Le dernier rapport sur l’état de l’environnement en France publié tous les quatre ans par le ministère de la Transition écologique révèle quelques améliorations mais surtout une situation alarmante dans de nombreux domaines. L’édition 2019 intègre aussi le concept des « limites planétaires« , neuf variables (changement climatique, érosion de la biodiversité, perturbation du cycle de l’azote et de celui du phosphore, changement d’utilisation des sols, acidification des océans, utilisation mondiale de l’eau, appauvrissement de l’ozone stratosphérique, augmentation des aérosols dans l’atmosphère, entités nouvelles dans la biosphère) qui régulent la stabilité de la planète et qu’il ne faut pas dépasser pour assurer un développement sûr et juste pour l’humanité. Pour la France, le constat est sans appel : la majorité des neuf seuils est dans le rouge !!
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La France condamnée par la Cour de justice européenne concernant la pollution atmosphérique au NO2
Le 24 octobre 2019, La Cour de justice européenne a condamné la France à cause de dépassements systématiques dans de nombreuse zones, dont l’agglomération grenobloise, de la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote NO2, depuis 2010. Et pour Paris et Lyon c’est aussi le dépassement de la valeur limite horaire qui est en cause pour le NO2. Le recours avait été introduit le 11 octobre 2018 (Affaire C-636/18). Rappel : La valeur limite annuelle est de 40 microgrammes par mètre cube (µg/m3) et la valeur limite horaire 200 µg/m3 ?
« Par ces motifs, la Cour (septième chambre) déclare et arrête :
Évaluation environnementale : la France rappelée à l’ordre par Bruxelles
La Commission européenne a annoncé le 7 mars avoir adressé une lettre de mise en demeure à la France, ainsi qu’à la Bulgarie, la Croatie, les Pays-Bas et la Pologne, pour qu’ils mettent leur législation relative à l’évaluation des incidences sur l’environnement (EIE) en conformité avec les nouvelles normes européennes prévues par la directive 2011/92/UE dite « EIE ». Ce texte garantit que les projets publics et privés sont soumis à une évaluation de leurs incidences sur l’environnement avant d’être autorisés. En 2014, une mise à jour de la législation a été effectuée via la directive 2014/52/UE.
Rappelons qu’au même moment un commissaire enquêteur a été radié à la demande du préfet de l’Isère pour avoir donné avec ses collègues un avis défavorable lors d’une enquête publique sur le dossier Inspira. Lors d’une conférence de presse le 6 mars dénonçant cette radiation, les intervenants allaient dans le même sens que la Commission européenne :
Les morts de la rue : 2700 décès par an !
Le « Collectif Les Morts de la Rue » (CLMR) publie une étude « La mortalité des personnes sans domicile entre 2012 et 2016 ». Pour estimer le nombre de décès de personnes vivant dans la rue, l’enquête part du nombre de cas signalés au CLMR, dans une étude de 2013 du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès, de l’Inserm.
L’étude donne de nombreuses informations très inquiétantes : en 5 ans de 2012 à 2016 il y aurait eu 13 371 décès de personnes SDF soit environ 2700 décès par an. L’âge moyen national au décès est autour de 49 ans, mais légèrement plus élevé en Ile-de-France (53 ans) et un peu plus faible en régions (48 ans). Les femmes « SDF » sont 9% des décès et meurent plus jeunes que les hommes (46,3 ans contre 49,9 ans). Il y a 35 enfants de moins de quinze ans décédés entre 2012 et 2016. Les personnes SDF d’origine étrangère décédées sont en augmentation (40% en 2016 contre 20% en 2012). Les personnes décédées ont passé, en moyenne, 10,3 années à la rue, une durée constante depuis 2014. Un tiers des personnes décédées a vécu ses derniers moments dans des lieux non prévus pour l’habitation (voie publique, abri, campement, tente, squat). La proportion de personnes hébergées en lieux de soins a augmenté (moins de 5% en 2012, plus de 20% en 2016). La moitié des causes de décès demeure inconnue ; les causes externes (agression, accident) sont plus fréquentes en régions (32%) qu’en Ile-de-France (22%), où les personnes décèdent davantage de maladie (31%).
Le partage social de l’espace français
Sur le site « the Conversation » qui allie l’expertise universitaire et l’exigence journalistique, une nouvelle rubrique les “data” permet de visualiser rapidement et clairement des données chiffrées. « En un ou plusieurs graphiques, cartes, statiques ou animées, les experts nous raconteront leurs recherches, analyseront une tendance de fond, partageront leur savoir. Dans ce travail, esprit d’ouverture et transparence seront des maîtres-mots car nous savons bien le poids d’un chiffre ou d’un graphe sur l’opinion publique. »