Archives pour le mot-clef ‘Mounier’

Autopsie d’un communiqué

Publié le 26 novembre 2010

Dans un communiqué de presse récent intitulé « Ne pas fermer les portes du dialogue » à propos du lycée Mounier, le maire de Grenoble précise entre autres « …mon rôle n’est pas de défendre le périmètre du lycée E. Mounier ». Une affirmation qui pour une fois a le mérite de la clarté. On avait bien pressenti depuis le début cette tendance à vouloir déplacer le lycée hors du site actuel dans la perspective d’une reconstruction, en voilà la confirmation. Pour autant M. Destot considère que son rôle est « de prendre en compte les attentes de toute la population grenobloise » l’a-t-il consultée pour cela ? A vrai dire, pas vraiment. Mais curieusement, si d’aucuns n’ont pas d’idées sur ces attentes, lui les connaît et de plus, il les détaille en trois points.

D’abord « La promesse de la reconstruction du lycée sur site ou à proximité pour conserver des établissements à taille humaine et rester présents sur cette partie du territoire communal… » . Comme indiqué précédemment, et puisqu’il ne défend pas le « périmètre du lycée », on en conclut que ce sera la proximité, donc sur la ZAC Flaubert dont il souligne tout l’intérêt un peu plus avant dans son communiqué.

Deuxième point : « Le maintien d’une « entité Mounier » pendant la phase transitoire pour conserver l’essentiel de l’équipe pédagogique et assurer la continuité des projets les plus marquants ». De quelle phase transitoire est-il question ? Surement pas de celle qui permettrait le maintien sur site puisqu’on ne conserverait que « l’essentiel de l’équipe pédagogique ». Quant à ceux qui ne figurent pas dans « l’essentiel », ils savent ce qui les attend au même titre que les projets les moins « marquants ».

Troisième et dernier point : « La qualité du dialogue entre les acteurs réunis de manière large dans le groupe projet ». Avec ce qui précède on peut être assuré que la qualité du dialogue a toute les chances d’être au rendez-vous.

Enfin, après avoir évoqué la possibilité de construire un établissement sur la ZAC Flaubert, M. Destot envisage « la définition d’un projet de lycée expérimental qui serait la préfiguration du nouveau lycée livré en 2015 ou avant ». Expérimental ? L’information aura sans doute échappé au maire de Grenoble, mais ce lycée existe déjà, et depuis de nombreuses années, c’est le lycée E. Mounier.

Lycée Mounier : le Président de la Région décide la fermeture à petit feu…

Publié le 19 novembre 2010

Plus on avance dans ce dossier, plus on s’interroge sur les vraies raisons qui ont conduit le Président de la Région à vouloir fermer ce lycée.

Aucune des raisons motivant sa décision dans la lettre aux parents du 27 septembre 2010 annonçant la fermeture prochaine, ne tient.

Le collectif Mounier a fait réaliser une expertise indépendante sur l’état des bâtiments et la question de sécurité qu’ils pourraient poser. Ils ont pris un cabinet d’expertise de haut niveau, le cabinet Lamy SA expertise dont les conclusions sont les suivantes :

« A la lumière de la lecture de tous les rapports d’expertise fournis, nous sommes en accord avec la totalité de leurs conclusions.

    1. Les fissures sont causées par des phénomènes d’instabilité de l’assise argileux
    2. Il faut continuer la surveillance au niveau des joints de dilatation, des fissures et des fractures.
    3. Le risque principal est la chute d’éléments de parement pierre. Sur cette question, des éléments de protection étaient installés tout le long des façades cotées rue.

A aucun moment dans aucun des rapports, il n’a été préconisé la fermeture totale des bâtiments D ou E.

L’effondrement de la structure est hautement improbable à court terme (comprenons 5 ans), en l’absence d’un épisode de retrait/gonflement affectant les sous-couches argileuses du terrain d’assise et de signes précurseurs affectant la superstructure.

Un contrôle continu et précis de l’évolution des désordres sur la superstructure est déjà mis en place.

En l’état des désordres et sans nette évolution future, nous estimons possible d’exploiter les bâtiments tel qu’actuellement définis c’est-à-dire sur la totalité du bâtiment D et sur la partie sud du bâtiment E, pour une durée d’au moins 5 ans. »

Cet expert conclut, comme les autres experts, qu’il n’y a pas de problème de sécurité à moyen terme, c’est à dire dans les 5 ans à venir. Il y a donc possibilité de reconstruire par tiroir sur le site.

Le maire de Grenoble, interprétant à sa façon ces expertises, estime que les bâtiments se détériorent au point de devenir dangereux (Les Nouvelles de Grenoble décembre 2010), mais il n’a même pas déclenché un début de procédure de péril et n’a pas convoqué sur place une commission de sécurité pour avis. Que cache donc toute cette mise en scène ?

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Le directeur du cabinet du maire agresse une élue

Publié le 19 novembre 2010

Devant le collectif Mounier qui occupait la mairie le 14 novembre, une élue écologiste intervient auprès du directeur du cabinet pour que le maire reçoive une délégation du collectif. Le directeur du cabinet s’est emporté accusant l’élue de malhonnêteté, allant jusqu’à la menacer de représailles. Les témoins ont été choqués par cette attitude inacceptable de la part d’un membre du cabinet envers un élu. Ce comportement est malheureusement trop fréquent à Grenoble et se retrouve aussi à la région.

Il faut dire que le dossier Mounier devient une belle épine dans les pieds du maire et du Président de région. Ce n’est pas une raison pour que les personnels des cabinets perdent leur sang froid !

Le directeur du cabinet s’est excusé auprès de l’élue. Dont acte.

L’excellence m’a tuer !

Publié le 19 novembre 2010

Depuis la Loi LRU sur l’autonomie des universités, il ruisselle du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche une « novlangue », qui brasse à qui mieux mieux la gouvernance, les indicateurs au service du pilotage, et bien entendu l’in-no-va-tion ! Et dans le cadre des Investissements d’avenir (ça fait plus chic que Grand emprunt), on ne parle plus que de labex, equipex et autres idex (vous aurez reconnu les laboratoires d’excellence, les équipements du même tonneau et les initiatives de la même eau).

Cette rhétorique est relayée ad nauseam dans la région urbaine grenobloise par quelques uns de nos édiles, Geneviève Fioraso* en tête, et bien entendu par Jean Therme, directeur du CEA de Grenoble, récemment nommé président du High Level Group, créé à l’initiative de l’Union Européenne pour proposer en juillet 2011 une stratégie de développement et de déploiement des six technologies “capacitantes” ! (voir sur le site « Investir en Grenoble-Isère)

Dernière victime en date de l’excellence : le lycée Mounier, s’il faut en croire le Président de la Région qui a déclaré au Dauphiné Libéré le 9/10/11 que « le terrain de Mounier sera bien affecté à la construction d’un établissement de type lycée. Il y a ce projet d’internat d’excellence ou de lycée scientifique… »

L’internex, ou le dernier avatar de la casse du service public d’éducation. Tout le monde sait pourtant à Grenoble que le « Lycex Mouniex », excelle déjà depuis longtemps !

* que ce soit comme députée de l’Isère, Adjointe au maire de Grenoble, Vice-présidente de La Métro, Présidente de la SEM Minatec ou de la ZAC Presqu’île, les occasions ne manquent donc pas…

Lycée Mounier, rien n’est réglé, poursuivons la mobilisation !

Publié le 10 novembre 2010

A Grenoble, lundi soir 8 novembre, le Président de la Région réunissait le « groupe projet » sur l’avenir du lycée Mounier. Il aura fallu l’intervention d’un syndicat pour que le collectif Mounier (qui regroupe l’ensemble des opposants à la fermeture du lycée) soit représenté à cette réunion, car il n’avait pas été invité. Encore une fois le Président de la Région s’est montré incapable d’associer normalement les acteurs aux réflexions et à la préparation des décisions. Il ressort de cette réunion, où le maire est parti dès son intervention terminée, que le Président de la Région persiste sur ses positions, bien qu’il n’ait toujours aucun mandat de son assemblée élue ! Il a présenté les enquêtes complémentaires sur l’état des bâtiments qu’il n’a pas transmis au collectif, mais qui n’apportent rien de nouveau et qui sont contestées par le collectif. Le Président a conclu qu’il se donnait encore 15 jours pour étudier le dossier et décider définitivement.

Lors de son assemblée générale du 9 novembre, le collectif Mounier a indiqué qu’il avait fait faire une expertise technique par un cabinet agréé auprès des tribunaux dont les résultats, qui seront rendus publics, contredisent les déclarations du Président de la Région.

Les jours qui viennent vont être décisifs, que chaque responsable politique prenne ses responsabilités publiquement. Nous réaffirmons que la seule solution acceptable c’est la réhabilitation ou la reconstruction sur place sans dispersion des activités ni des personnels.

Lycée Mounier : la mobilisation doit se poursuivre et s’amplifier

Publié le 22 octobre 2010

Si les résultats sont positifs ils demeurent encore insuffisants.

La détermination des enseignants, des personnels, des élèves, de leurs parents fait évoluer les positions du maire et du président de la région dans le bon sens, mais rien n’est acquis. Si les positions des responsables politiques évoluent plutôt favorablement il ne faudrait pas oublier que le rectorat poursuit son projet de déploiement des enseignants, des élèves et des personnels dans d’autres établissements. Il est urgent d’agir à ce niveau pour arrêter ce projet de l’administration rapidement. Il est de la responsabilité du Président de la région et du maire d’intervenir fermement auprès du rectorat pour arrêter ce projet, d’autant plus que c’est le Président de la région qui a démarré toute cette opération.

L’ADES soutient la position non négociable du collectif Mounier : pas de fermeture, pas de redéploiement, la rentrée 2011 au lycée Mounier, après une expertise indépendante sur la sécurité.

Le 18 octobre, un communiqué du Président de la région précise :

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We love Mounier

Publié le 14 octobre 2010

La mobilisation pour sauver le lycée Mounier prend de l’ampleur, ce qui oblige les décideurs politiques à revoir leurs positions qu’ils pensaient définitives : la démolition et la dispersion des élèves et des personnels dans d’autres lycées, ce qui signifiait la fin de Mounier comme lycée qui marchait très bien à la satisfaction de tous.

Le maire de Grenoble a légèrement évolué, mais il reste ambigu sur la question centrale : le maintien du lycée sur place. Il évoque une éventuelle reconstruction dans une lettre aux membres du conseil d’administration du lycée (à lire sur son blog), mais comme une hypothèse parmi d’autres. Il continue à laisser ouverte l’organisation du redéploiement du lycée. Au fond, quelle est sa véritable position sur la question, quelles sont ses propositions, quelles sont ses convictions ? Bien malin qui pourrait le dire aujourd’hui, d’ailleurs le maire le sait-il lui-même ?

Le Président de la région devrait enfin accepter de rencontrer les acteurs de cette mobilisation, sauf qu’il propose aux membres du conseil d’administration du lycée de venir à l’Isle d’Abeau le 16 octobre ! Encore une maladresse, c’est à croire que ces gens sont complètement coupés des réalités. Espérons que le Président admettra avoir fait une erreur en prenant seul une décision sans en débatte avec les élus du conseil régional. La position de l’assemblée délibérante était de réhabiliter le lycée, et elle avait voté pour cela une somme de 20 M€ pour une première tranche. Des experts indépendants ont examinés le rapport sur l’état des bâtiments, ils concluent que la région aurait dû agir plus tôt, mais qu’il n’y a pas d’urgence sur l’évolution de la dégradation du bâti.

Lors d’une réunion avec l’ensemble des intéressés le 12 octobre, J. Safar a expliqué que les polémiques internes à la majorité régionale sur ce dossier n’avaient pas à être débattues en public, ce qui est une drôle de conception de la démocratie, les élus ne devraient rendre compte devant les électeurs que ce qui arrange J. Safar. Il est temps que le PS s’interroge sur les pratiques de ses élus dans les institutions.

La mobilisation doit s’intensifier parce qu’on ne peut pas se contenter de paroles plus ou moins rassurantes et de la mise en place d’un groupe de travail dont le rôle est très flou. Mounier doit être réhabilité ou reconstruit sur place.

Le lycée mounier doit être réhabilité ou reconstruit sur place !

Publié le 8 octobre 2010

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Maintenant il est clair que le Président de la Région a fait une grosse erreur et qu’il doit revoir vite sa copie : il n’y avait pas plus d’urgence qu’avant pour intervenir sur le bâti. Le lycée Mounier doit être soit réhabilité soit reconstruit par tranches sur place, afin qu’il puisse poursuivre son programme éducatif qui marche bien. Il faut éviter à tout prix la dispersion des élèves et des équipes pédagogiques. Ceci ne pose pas de problèmes particuliers, il suffit de l’organiser, la Région avait d’ailleurs pour cela prévu un financement en deux tranches de 20 M€.

Le maire M. Destot est en train d’évoluer, après un soutien sans faille à la décision du Président de la Région, devant la forte mobilisation il commence à prendre ses distances sur la solution à adopter. Alors qu’il ne demandait qu’à être associé aux décisions de la région (dont il ne discutait pas la justesse), maintenant il demande « au Président de la Région Rhône-Alpes et au Recteur de l’Académie de Grenoble de bien vouloir réunir un groupe de travail ouvert à l’ensemble des acteurs concernés (équipes pédagogiques, parents d’élèves, représentants des lycéens, Ville de Grenoble, Conseil général…) afin d’examiner les conséquences de cette démolition ainsi que toutes les solutions susceptibles d’être mises en œuvre en termes de poursuite de la scolarité des actuels lycéens et d’accueil des prochaines générations de lycéens. »

La mobilisation doit s’amplifier afin que la décision du Président de la Région et du rectorat soit abandonnée rapidement.

Le maire de Grenoble a du mal à trouver ses marques

Publié le 8 octobre 2010

L’ADES a fait un communiqué de soutien à la mobilisation pour sauver le lycée Mounier, où il était écrit que le maire de Grenoble soutenait le Président de la Région.

Réaction indignée du directeur de cabinet du maire : « Je souhaiterais savoir à quelle déclaration du maire de Grenoble vous faites allusion pour considérer qu’il militerait pour la fermeture du Lycée Mounier. Ces propos sont à mes yeux tout simplement mensongers et je vous serais donc reconnaissant soit de citer vos sources soit de les retirer. »

Il suffisait de suivre les débats lors de la fête de la rose à la Bastille pour écouter le maire déclarer être solidaire du Président de la région sur la fermeture du lycée (voir par exemple cet article de Grenews). Visiblement les informations circulent très mal au parti socialiste, il y a même des mauvaises langues qui disent que la fédération de l’Isère du PS a failli envoyer un communiqué de soutien aux Mounier avant de comprendre qu’elle allait désavouer JJ. Queyranne !

Les virages sont toujours délicats à prendre. Pour justifier sa position de soutien à la démolition, M. Destot écrit : « … je sais que face aux problèmes de sécurité posés par la détérioration des bâtiments, il serait irresponsable d’hésiter. Pour avoir vécu une situation analogue avec la cité Jean Macé, je comprends donc la décision du Président de la Région de faire procéder à la démolition des bâtiments de l’actuel lycée Emmanuel Mounier. »

La vérité historique oblige à rappeler que le maire n’était pas favorable à l’opération destruction / reconstruction de Jean Macé, et que celle ci a été décidée par le conseil d’administration d’ACTIS présidé par M. Boileau. A cette occasion, J. Safar alors président du groupe socialiste à la mairie avait mené une attaque contre la présidente d’ACTIS dans le journal des élus socialistes, lui reprochant de promouvoir cette opération de destruction / reconstruction à des fins de non-construction de la rocade. En réalité, il y avait une volonté de transformation en zone d’activités au prétexte que ce n’était pas un endroit très satisfaisant dus au passage des trains, la construction d’une voie rapide, etc. Après une belle lutte des locataires de l’époque, aujourd’hui, les anciens et les nouveaux résidents, le maire et sa majorité sont globalement satisfaits du renouvellement urbain de cet espace.

Les leçons de (Petit) Chose

Publié le 8 octobre 2010

En bon politicien qu’il est, J. Safar, adjoint au maire de Grenoble et président du groupe socialiste au Conseil Régional, utilise toujours la même méthode. Il en a fait une fois de plus la démonstration avec le lycée Mounier, dont il dit dans un premier temps qu’il est « conscient et comprend » l’émotion suscitée par l’annonce de sa fermeture. Cette caresse dans le sens du poil pourrait donner l’illusion que « lui au moins a tout compris », mais ça ne dure qu’un temps car progressivement, les choses se gâtent. C’est l’art de souffler le chaud et le froid.

Ainsi, pour justifier la fermeture du lycée, il évoque le principe de précaution, et se retranche derrière les compétences respectives des deux collectivités que sont la Ville et le Conseil Régional qu’on ne doit pas confondre. Lui qui participe aux exécutifs des deux collectivités ne confond pas bien sûr : à l’évidence son bras droit ne sait pas ce que fait son bras gauche. De même face à un éventuel contradicteur il emploie une sémantique qui ne souffre aucune réplique, ces mots magiques qui figent l’adversaire sur place sont « scandaleux » et « irresponsable », qu’il faut accompagner en les proférant d’un air outré en fronçant les sourcils.

Enfin, dernièrement dans le quotidien local, il déclare, péremptoire « il faut que certains élus (suivez mon regard…) arrêtent de jeter de l’huile sur le feu ». Il oublie simplement de préciser le nom du ou des pyromanes. Nos concitoyens ont déjà assez de la morgue des dirigeants nationaux, ils n’avaient vraiment pas besoin en supplément de celle des élus locaux. Un peu d’humilité ne serait pas superflue, et plutôt que de donner des leçons, ceux-là seraient bien inspirés de réviser ou d’apprendre s’ils ne l’ont jamais fait, celle de la démocratie.

J. Safar est un des prétendants à la succession du maire de Grenoble, avec un tel comportement il vient de rater une occasion de montrer sa capacité à animer une équipe pluraliste. Il est incapable d’assumer les accords passés avec ses alliés : la fermeture du lycée Mounier n’a jamais été dans l’accord majoritaire à la région, il s’en suit que les élus qui ne sont pas d’accord avec la prise de position personnelle du Président de la région sont légitimes à le dire. La solidarité majoritaire doit s’exprimer sur tout le contrat majoritaire et rien que le contrat.

Ramener le Président de la Région à la Raison

Publié le 8 octobre 2010

Pour JJ Queyranne « le Lycée Mounier sera démoli ». Mais le Président de la Région en reste là… en oubliant la suite, et c’est bien là toute la différence ! Cette décision brutale de fermeture contient en elle-même une supercherie, doublée d’un mépris affiché pour tous les principaux intéressés et les citoyens en général, tant sur la forme que sur le fond.

Sur la forme tout d’abord, qui illustre à merveille ce qu’est un déni de démocratie, avec le petit cercle de décideurs qui fait fi des assemblées délibérantes tant au Conseil Régional qu’à la Ville. Sur le fond ensuite : chacun sait depuis fort longtemps que les bâtiments du lycée Mounier ne pouvaient rester en l’état, mais il n’était pas le seul. Il faut saluer à ce propos le travail engagé depuis plusieurs années par le Conseil Régional pour la remise en état des lycées de la Région. Ce fut le cas à Grenoble (Stendhal, Champollion, Eaux Claires…), alors pourquoi pas Mounier qui aurait pu figurer en priorité ? Mystère.

Démolir puis reconstruire par tranche sans incidence sur la communauté éducative est un procédé éprouvé, les hommes de l’art savent faire.

Installer des préfabriqués dans un espace prévu à cet effet, voilà encore un procédé éprouvé sur des espaces autrement plus réduits que ceux du Lycée Mounier, voire si besoin de l’IUFM qui dépend désormais de l’Université J. Fourier.

Tout cela est « irresponsable » déclarent les tenants de la liquidation du lycée -le mot est lâché. Mais les irresponsables ne seraient-ils pas plutôt ceux qui ne veulent pas entendre, sans autre argument que celui de la sécurité dont tout le monde aura compris qu’il ne tient pas. Si ce problème de sécurité était aussi réel et immédiat qu’on le dit, pourquoi n’avoir pas fait évacuer les locaux aussitôt ?

Bref, tous les arguments avancés par les décideurs sont si peu crédibles qu’ils ne devraient guère s’étonner des soupçons qui commencent à gagner ça et là. Quel intérêt à libérer la surface occupée actuellement par le lycée, voire celle de l’IUFM, sans imaginer quelque opération juteuse ? Irresponsable de le dire ? Il n’y a qu’une seule solution pour prouver qu’il s’agit là de purs fantasmes : avoir un peu de courage et engager la reconstruction du lycée Mounier.

Lycée Mounier : reconstruire !

Publié le 30 septembre 2010

Dessin Cled'12 - Tous droits réservés

La décision prise par le Président de la Région, soutenu par le maire de Grenoble et le rectorat, de fermer prochainement le Lycée Mounier est inacceptable.

Cette position est contraire à ce qui avait été décidé par le Conseil Régional il y déjà plusieurs mois, prévoyant de réhabiliter le lycée et ayant pour cela voté des financements.

La plupart des acteurs (professeurs et personnels, lycéens, parents d’élèves, élus de Grenoble et de la région) ont appris brutalement cette décision antidémocratique, c’est inacceptable.

La Région invoque le fait que les locaux sont devenus trop dangereux pour que ce lycée continue à accueillir des élèves, mais comment croire que la sécurité s’est dégradée au point d’obliger à fermer le lycée dans neuf mois, mais que cela ne pose aucun problème dans l’immédiat pour cette année scolaire ! D’autant que des solutions peuvent être envisagées pour conduire une rénovation par tranches, sans fermer tout le lycée.

Le maire de Grenoble qui se dit soucieux des quartiers sud devrait soutenir le maintien de ce lycée au lieu de militer pour sa fermeture.

Les arguments pour défendre le lycée Mounier ne manquent pourtant pas. L’équipe pédagogique assure un travail remarquable, une vie collective dynamique, proposant des options rares, des projets innovants, le CLEPT (« lycée du raccrochage scolaire »), la Mission Générale d’Insertion, l’accueil de jeunes étrangers arrivant en France… Ce lycée a une double vocation générale et technologique, et accueille majoritairement des élèves des quartiers Sud. De plus cet établissement, très bien desservi par les transports en commun, dynamise la vie du quartier.

Que propose le rectorat aux futurs élèves dès 2011 suite à la fermeture de leur établissement : être orientés majoritairement dans les lycées techniques, limitant ainsi la voie à l’enseignement général et le choix des filières pour les jeunes. La dislocation de l’équipe pédagogique existante marquerait sans aucun doute la fin du projet Mounier.

A l’’heure où le Gouvernement Fillon / Sarkozy conduit une casse systématique de notre système éducatif (suppressions massives de postes, disparition de la formation professionnelle des enseignants, réforme du lycée…), les collectivités locales se devraient d’être des contrepoids pour préserver ce qui peut l’être, au lieu de favoriser ce mouvement de destruction massive.

Nous comprenons tout à fait les réactions des élèves et de leurs parents, et celle de la communauté éducative. Nous soutenons leurs arguments pour défendre le projet pédagogique de ce lycée et valoriser l’outil de mixité sociale que représente cet établissement dans notre ville.

Nous demandons au Président de la Région de revenir sur cette décision, de remettre le dossier à plat afin que l’ensemble des intéressés puissent être associés à la réflexion sur la reconstruction de leur lycée.