Archives pour le mot-clef ‘économie’

Le jeu du mail

Publié le 16 mars 2012

ZFU, ce sigle barbare cache en réalité un dispositif législatif dont certaines entreprises savent apprécier les bienfaits. Les premières Zones Franches Urbaines (ZFU) ont fait leur apparition dès 1997 avec, comme toujours, les meilleurs intentions du monde à savoir, créer de l’emploi dans des secteurs urbains dits en difficulté. Et l’Etat n’a pas lésiné sur les avantages consentis aux entreprises candidates à une installation en ZFU. Ainsi par exemple, toute entreprise peut bénéficier : d’une exonération d’impôts sur les bénéfices, une exonération d’impôts locaux, une aide à l’embauche de salariés, une exonération de cotisation d’assurance maladie maternité en faveur du dirigeant de ladite entreprise. L’exonération totale d’imposition des bénéfices s’applique dans la limite de 100 000 € par période de 12 mois et de 5 000 € supplémentaires par nouveau salarié domicilié en Zone Urbaine Sensible ou en Zone Franche Urbaine, pour un temps plein et ce pendant au moins 6 mois.

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Création de « richesse » dans les grandes villes

Publié le 7 janvier 2012

L’association des maires des grandes villes de France a fait réaliser une étude sur la « richesse » produite dans les grandes villes (en réalité la valeur ajoutée), rapport non publié pour l’instant. Les Echos du 15 décembre 2011 en ont donné les premiers résultats.

Rappel, la valeur ajoutée est définie comme la différence entre la valeur finale de la production par tous les agents économiques (entreprises, associations, administrations, individus…) et la valeur des biens qui ont été consommés par le processus de production.

En Rhône-Alpes, 30% de la valeur ajoutée est apportée par le Grand Lyon, 7 % par Grenoble, 5% par St Etienne et 1 % par Valence.

Pour de nombreuses agglomérations, la valeur ajoutée annuelle se situe autour de 40 000 € par habitants, Paris domine avec 80 500 €/h et les villes qui produisent le moins sont Le Mans, Lorient, Cherbourg, Argenteuil et Nimes avec moins de 20 000 €/h.

Les Echos ne donnent pas la valeur ajoutée par Grenoble ou son agglomération, mais elle doit être de l’ordre de 40 000 €/h si on la compare à la majorité des agglomérations citées.

L’ordre de grandeur de la valeur ajoutée à Grenoble doit donc être environ de 5 à 6 milliards d’euros.

Ce chiffre montre qu’il faut relativiser le discours pseudo-keynésiens de la majorité municipale sur l’importance qu’elle accorde au niveau des dépenses d’investissement du budget principal de la ville. Il est clair que diminuer de quelques millions d’euros le niveau d’investissement du budget principal n’aura quasiment aucune influence sur l’activité dans la ville, puisque cela représente moins de un pour mille de la valeur ajoutée locale.

La baisse des impôts proposée par le groupe des élus « Ecologie et Solidarité » ne mettrait pas en péril la situation économique à Grenoble. Par contre dépenser plus en fonctionnement pour créer des emplois pérennes (non délocalisables) ou stabiliser des associations dont la quasi-totalité du budget est affectée aux salaires, ou choisir des investissements utiles au quotidien est beaucoup plus efficace pour défendre la qualité de vie pour tous dans la ville, que d’investir des millions sans contrepartie dans des opérations privées ou de prestige.

Emploi et nouvelles technologies

Publié le 7 janvier 2012

Dans un article du Monde du 3 janvier 2012, il est indiqué que l’incubateur « Grain » (Grenoble Alpes Incubation) créé en 1999 a favorisé la création de 132 entreprises, mais qu’elles n’ont engendrées que 800 emplois salariés. Faut-il pour autant ne plus soutenir la création d’entreprises par des chercheurs ? Certainement pas. En revanche ce résultat permet de relativiser le discours lancinant du maire et de sa majorité sur la création d’emplois grâce aux innovations high-tech.

Si on veut réellement créer de l’emploi à l’aide de subventions publiques c’est dans les secteurs à faible capitalisation que ce sera le plus efficace, notamment dans la majorité des activités publiques (dont la recherche publique) ou de l’économie sociale et solidaire.

Les propositions budgétaires des élus « Ecologie et Solidarité » sont beaucoup plus efficaces pour l’emploi local (non délocalisable) que la politique de la majorité municipale.

Dans un incubateur comme Grain, il serait important que les subventions publiques soient délivrées avec des contreparties en cas de succès de l’entreprise, par un remboursement de tout ou partie du coût de l’incubation, ainsi le coût pour les collectivités publiques serait minimisé ou l’efficacité de l’incubateur renforcée par des moyens supplémentaires.

Encore des aides publiques exorbitantes à des intérêts privés

Publié le 22 décembre 2011

La vigilance doit être permanente quand il s’agit d’aides publiques à des entreprises privées sans contreparties réelles. Le cas du financement du Plan de Prévention des Risques Technologiques à Pont de Claix, réduisant les risques pour la population autour du site de la société PERSTORP en cas d’accident, est édifiant à cet égard. Le coût total de l’opération d’amélioration du process industriel est de plus de 87 M€, financé à seulement 60 % par l’entreprise, le reste par l’Etat, la Région (3,5 M€) et 6 M€ par la Métro. Autant la Région, suite à la pression des écologistes a soumis cette subvention à des conditions importantes, autant la Métro n’a pas eu d’ exigence, comme d’habitude…

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Caserne de Bonne : premier bilan

Publié le 9 décembre 2011

Que certains bâtiments de la caserne de Bonne ne correspondent pas aux objectifs assignés aux économies d’énergie ne peut surprendre personne. A l’époque où la ZAC a été lancée, l’adjoint à l’urbanisme, Pierre Kermen, avait insisté auprès des promoteurs pour qu’ils fassent un effort conséquent de formation auprès des maître d’œuvres et des sociétés de construction, afin d’acquérir les techniques nouvelles et les savoirs faire indispensables à la réussite de ces opérations et aider les habitants à mettre en œuvre les bonnes pratiques. Faire moins de marge financière immédiatement pour avoir des références solides plus tard était une bonne stratégie. Malheureusement, à la recherche de l’argent facile la plupart des promoteurs n’ont pas fait ces efforts. Pierre Kermen a eu raison de demander à Enertech (société spécialisée dans l’énergétique appliquée aux bâtiments), dans le cadre du projet européen Concerto, d’évaluer les performances énergétiques de neuf bâtiments de la ZAC, car seule la connaissance des réalités permet de progresser. D’ailleurs les corrections en cours vont améliorer la situation. Voir les rapports d’Enertech sur leur site

Mais plus inquiétant est la manière dont est gérée la Galerie Commerciale, un dossier confié par le maire à G. Fioraso (adjointe à l’économie). Dans le quotidien régional du 20 novembre 2011, de multiples critiques se font jour : « cette galerie ne marche pas comme il faudrait, les commerçants ne vous diront jamais la vérité, déclare un restaurateur, ici il y a au moins douze commerces qui ont des difficultés, certains ne payent plus le loyer depuis des mois, d’autres sont sur le point de mettre la clé sous la porte ». Effectivement, « Terre d’Avenir » (commerce de produits bio) vient de fermer et d’autres pourraient suivre.

Une partie de la droite UMP part à l’attaque… des écologistes de Grenoble ! Ridicule !

Publié le 8 avril 2011

Après leur résultats catastrophiques aux cantonales à Grenoble, une partie de l’opposition de droite UMP au conseil municipal démarre sa campagne pour les élections municipales de 2014. Dans le Dauphiné Libéré du 4 avril, nous découvrons leur stratégie : des rencontres avec les Grenoblois jusqu’en juin, un manifeste pour Grenoble dans 100 jours et un plan d’action pour 1000 jours.

Il s’agit d’un plan proposé par seulement 4 élus (Mmes Bon et Béranger et MM. Baile et Chamussy) sur les 5 de l’intergroupe « Rassemblement pour Grenoble », il manque à l’appel Mme Cadoux et évidemment l’autre groupe UMP de l’opposition (Mme Modelsky, MM. de Sans Nicolas, Roux et Storny). Comme d’habitude il s’agit plus d’aventure personnelle que d’une stratégie de l’UMP, qui ne sort toujours pas de sa mise sous tutelle des instances nationales et de ses divisions.

Ce qui est intéressant dans cette déclaration c’est l’attaque contre les seuls écologistes de Grenoble et la grande mansuétude pour le maire et sa majorité. Il faut à tout prix que le PS et les écologistes ne s’allient pas en 2014, ce serait selon eux très périlleux pour Grenoble.

«  Nous savons quelle menace pèse sur la ville. Face à cela, notre responsabilité est de dessiner les contours d’un rassemblement dynamique qui dépassera les clivages politiques… ». Cela fait rire quand on voit que ces élus ne sont même pas capables de dépasser leurs petits clivages internes, comment arriver à être crédible dans ces conditions ? Ce groupe a un train de retard, il y a déjà 3 ans que Michel Destot fait de l’expérimentation du dépassement des clivages politiques.

Leur analyse des réalités politiques est aussi complètement fausse et caricaturale, par exemple M. Chamussy explique : « Les écologistes grenoblois ne veulent pas de partenariat entre la recherche et le monde de l’entreprise… Leur projet est mortifère en terme d’emplois pour Grenoble… Et là je parle des écologistes grenoblois qui sont très spécifiques, et non pas d’Europe-Ecologie dans sa globalité… Les Verts grenoblois sont le paravent de l’ultra-gauche grenobloise. Est-ce que c’est avec eux que notre ville peut vraiment avancer ? Non. »

M. Chamussy devrait mieux se renseigner : Comme tous les écologistes, la composante grenobloise n’a jamais refusé le partenariat entre recherche publique et entreprises (publiques ou privées), ils y mettent seulement des conditions très simples (qui sont actuellement absentes). Nous demandons de vraies contreparties aux financements publics accordés, que l’argent public n’aille pas alimenter les dividendes des actionnaires privés (Center Parcs, ST Microelectronics…) et que les activités aidées soient éco-compatibles.

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