Si nous évaluions la politique de santé uniquement à l’aune du nombre de morts à l’hôpital, nul doute que nous y mettrions fin, séance tenante. Il en est ainsi de la politique de la ville, elle est évaluée seulement au nombre de chômeurs dénombrés dans les quartiers.
Que sait-on de la politique de la ville ? A vrai dire pas grand-chose, ce qui fait qu’elle est prétexte à torrents d’idéologie, un mal qui n’est pas que français mais qui évite d’aborder la réalité de la ville et de ses quartiers, territoires-refuges et territoires-tremplins pourtant tout à fait remarquables. Par exemple, le territoire du Village Olympique-Villeneuve (VO-VN) a le même âge que la génération des mères et des pères de 30-40 ans qui y est née mais on ne sait pas grand-chose d’elle, caricatures mises à part ! C’est aussi une histoire courte qui est peu de chose à l’échelle du temps des villes. Et, quarante ans après la construction de ces quartiers, les populations ont changé, certaines ont réussi dans leurs études et dans leur travail et sont parties ailleurs, d’autres sont arrivées après des échecs dans leur parcours familial, professionnel et résidentiel, contents de trouver-là des logements et des services accessibles, d’autres sont venues de loin car la France et Grenoble surtout ont été de tout temps des territoires d’immigration comme le souhaitaient tous les gouvernements depuis 1945. Debré, premier ministre de de Gaulle voulait une France de 100 millions d’habitants et c’est sans doute pour cela qu’il militait pour garder l’Algérie française.
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