Bien qu’elle ne soit pas la seule, loin s’en faut, la loi de décembre 1959, dite loi Debré, marque un tournant dans la remise en cause de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat. Elle a institué l’obligation pour les communes de financer uniquement les écoles et établissements privés ayant signé un contrat d’association avec l’Etat, ce qui excluait de fait les établissements privés sans lien avec l’Etat ou en contrat simple.
Dans le contexte de l’époque, c’est l’enseignement catholique qui était concerné au premier chef. A Grenoble les écoles maternelles et élémentaires privées catholiques sont au nombre de 9. Les différents maires, qu’il s’agisse de A. Michallon ou de H. Dubedout se sont succédés sans que la question d’un soutien financier public au fonctionnement des écoles privées ne se pose puisqu’elles étaient toutes en contrat simple.
C’est malheureusement après l’arrivée du maire suivant (connu plus tard pour s’être laissé corrompre) qu’en 1985, son adjoint « aux affaires scolaires » B. Betto, aujourd’hui adjoint de M Destot qui l’a chargé de l’Europe (ce qui dénote une certaine souplesse d’échine), signait volontairement, une convention avec l’ UDOGEC (Union Départementale des Organismes de Gestion des Ecoles Catholiques) instance censée représenter les écoles catholiques qui n’étaient pas en contrat d’association avec l’Etat. Pour ne pas être en reste, l’opération sera réitérée en 1989, avec les deux écoles juives, et toujours à l’initiative du même adjoint.

Alors que C. Forestier administrateur du Conservatoire national des arts et métiers lui remettait les insignes de commandeur de l’Ordre des Palmes Académiques, c’est le moment choisi par O. Audéoud pour faire la déclaration suivante, rapportée par le quotidien régional : « …j’accorde beaucoup d’importance au respect de nos principes fondamentaux : nous accueillons tous les élèves sans exception, nous maintenons notre tissu éducatif même si parfois j’aimerais bien expédier certains enseignants à Oulan Bator plutôt que de les voir mettre des poubelles devant les établissements… » Les habitants de la capitale mongole apprécieraient sûrement le niveau de cette déclaration et surtout le mépris d’un haut fonctionnaire de la République Française. Quant aux enseignants, qui, ces dernières années essuient les pires affronts, ils peuvent mesurer, si besoin était, en quelle estime les tient leur administration à travers O. Audéoud. Comme de nombreux récipiendaires de médailles en tout genre remises ces derniers temps, le recteur de l’académie de Grenoble a bien mérité une telle distinction, qui vient comme en apothéose, après l’opération avortée de démantèlement du lycée Mounier, menée de concert avec le Président de Région et le maire de Grenoble depuis plus d’ un an.