usées ou polluées chimiquement est interdit dans la Romanche à l’aval de Vizille, et dans le Drac à l’aval du barrage de Notre-Dame-de-Commiers »

Durant des années les lieux précis de rejets de la plateforme chimique n’étaient pas connus et c’est depuis peu que des études ont démontré que certains puits de pompage de Rochefort pouvaient être atteints par ces rejets pourtant interdits, déversés en des endroits situés en amont des champs de captage.

La moindre des choses, s’il est impossible d’éviter certains rejets même faibles, c’est de les effectuer en aval du site de Rochefort. Il est incompréhensible que l’Etat local n’applique pas ses propres décisions concernant la défense de la qualité de l’eau potable.

Dans l’arrêté complémentaire, il est précisé à l’article 3 qu’une étude portera notamment sur « la proposition d’un planning prévisionnel relatif à la réalisation des travaux d’aménagements des points de rejets préalables à la mise en place d’une autosurveillance fréquente des points de rejets d’eaux industrielles.

La remise de cette étude est requise sous 12 mois à compter de la notification du présent arrêté. »

Il semble figurer là une ouverture pour faire déplacer les points de rejets. Souhaitons cependant que la justice administrative agisse pour interdire la poursuite de ces rejets là où ils ont lieu, en contradiction absolue des règles imposées par la Déclaration d’Utilité Publique de 1967.

Anne-Sophie Olmos, présidente du conseil d’exploitation de la régie des eaux de la Métro a fait un signalement au procureur de la République, sur la présence irrégulière de carriers dans le lit du Drac et sur les rejets industriels en amont des champs de captages de Rochefort. Le parquet de Grenoble a ouvert une enquête préliminaire mais nous n’en connaissons pas le développement.

Raymond Avrillier membre du conseil d’exploitation de la régie a déposé des recours au tribunal administratif pour faire stopper cette situation anormale et dangereuse.  Ces actions visent à protéger les champs de captages pour continuer de fournir en eau naturellement pure, de nombreux usagers du service public de l’eau métropolitain. La régie de l’eau et de l’assainissement de Grenoble Alpes Métropole a initié plusieurs études pour connaitre l’état des nappes et comprendre si ces rejets mettent en péril les champs de captage de l’eau potable de la Métro. Elle a confié au cabinet Antea group une étude qui a porté sur les deux principales masses d’eau souterraines de l’agglomération grenobloise.

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