Grace à Médiapart et
Libération on apprend que des hauts fonctionnaires, très proches du ministre de
l’Education nationale, dans le cadre de leurs fonctions, auraient fait usage de
fonds publics et de leur position pour développer un outil au service de leur
projet politique, le syndicat « Avenir Lycéen ». Ce syndicat a
été créée fin 2018 et piloté depuis la rue de Grenelle pour servir les
intérêts du ministère et contrecarrer la mobilisation contre la
réforme du bac. Ces informations démontrent que les fondements même de notre
démocratie et les valeurs de la République sont atteintes par de véritables
barbouzeries au plus haut niveau de l’Etat.
La proposition de loi sur la
sécurité globale a été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le
24 novembre (388 voix pour, 104 contre et 66 abstentions). Il y a tout de même
quelques député-es LREM qui ont voté contre mais pas en Isère où les fidèles
godillots ont voté ce projet (à part M. Colas-Roy qui s’est abstenu). Voir l’article ci-après. Le texte sera
prochainement examiné par le Sénat. L’article 24, qui voulait limiter la
liberté d’information en interdisant de filmer les policiers a été légèrement
amendé pour essayer d’éviter une censure du conseil constitutionnel en
rajoutant « sans préjudice du droit d’informer ». Les
atteintes aux libertés fondamentales se font de plus en plus pressantes.
Rappelons que seule l’intervention d’un juge peut limiter nos libertés et non
l’administration, ainsi que l’impose l’article 66 de la Constitution : « L’autorité
judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce
principe dans les conditions prévues par la loi. »
Le Réseau Action Climat, qui regroupe de nombreuses associations et ONG, lance un trombinoscope des député-es sur le climat, pour suivre leur positionnement sur la transition écologique. Le trombinoscope rend visible celles et ceux qui déposent ou co-signent des amendements pour verdir le budget 2021 ou au contraire, mettent un frein à la transition écologique. Il ne surprendra pas nos lecteurs de savoir que les députées grenobloises, Mmes Chalas et Gaillard-Minier ne sont pas des farouches militantes de la transitions écologique. Elles devront beaucoup s’améliorer…
Dans le numéro précédent nous
protestions contre l’arrêté du préfet ouvrant de larges possibilités pour les
chasseurs d’échapper au confinement. La FNE-Isère a déposé un référé liberté
contre l’arrêté du préfet de l’Isère du 5 novembre 2020. L’audience s’est
déroulée le jeudi 19 novembre au tribunal administratif. Au moment de l’édition
de cette rubrique nous ne connaissons pas la décision du juge des référés.
En
contradiction totale avec l’interdiction pour chacun d’entre nous de circuler,
même de se promener en distanciation physique dans la nature et en montagne, le
lobby des chasseurs bien installé à l’Elysée et Matignon (grâce à Thierry
Coste patron des chasseurs et soutien actif de la macronie qui avait eu la
peau du ministre Nicolas Hulot) obtient une dérogation au confinement, un passe-droit
de circuler dans la nature pour « la régulation des espèces
sauvages » ! Un arrêté du 5
novembre 2020 du préfet de l’Isère, très alambiqué, justifie cette dérogation
au confinement. Notre pays est gangréné par la présence et la puissance des
lobbies ! Hier les betteraviers et leurs industriels ont permis la
réintroduction par le Parlement des néonicotinoïdes pourtant interdits. Aujourd’hui la chasse… La liste est longue
de cette mafia bien française de collusion entre certains politiques, des
lobbies et des industriels.
Au Conseil municipal du 2
novembre, Mme Chalas a dit une énormité ce qui est grave pour une députée. Elle
affirme que c’est l’Etat qui finance (à 93%) les aides de l’ANRU pour la
rénovation urbaine. Depuis des années, l’Etat s’est désengagé de ce financement
en obligeant à sa place Action Logement acteur important du logement social (financé
par l’ex 1% patronal). Action logement finance à environ 87 % l’ANRU. L’Etat a
malheureusement disparu des radars sur ces questions laissant les bailleurs
sociaux et les collectivités payer lourdement les investissements. N’oublions
pas que le rapport Borloo a été rejeté par Macron, car il était en désaccord
avec le renforcement de l’action de l’Etat dans ce domaine pourtant stratégique
au niveau social.
La Métro a aussi financé entre 2016 et
2018 le CCIF pour ses permanences juridiques et même deux fois plus que la
ville de Grenoble (7500 € au lieu de 3800 €). Pas très courageux, Christophe
Ferrari se défausse à ce sujet sur la Ville (voir DL du 3 novembre). Mais il
avoue que la Métro ne fait pas « d’instruction complémentaire parce que
les demandes proviennent des communes. ». C’est une explication très
légère de la part d’un ordonnateur de l’argent public, car c’est lui qui est
directement responsable de l’utilisation de l’argent dépensé par la Métro. D’ailleurs
il corrige immédiatement en expliquant : ces permanences juridiques, en
termes d’accès au droit, avaient alors tout leur sens. Ouf, on aurait pu
croire que la Métro avait été manipulée par la Ville.
Mme Chalas a été la cheville
ouvrière de la loi du 6 août 2020 de transformation de la fonction publique.
Lors des débats à l’assemblée nationale, elle a effectué les rapports au nom de
la commission des lois et à la commission mixte paritaire. Elle vient de se
faire taper sur les doigts par le Conseil constitutionnel qui vient de déclarer
l’article 72 de la loi contraire à la Constitution. Ce dernier juge que toutes
les organisations syndicales, pas seulement celles qui sont représentatives, peuvent
désigner un conseiller pour assister les fonctionnaires ayant demandé une
rupture conventionnelle. « Selon l’article 6 de la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789, la loi « doit être la même pour
tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ». Le principe d’égalité
ne s’oppose ni à ce que le législateur règle de façon différente des situations
différentes, ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt
général, pourvu que, dans l’un et l’autre cas, la différence de traitement qui
en résulte soit en rapport direct avec l’objet de la loi qui l’établit. »https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2020/2020860QPC.htm
Encore des irrégularités à la
Région Rhône-Alpes-Auvergne, c’est devenu une habitude. Lors de la réunion du
Conseil Régional Aura, des 15 et 16 octobre 2020, le président L. Wauquiez a
fait adopter une délibération créant un pacte régional pour la sécurité… Or depuis la loi NOTRe du 7 août 2015 qui a supprimé la clause de compétence
générale pour les régions et les départements, la loi impose des compétences précises pour
chaque niveau de collectivité. Le Conseil régional n’a pas la compétence
sécurité.
« Un pacte régional pour la sécurité : pour faire face à l’augmentation de l’insécurité au sein du territoire régional, un pacte pour la sécurité a été mis en place. Il se décline en trois volets : un soutien renforcé en matière de vidéoprotection haute définition, un financement des Centres de supervision urbains (CSU) et pour finir une aide à l’équipement des polices municipales. Une première enveloppe de 3 millions d’euros permettra d’ici les prochains mois l’installation de 800 caméras supplémentaires dans les espaces publics, et la sécurisation des abords de 32 lycées supplémentaires, la création et / ou la modernisation de 4 à 5 CSU et enfin un soutien financier auprès des communes à hauteur de 50% pour les dépenses liées aux équipements des polices municipales. »
Les cinémas font partie de ce
qu’on appelle des “industries culturelles”, pour qui le soutien a été
transférée comme pour tout le reste de l’économie et du commerce à la
Métropole, en 2015. La Ville de Grenoble n’est plus compétente pour aider les
cinémas « art et essai » sur son territoire, sauf pour leurs
actions de médiation et culturelles qui n’ont pas de lien avec la diffusion de
films. Avec la crise Covid, toutes les salles de cinéma, mais particulièrement
celle labellisées « art et essai », sont très fragilisées. Christophe
Ferrari a donc choisi avec sa position favorable aux 12 salles UGC sur le site
Neyrpic à la Commission nationale d’aménagement cinématographique de fragiliser
une activité locale sur le territoire de Grenoble, pour laquelle la Métropole
est compétente, au profit d’un grand acteur privé national qui s’installe sur
une autre commune pour avantager un promoteur privé. On est loin d’une position
de gauche, écologiste et citoyenne. Heureusement il y a eu un avis défavorable
de la commission…
Suite aux propos d’Éric Zemmour sur les mineurs non accompagnés (MNA), de nombreux conseils départementaux ont décidé de porter plainte. En effet les départements ont la compétence d’accueil des MNA car ils relèvent de l’aide sociale à l’enfance. Malheureusement en Isère le président Barbier refuse de faire de même, il considère que les actions en justice contre le polémiste reviennent à faire campagne sur les deniers de la collectivité. Curieuse justification ; faire respecter la loi n’est pas faire une campagne de pub, mais un acte essentiel surtout pour une collectivité de la République. Cette attitude de M. Barbier trouve aussi sa cause dans leur culture maurassienne commune. Il est en effet exactement sur la même ligne que Zemmour sur la question des « racines chrétiennes de la France« , lors d’un de ses discours à l’occasion d’une cérémonie en mémoire du maquis de l’Oisans, qui était pourtant un maquis multiconfessionnel.
La manière dont a été préparé
le Conseil syndical du SMMAG du 8 octobre vaut d’être contée, elle éclaire sur
les nouvelles pratiques politiques à la Métro. Le président de la métropole a
organisé dans le moindre détail cette réunion en la préparant avec les
présidents des deux autres intercommunalité (ce qui n’est pas anormal), mais avec
les groupes politiques de la Métro en excluant les deux groupes (UMA et CCC)
qui ont été opposés à sa réélection suite à son alliance avec la droite (LREM
et LR et Carignon) et l’extrême droite le 17 juillet 2020. UMA a rendu public
la candidature à la présidence du maire de Champagnier (Florent Cholat) la
veille de la réunion. Le candidat de Ferrari à la présidence du SMMAG n’a été
dévoilé que lors de la réunion et il n’a pas jugé utile de parler de son projet
pour le SMMAG. La liste des vice-présidents et du reste du bureau et l’intitulé
des délégations étaient aussi prêts dans les moindres détails ! On a ainsi
assisté à une séance où les 16 affidés de Ferrari ont voté comme un seul homme
(il y a très peu de femmes) les propositions préparées à l’avance. Il se sont
trouvés bien gênés, d’où la longue suspension de séance, lorsque les élus UMA
ont réservé leur participation à l’exécutif demandant d’en savoir plus sur les
priorités du nouvel exécutif… A suivre.
Mme Chalas, députée LREM, commence
à se rendre compte que sa survie politique à Grenoble est menacée, car le
macronisme n’est plus porteur. Elle essaye de prendre quelques distances avec
son parti mais sans le quitter et de se peindre un peu plus en écologiste en
votant contre la poursuite de l’utilisation des néonicotinoïdes ou en se
mobilisant pour le bien-être animal. Elle a été rappelée à l’ordre pour
son vote par son chef local O. Six, qui est élu avec elle à Grenoble et à la
Métro.
Un cluster de personnes en
délicatesse avec la justice dans la liste de l’ancien maire corrompu, quelle
surprise !
Il y avait la tête de liste
A. Carignon qui s’est enrichi personnellement grâce à la corruption. Plus
récemment F. Tarantini, qui est l’homme des basses œuvres, avait dans le passé
connu la prison et vient d’être condamné en première instance pour diffamation
envers un fonctionnaire municipal. Maintenant, c’est au tour de Nicolas Pinel
ex-directeur régional pour l’Ile de France du Comité national d’action sociale,
qui a été entendu par la police pour des faits d’escroquerie au préjudice de ce
comité. Il est évidemment présumé innocent comme le bébé qui vient de naître.
Durant la campagne électorale ce dernier avait utilisé son statut professionnel
pour aider la liste du corrompu, ce qui est interdit par la loi. Et tout ce
beau monde fait la leçon sur les incivilités et l’insécurité. N’oublions pas
que la délinquance en col blanc est source de beaucoup d’insécurité et cause
des préjudices majeurs, surtout quand elle est le fait d’élus qui doivent de
par leur fonction veiller à être exemplaires. En effet elle nourrit le discours
« tous pourris » du « R Haine » et incite à
l’abstentionnisme.
Il faut lire l’article de Médiapart
décrivant la journée de dupe qui s’est déroulée le 5 octobre lors du conseil
d’administration d’Engie qui a décidé de vendre ses actions dans Suez à Véolia.
Où on a vu l’Etat organiser sa propre impuissance : « Officiellement, le gouvernement était
opposé à la cession de Suez à Veolia, votée lundi au conseil d’Engie. Mais en
coulisses, le pouvoir a tout fait pour organiser son impuissance, comme si on
lui forçait la main, allant jusqu’à demander aux administrateurs de la CFDT de
ne pas voter… »
Les représentant de l’Etat ont voté contre cette vente suivant les ordres du
ministre de l’économie, mais en sous-main l’Elysée favorisait la vente en
obtenant que les deux représentants de la CFDT quittent le conseil pour ne pas
voter alors qu’ils auraient dû voter contre ! Voilà encore une belle
démonstration du « en même temps » macronien : être à la
fois pour et contre ! Et une triste illustration de l’absence
d’indépendance de certains syndicalistes…
Classement sans suite ! La police judiciaire de Lyon enquêtait depuis deux ans sur la
modification d’un texte après son vote par l’assemblée régionale. Le 29
septembre 2017, dans le cadre du vote d’un « plan Marshall »
pour les lycées, le président Wauquiez a approuvé un certain nombre
d’amendements portés par l’opposition, dont l’amendement 52 du groupe
écologiste censé instaurer une « gestion régionale, bio, locale et de
saison de la restauration scolaire » au sein des lycées de la
collectivité.
Adopté sous cette forme, l’article sera discrètement réécrit avant d’être déposé à la préfecture. La « gestion régionale, bio » est devenue un « approvisionnement régional, bio dans la mesure du possible ». Pas du tout la même portée. La réécriture, illégale après le vote, a fait l’objet d’un signalement à la justice en mars 2018, engagé par l’ancien conseiller régional Raymond Avrillier et soutenu par le groupe écologiste à l’initiative de cet amendement. Le procureur de la République de Lyon a décidé de classer sans suite la procédure, le parquet appuie son raisonnement sur le fait que « toute délibération n’a pas forcément de portée juridique », condition nécessaire à la caractérisation de l’infraction. Raymond Avrillier entend contester cette décision de classement sans suite.
Lors du conseil municipal du
28 septembre les élus et spectateurs (conseil sur internet seulement pour cause
de covid) ont eu droit à un festival de propos démagogiques des opposants de
droite et de droite (LREM étant de droite aussi comme le montre sa politique nationale).
La députée-conseillère Mme Chalas a manifestement décidé de rivaliser avec
l’ex-maire corrompu, au point de voter son vœu sur la sécurité qui verse dans
l’habituel mantra hyper-sécuritaire et attentatoire aux libertés, commun à
toutes les droites et à l’extrême droite depuis Sarkozy. Ces postures ne sont d’aucun
secours pour faire face réellement aux ravages de la misère et du trafic de
drogue qui mine certains quartiers de Grenoble, comme c’est le cas partout en
France avec ses 7 millions de consommateurs le marché n’est pas près de
disparaitre, mais peu importe aux démagogues…
Dans sa course derrière la droite, Mme Chalas s’est indignée que le maire ne réponde pas positivement à sa demande de rencontrer, comme conseillère municipale, les agents des services de la ville quand elle le souhaitait, notamment le chef de la police municipale.
Nous découvrons là avec
stupeur que Mme la conseillère municipale ignore ce que la députée qui a porté
la loi de « transformation » de la fonction publique d’août 2019
devrait connaitre parfaitement : le statut de la fonction publique protège
ses agents des immixtions indues.
En effet au moins depuis la grande loi de 1983 (dite Loi le Pors) les principes de neutralité, réserve et discrétion professionnelle ont été introduits dans le statut des agents, notamment pour les protéger de ce genre de demandes. Elle est bien fondée à demander à faire le point sur une politique municipale avec l’adjoint-e qui la porte dans le cadre du droit à l’information des élus mais certainement pas à rencontrer, comme elle l’a exprimé, tous les chefs de service de la ville ! Mais Mme Chalas se croit tout permis. Donc elle a fait une sortie très énervée en conseil municipal sur ce point. Pourtant quand elle était DGS du maire (très droitier) de Moirans elle aurait sans doute conseillé de rejeter ce type de demande… Mais son ego est devenu tellement puissant, attisé par la concurrence avec Carignon, qu’elle en oublie des règles évidentes du statut de la Fonction Publique qu’elle rêve sans doute de désosser encore plus profondément que ce qui a déjà été engagé.
Il aura fallu trois séances du Conseil métropolitain pour arriver à remettre en état de fonctionnement à peu près normal cette grande institution. La séance du 25 septembre était bloquée car il n’y avait jamais pu avoir de négociation entre les 4 groupes de la majorité depuis le conseil précédant du 18 septembre. Après des contestations sur les modalités de vote pour désigner les représentants de la Métro, il y a eu enfin une négociation entre les 4 groupes avec le président, ce qui a permis de débloquer la situation. Reste encore à désigner les présidences dans les organismes, tout n’est pas réglé.
Le problème important qui reste et non des moindres c’est qu’il n’y a toujours pas de projet politique majoritaire qui définisse les priorités d’actions de la majorité. On peut espérer qu’avec le déblocage effectué le 25 septembre ce sera une priorité de la majorité qui doit réaffirmer son ancrage à gauche, écologiste et citoyen respectant ainsi le vote des habitants de l’agglomération.
Depuis le 17 juillet 2020, l’ADES explique qu’il n’est pas régulier d’élire un président dans une séance du conseil métropolitain, puis 2 mois plus tard les vice-présidents et peut être encore plus tard un bureau.
La règle pour mettre en place l’exécutif d’une métropole est fixée par la loi (article L.5211-6 du CGCT). Contrairement à ce qui se passe dans les communes où le maire et les adjoints sont élus dans la semaine qui suit l’élection municipale, la loi donne 4 semaines aux élus métropolitains pour préparer l’élection de leur exécutif car la construction d’une majorité n’est pas faite par les 49 votes des électeurs dans les communes mais par une discussion entre élus métropolitains.
Il y a des élus métropolitains qui ne sont pas contents du tout, ayant l’impression (et même plus) d’être les dindons de la mauvaise farce démocratique qui a permis la réélection du président Ferrari le 17 juillet à la tête de la Métropole. Ce sont notamment les élu-es du groupe MTPS (Métropole territoire de progrès solidaire) c’est à dire les macronistes purs et durs (Thoviste, Chalas…). Ils avaient mouillé la chemise pour permettre l’élection de Ferrari en votant pour lui dès le 1er tour et pensaient qu’ils allaient être payés en retour. Ça a bien failli se faire car dans le groupe de la majorité NMC (ou petites communes) ils avaient trouvé des alliés qui ont agi et continuent d’agir pour que la majorité de gauche et écologiste ne puisse pas survivre. Ces élu-es n’ont qu’à s’en prendre à eux même car en politique on perd toujours son âme lorsqu’on essaye de pactiser avec l’adversaire.
L’association
d’élu-es « France
urbaine » qui
représente les grandes villes et les grandes agglomérations vient
de désigner un nouveau bureau, avec une nouvelle présidente,
Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole.
Elle succède à J.L. Moudenc maire LR de Toulouse.
C’est
la traduction des récents résultats des élections municipales dans
les grandes villes.
Ce vendredi 18 septembre se déroule le Conseil de la Métropole qui prend la suite du conseil du 17 juillet qui a vu l’éclatement de la majorité de gauche écologiste et citoyenne par l’élection de Christophe Ferrari à la présidence avec les voix de la droite de LREM, de Carignon et de l’extrême droite.
L’institution a été bloquée depuis plus de deux mois et le conseil du 18 septembre, devait être l’occasion de débloquer cette situation en installant un exécutif de gauche, écologiste et citoyen. Les deux groupes des élu-es qui soutenaient la candidature de Yann Mongaburu (UMA et CCC), ont proposé une démarche qui devait permettre d’avancer et de remettrela métropole sur de bons rails, car il y a urgence. Ils ont proposé une rencontre de l’ensemble des élu-es des quatre groupes ayant formé l’ancienne majorité. A Vizille, le 11 septembre cette réunion a permis d’avancer un peu vers un début de déblocage de la situation.
Mais depuis le 11 juillet les discussions n’ont pas pu aboutir avant cette séance pour une simple raison, le résultat des élections municipales qui a fixé les nouveaux équilibres politiques qui devraient être pris en compte pour les nominations dans l’exécutif ainsi que dans les représentations extérieures. Il y a une règle simple en démocratie, c’est la règle de la proportionnelle à la plus forte moyenne comme lors des élections municipales et des élus intercommunaux. Cela doit conduire pour la répartition de 20 vice-présidents à 12 pour UMA et CCC et 8 pour Actes et NMC. Il aura fallu encore des heures de négociations pour faire admettre cette application de la simple démocratie.
O. Noblecourt s’est recasé chez Méridiam, fonds de pension, spécialisé dans les partenariats publics-privés, qui est prévu, si Véolia réussi son OPA, comme devant reprendre les concessions de services publics de l’eau en France que détient Suez Lyonnaise des eaux,. En tant que directeur de l’investissement local, O. Noblecourt devra préparer la prise en main par Méridiam de tous les contrats de délégation que gère Suez Lyonnaise, les usagers qui subissent cette gestion déléguée se mobiliseront pour qu’il y soit mis fin ; nous les soutiendrons activement dans cette bataille de réappropriation d’un service public essentiel. Il n’est pas sûr que le vœux émis par O. Noblecourt se réalisent : « Au plaisir de vous retrouver sur les territoires pour porter de nouveaux modes de développements, résilients au plan climatique et inclusifs au plan social.
Les 150 citoyens tirés au sort, de la convention pour le climat, proposaient d’« accompagner l’évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux » et demandaient « un moratoire sur la mise en place de la 5G en attendant les résultats de l’évaluation de la 5G sur la santé et le climat ». Macron les avait félicités pour la qualité de leurs travaux, mais maintenant, voilà qu’il les insulte en les traitants d’Amish, qui dans la bouche du président est très péjoratif et même raciste. Ce genre de petite phrase montre la grande inquiétude du pouvoir sur le déploiement de cette technologie qui n’est demandée par personne à part les tenants de la technologie mondialisée à tout va et des multinationales qui se régalent.
Un des hommes de main de tout premier plan d’A. Carignon, membre de sa liste à l’élection municipale, vient d’être condamné par le tribunal judiciaire de Grenoble. M. Tarantini qui s’occupe du site internet soutenant depuis des années l’ancien maire corrompu (mais qui n’avait pas de directeur de publication pendant très longtemps) et qui colporte systématiquement des fausses informations mettant en cause de nombreuses personnes, avait mis en cause un agent de la ville concernant son embauche. Il a été condamné pour diffamation à 2 000 € d’amende, 1 500 € de dommages et intérêts et 2 000 € de remboursement de procédure. En plus il devra publier le jugement durant un mois sur le site internet dont il s’occupe. Voilà un alourdissement de son passé judiciaire déjà très fourni. Mais il fera peut-être appel pour reculer un peu la sanction.
Le président (mal élu) de la
métropole, Ch. Ferrari devrait prendre une formation accélérée sur la gestion
des services publics. Au journaliste (DL du 9 septembre) qui lui demande de
réagir à la déclaration du président du SMMAG qui remarquait qu’à cause de ce
qui s’est passé à la Métro, il y a 2 mois de retard dans la mise en place de la
gratuité des transports publics le week-end, il répond : « Le président
du SMMAG avait toute capacité…d’agir sur ce sujet-là. Il n’avait pas besoin de
passer par son conseil pour prendre ces décisions ».
Malheureusement c’est totalement
faux. Les tarifs d’un service public sont arrêtés non par le président mais par
l’assemblée délibérante ! Donc Yann Mongaburu a eu raison de rappeler cette
triste réalité dont Ch. Ferrari porte la responsabilité en ayant arrêté, le 17
juillet, la désignation des représentants de la Métro dans les satellites,
notamment au SMMAG. Non un président n’est pas tout puissant…
L’ancien maire corrompu de
Grenoble, qui connait bien la délinquance l’ayant pratiquée à grande échelle,
propose que le ministre de l’intérieur lance une expérimentation de gestion
directe de certains quartiers de Grenoble par l’État. Lui aussi devrait
prendre des formations accélérées sur ce qu’est une expérimentation prévue par
la constitution depuis 2003. L’expérimentation permet de déroger à une loi ou
un règlement durant un temps limité, mais elle ne permet pas de déroger à la
Constitution qui défend la libre administration des collectivités (art.
72). Toute atteinte à la libre administration d’une collectivité serait
suspendue sous 48 heures par la justice administrative dans le cadre d’un
référé liberté, le Conseil d’Etat ayant reconnu depuis 2001, la libre
administration comme liberté fondamentale.
O. Noblecourt, sur Facebook, ne cesse de revenir à sa vieille antienne racontée durant la campagne électorale : la politique de la liste qui a remporté les élections municipales à Grenoble fait preuve de cynisme, particulièrement Eric Piolle. O. Noblecourt est un grand connaisseur du cynisme : avoir été un obligé d’Emmanuel Macron durant plusieurs années et ensuite se dire un socialiste, tout en n’étant plus au parti, relève d’une capacité de contorsionniste peu commune et dont certains experts politiciens ont le secret. Peut être que pour ce grand expert, tout cela s’appelle « la dialectique ».
Ce qui reste intéressant dans ces déclarations, c’est le petit couplet sur « l’appel aux dons pour le CCAS qui fleure bon la charité et le patronage » … Malgré son jeune âge, O. Noblecourt a la mémoire courte : il ne se rappelle pas qu’il a aussi fait ce genre d’appel (en pire) lorsqu’il était vice-président du CCAS, mais lui avait des relations plus multinationales, en fournissant des bons pour du lait, des plats préparés auprès de Danone, dans le cadre de son grand plan « manger malin ». L’approvisionnement se faisait dans les commerces de proximité ! Aller acheter de la nourriture dans les commerces de quartier avec des « bons alimentaires » est une formidable action d’émancipation des populations les plus démunies !
En
effet c’est moins du patronage, qu’un concours actif d’un service public pour
une opération publicitaire d’une multinationale de l’alimentation. Une fois
l’habitude prise de se fournir en produits Danone malgré l’opération de com’
charitable terminée, un grand nombre d’utilisateurs continuaient l’achat de la
même marque.
Quant
aux difficultés dans les quartiers, si O. Noblecourt avait laissé le CCAS dans
un meilleur état financier, peut être que la majorité de 2014 aurait eu moins
de difficultés à améliorer la situation pour réaliser une durable et réelle
transformation sociale des ménages en difficultés économiques.
En
ce qui concerne les dividendes, là aussi, la démission de O. Noblecourt de son
mandat de conseiller municipal en 2017, ne lui a pas permis d’observer que
toutes les SEM ont versé des dividendes à la ville durant 5 années.
Quant à la volonté déclarée la main sur le cœur, de servir les habitants des quartiers populaires, comme aurait dit un ancien maire « il ne suffit pas d’affirmer pour être dans le vrai », et pour conclure la célèbre phrase, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». L. Wauquiez veut remettre des caméras thermiques dans les lycées de la Région. Depuis le 1er septembre 2020 trois lycées ont été équipés en caméras thermiques. Mais une expérimentation similaire avait été retoquée par le Conseil d’État fin juin, qui estimait que ces caméras portent manifestement atteinte au droit au respect de la vie privée des élèves et du personnel. L’expérimentation ne devrait durer que trois semaines pour tester les équipements, délai qui pourrait éviter de se faire retoquer par la justice administrative au cas où il y aurait un recours déposé.
A la Métro, il n’est pas politiquement viable qu’une large majorité politique de gauche, écologiste et citoyenne soit mise de coté au profit d’un conglomérat politique mêlant des voix du PS et apparentés aux voix d’En Marche, de la droite, des carignonesques et même de l’extrême-droite ! C’est le résultat du vote du 17 juillet obtenu par Ferrari pour se faire réélire.
L’assemblée délibérante de la métropole
n’est pas une assemblée des 49 maires des communes, mais une assemblée d’élu-es
dans chaque commune suivant à peu près leur poids démographique pour 19
communes et pour les 30 communes trop petites pour avoir une représentation à
la proportionnelle, elles sont représentées par un élu qui n’est pas forcément
le ou la maire. En général les représentant des grandes communes sont élus sur
des critères politiques, ce qui est parfois moins vrai dans les petites
communes.
M. Carignon
devrait suivre des cours de rattrapage concernant les pouvoirs de police du
maire de Grenoble. Il demande au maire qui est officier de police judiciaire
d’aller dans les lieux de deals pour réprimer cette économie parallèle qui
pourrit la vie de nombreux habitants. « Comme officier de police
judiciaire, vous pouvez intervenir pour libérer les habitants du joug de la
délinquance » (DL du 22 août). Sauf évidemment que le maire n’a pas
cette capacité car l’exercice effectif des
prérogatives d’OPJ doit s’exercer sous la direction du procureur de la
République. De plus le maire ne dispose pas de prérogatives de direction de la
police judiciaire. La
loi le cantonne en ce qui concerne la répression directe qu’il peut exercer aux
simples troubles de voisinage (L.2114-2 du CGCT) car pour le reste c’est de la
compétence du préfet et de la police nationale. D’ailleurs le corrompu le sait
fort bien, car lorsqu’il était maire il n’a jamais fait quoi que ce soit contre
les trafics illicites dans Grenoble.
C. Ferrari
dans L’Observateur du samedi 22 août : « J’ai eu autant de voix de
gauche que le candidat écologiste, soutenu par le maire de Grenoble, Eric Piolle ».
Il ne sait pas calculer puisque la majorité de gauche écologiste et citoyenne
disposait d’un peu moins de 90 élus et que 51 élus se regroupaient dans les
deux groupes communistes (12 élus) et une métropole d’avance (39 élus) qui
votaient pour Yann Mongaburu. Donc Ferrari n’a eu au maximum que 39 élus plus
ou moins de gauche le reste étaient les élus LREM, de droite, pro-Carignon et
l’élu du RN. D’ailleurs il savait très bien qu’il était nettement minoritaire dans
les 4 groupes de la majorité c’est pour cela qu’il a fait le chantage au
blocage si c’était un élu grenoblois qui devenait président de la Métro.
Au lendemain de son élection
grâce aux voix de droite, d’extrême-droite et des tenants de la corruption, C.
Ferrari déclare au Dauphiné Libéré : « Je n’ai dealé avec
personne ». Effectivement il n’a dealé avec personne mais avec toutes
celles et tous ceux qui ont voté pour lui. Il n’y a pas besoin d’échange de
courrier ou de billets pour sceller un pacte électoral qui va se dérouler à
bulletins secrets, ce qui est plus difficile lorsque le vote est public. Seul
le résultat dénonce le deal qui est alors révélé. A partir du moment où en
politique, vous ne refusez pas des votes, c’est que vous les acceptez et même
que vous les recherchez. Le deal est simple et très clair.
On n’a pas été déçu de
l’attitude de M. Carignon lors du conseil municipal d’installation. Le fait
d’être le doyen de l’assemblée indiquait à tout bon observateur qu’il ne
pouvait pas représenter l’avenir de la vie municipale. Au lieu de tirer les
leçons de sa franche défaite et de se retirer et laisser ses colistiers assumer
ce nouveau mandat, il s’accroche en faisant démissionner des membres de la
société civile pour retrouver autour de lui ses hommes et femmes de main. En ne
respectant pas les convenances républicaines, il a utilisé ce court moment de présidence
pour donner la parole à ses hommes de main comme si la campagne électorale
continuait. MM. Boutafa et Pinel ont vite montré leurs incompétences et le rôle
qu’ils vont remplir durant ce mandat.
Les élu-es de la liste Carignon qui ont été obligés de démissionner n’apprécient pas cette mauvaise séquence et découvrent le poids des appareils politiques, ils déclarent à Place Gre’net : « Ce que je regrette, c’est qu’en 2020, le pouvoir des appareils soit encore très fort, déclare, déçue Magali Féret. Je suis issue d’un milieu populaire, et sans ancrage politique, visiblement deux handicaps. Je constate amèrement que tous les citoyens n’ont toujours pas les mêmes chances d’être élus pour des histoires d’appareils ». La rejoignant sur cette analyse, Jérôme Odier ajoute : « Il ne reste pas grande chose de la Société civile que mettait en avant la liste d’Alain Carignon. Je crains aussi le message que l’on renvoie aux gens qui ont voté pour nous ».Ces deux élu-es démissionnés
étaient responsables du programme écologique du corrompu. Présentée comme future
première adjointe, Mme Féret aurait été chargée de la transition écologique et
avec M. Odier : elle avait présenté le programme de M. Carignon « concernant
le Green Deal Grenoblois, l’écologie et la préservation de l’environnement pour
décarboner Grenoble d’ici à 2030 ». Exit l’écologie de la liste du
corrompu. Au moins les choses sont limpides et claires.
La Société Civile avec les Citoyens était le titre du site internet de campagne de M. Carignon. Et puis l’aventure s’est transformée en société civile avec Alain Carignon sur le bulletin de vote et puis la société civile a sauté, reste Carignon. C’est moins sexy !A la Métropole, la liste Carignon aura 4 représentants, comme M. Boutafa est salarié de la Métro, il ne peut pas y siéger, ce sera donc M. Pinel le deuxième homme. Mais qui seront les deux femmes ? Y aura-t-il encore des démissions forcées pour laisser la place aux femmes de main ?