Le Rouge et le Vert prend ses quartiers d’été, après une année très agitée par l’apparition de l’épidémie qui rode toujours et par une campagne électorale qui n’en finissait pas. Et une élection qui sent mauvais d’un président de la métropole élu avec les voix des tenants de la politique gouvernementale de la droite, des pro-corruption et de l’extrême droite. Les articles de ce numéro traitent de ce qui s’est passé le 17 juillet 2020.
Il reprendra sa parution vers
la fin du mois d’août.
Le 23 juillet 2020, les têtes des liste écologistes et citoyennes aux élections municipales depuis 1989, ont échangé ensemble. Geneviève Jonot, la première élue écologiste durant le premier mandat du maire corrompu (1983-1989), Raymond Avrillier tête de liste en 1989, Pierre Kermen en 2001, Maryvonne Boileau en 2008 et Eric Piolle depuis 2014. Raymond Avrillier montrera un graphique qui illustre l’évolution constante du vote écologiste de gauche et citoyen qui va se traduire en 2014 par l’élection d’Eric Piolle à la tête du Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes. Ce vote est maintenant solidement ancré à Grenoble puisque le 28 juin 2020, Eric Piolle est réélu avec presque 54 % des voix malgré une quadrangulaire.
Le Conseil municipal du 25 juillet a mis en place le nouvel exécutif de la Ville. Il est composé de 22 adjoints au maire et de 18 conseillers délégués. Il y a d’importants changement de délégation. A part les 6 premier-es adjoint-es (qui avaient été élus le 3 juillet pour remplir les taches protocolaires) l’ordre du tableau n’a pas été élaboré en fonction de l’importance des délégations, mais par ordre alphabétique mais en respectant la parité, une femme, un homme…
Le 17 juillet 2020, à minuit
passé, après le deuxième tour de l’élection du président, l’assemblée des 119
élu-es métropolitains a laissé face à face deux candidats soi-disant du même
bord politique mais en fait recherchant des majorités très différentes. C’était
très clairement indiqué dans la profession de foi de chaque candidat.
Yann Mongaburu a été précis,
le périmètre de la majorité avec laquelle il entendait présider la métropole
était de gauche, écologiste et citoyen, ce qui excluait les progouvernementaux
LREM, la droite et l’extrême droite. Cette clarté politique s’est retrouvée
dans l’urne, pas de voix LREM, ni LR, ni pro-Carignon, ni RN.
Par contre C. Ferrari a pris
grand soin de ne jamais spécifier son périmètre politique car il savait très
bien qu’il ne pouvait pas se contenter des petites communes, du PS et même de
LREM ; il lui fallait absolument des voix de droite pour l’emporter. D’où
la candidature pour la droite de D. Escaron durant deux tours qui disparait au
moment du tour décisif.
Le Conseil municipal du 25
juillet se prononce sur le compte administratif de l’année 2019 qui expose la
réalité de la situation financière de la Ville au 31 décembre 2019.
Les grands équilibres
financiers s’améliorent, l’évolution positive de l’épargne, la baisse du stock
de dette et la maîtrise des dépenses de fonctionnement démontrent que la
gestion de l’équipe municipale a réussie à stabiliser une situation
financière qui était catastrophique lors de son arrivée en avril 2014.
Elle corrige très clairement
l’appréciation négative que la Chambre Régionale des Comptes avait rendue en
juillet 2018 sur la gestion financière de la ville durant les années 2011 à
2016, sans faire la distinction entre les différents mandats municipaux et sans
apprécier réellement l’impact du plan de sauvegarde et de restructuration des services
publics qui s’est terminé durant l’année 2019.
Au lendemain de son élection
grâce aux voix de droite, d’extrême-droite et des tenants de la corruption, C.
Ferrari déclare au Dauphiné Libéré : « Je n’ai dealé avec
personne ». Effectivement il n’a dealé avec personne mais avec toutes
celles et tous ceux qui ont voté pour lui. Il n’y a pas besoin d’échange de
courrier ou de billets pour sceller un pacte électoral qui va se dérouler à
bulletins secrets, ce qui est plus difficile lorsque le vote est public. Seul
le résultat dénonce le deal qui est alors révélé. A partir du moment où en
politique, vous ne refusez pas des votes, c’est que vous les acceptez et même
que vous les recherchez. Le deal est simple et très clair.
Il n’y a aucune raison pour
qu’un-e grenoblois-e ne puisse pas être élu-e président-e de la Métro.
Théoriquement dans un monde normal le choix de la personne doit s’opérer en
fonction de sa compétence à gérer une grande administration et en fonction des
choix politiques qu’il ou qu’elle porte.
Que ce soit notre
Constitution ou le droit européen rien n’autorise une discrimination d’une
personne en fonction de son appartenance à telle ou telle commune. Et pourtant
c’est ce qui a été fait le 17 juillet 2020 qui restera un jour sombre où on a
vu cette discrimination s’opérer.
Dans les semaines qui ont
précédé l’élection, quelques tentatives nauséabondes ont essayé d’indiquer que
Yann Mongaburu n’était pas la bonne personne pour cette fonction. Mais cela s’est
vite arrêté car les fonctions remplies ces dernières années par Yann Mongaburu
ont montré sa capacité à initier de très bonnes politiques pour le territoire,
en sauvant l’existence du SMTC lorsque le préfet a essayé de le dissoudre puis
en militant sans relâche pour la création du SMMAG, malgré de nombreuses
réticences, qui ne sont pas toutes levées.
Cette séance publique,
regardée sur nos écrans, permettait d’observer quelques réalités indignes d’un
pays démocratique, d’une métropole démocratique.
La séance qui devait
commencer à 14 h, a commencé un peu plus tard ; il faut du temps pour que 119
personnes s’installent dans un grand espace inhabituel, avec beaucoup de
nouveaux élus mais moins de nouvelles élues.
L’ancien président de la
Métropole dit un mot d’ouverture et laisse la place au doyen de séance,
l’écologiste Georges Oudjaoudi. Tout un symbole durant ces quelques heures à
venir. Il était perceptible que la séance ne serait pas de tout repos, mais à
ce moment-là, nous spectateurs-trices à distance, étions confiants que la
raison l’emporterait sur les passions. La composition du conseil de la
métropole issue des nouvelles élections reflétait clairement comme le précédent
une majorité de Gauche et Ecologiste, conformément au vote des habitants du
territoire.
Une enquête publique est
ouverte jusqu’à fin juillet 2020 concernant une retenue d’eau pour alimenter
des canons à neige. La retenue projetée se situe à la Brèche de la Mura, à 2
800 m d’altitude, d’une capacité totale de 350 000 m³ pour un volume utile de
300 000 m³. Les digues à construire seront hautes de 16 m, et l’ouvrage
occupera une surface de 4,25 ha. Mais, ce que n’exposent pas les avis et
publicités d’enquête, c’est que la retenue sera complétée par une usine à neige
enterrée, située à environ 150 m en contrebas et par une liaison avec la
retenue du Sautet, située 5 000 m en aval dans le domaine skiable, afin d’y
puiser jusqu’à 150 000 m³ lors des années déficitaires en eau. Ce que ne
présentent pas non plus les avis et publicités d’enquête, c’est le renforcement
projeté du réseau d’enneigement pour 21 pistes, permettant d’enneiger 164 ha de
pistes supplémentaires entre 2 000 m et 2 800 m d’altitude, au moyen de 385
enneigeurs, portant la surface équipée à 243 ha sur un total de 416 ha de
pistes.
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