Archives pour le mot-clef ‘logement’

Les illusions de la politique du logement à Grenoble / 3 : le prix des logements dans l’agglomération

Publié le 5 avril 2013

Schneider3Nous poursuivons nos réflexions sur la politique du logement et de l’urbanisme à Grenoble et dans l’agglomération. Nous avons démontré que l’accélération de la densification produisait l’effet inverse de celui escompté. Au lieu de diminuer la périurbanisation, elle l’amplifie à cause du prix des logements en accession ou en location à Grenoble et dans l’agglomération. Pourtant il serait possible de construire moins cher avec la même qualité s’il y avait une véritable volonté politique. Car plutôt que de construire au rythme actuel, mieux vaudrait s’attaquer à la vacance des logements devenue très importante, notamment à Grenoble, et s’intéresser de près aux évolutions possibles dans l’existant.

La lettre n° 15 de l’Observatoire de l’habitat de la Métro (février 2013) apporte des informations récentes sur les prix des logements.

« Les prix demeurent élevés : les logements neufs se sont vendus 3 500 €/m² en moyenne en 2011. La quasi-totalité des biens se vend désormais à plus de 3250 €/m², alors que l’offre à moins de 2 500 €/m² recouvrait presque l’ensemble du marché avant 2005. »

« La production de logements sur ces trois années renforce le poids de la ville centre (55% des livraisons sur Grenoble, alors que le PLH n’en prévoit que 39%). »

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50 Arlequin : au lieu de détruire, gérons intelligemment l’existant

Publié le 29 mars 2013

Le projet de destruction des 68 logements de bonne qualité du 50 Galerie de l’Arlequin, démolition qui risquerait de fragiliser l’ensemble de la galerie, fait réagir nos lecteurs, voici des réflexions qui complètent nos positions.

« C’est tellement plus facile de détruire un bâtiment et de faire «disparaître» les populations que de prendre en compte des problèmes qui sont avant tout liés à l’incapacité des institutions en place de les gérer.

Le bilan d’ACTIS en matière de constructions neuves et de démolitions au cours du présent mandat est d’ailleurs affligeant si on fait le bilan construction-démolitions alors que la demande d’hébergement n’a jamais été aussi importante dans cette ville et que de nombreux jeunes ménages sont à la recherche d’un toit. Que fait le Préfet face à cette incurie alors que le Conseil général vient de réduire son budget en ce domaine (600 places supplémentaires d’hébergement d’urgence devront être trouvées, soit 1400 au total dans le département de l’Isère). Sollicité par lettre, il est bien silencieux !

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Démolition du 50 Galerie de l’Arlequin : suite et pas fin !

Publié le 23 mars 2013
Le 50 et ses deux panneaux d’affichage contradictoires

Le 50 et ses deux panneaux d’affichage contradictoires

L’affaire n’est pas terminée loin de là. Il faudra bientôt un livre d’histoire pour retracer cette aventure. C’est A. Carignon qui avait lancé l’idée de cette destruction, à laquelle M. Destot s’était opposé avant de changer d’avis et d’adopter cette idée idiote de croire que les difficultés de ce quartier étaient dues au bâti. Il est tellement plus facile de détruire un bâtiment que de s’attaquer aux problèmes sociaux.

Des architectes compétents, choisis par le Conseil municipal, avaient pourtant expliqué que détruire ce bâti était une aberration. Mais comme la vérité fâche, ces empêcheurs de gérer en rond ont été remerciés. Le maire et les responsables d’ACTIS ont décidé de détruire 68 logements sociaux de bonne qualité, quel qu’en soit le prix.

Le 15 septembre 2011, ACTIS dépose un permis de démolir, le 8 novembre 2011 l’adjoint à l’immobilier signe l’arrêté de permis de démolir, par délégation du maire. ACTIS appose tardivement un panneau règlementaire au pied du 50 indiquant qu’un permis de démolir a été obtenu.

A l’époque le droit de l’urbanisme imposait d’obtenir un permis de construire pour un changement important dans le volume d’un bâtiment ou le percement d’ouverture nouvelle. Donc le permis de démolir n’était pas suffisant dans ce cas. Des voisins du 50 ont alors déposé un recours contre ce permis de démolir.

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Les illusions de la politique du logement et d’urbanisme à Grenoble / 2

Publié le 16 mars 2013

Schneider3La politique d’urbanisme menée depuis 2008 à Grenoble a pour conséquence la fuite accélérée d’habitants vers le périurbain à cause des prix pratiqués en accession ou en location dans le parc privé. C’est une ville pour les riches qui se met en place (voir l’article précédent). Nous poursuivons cette analyse par l’étude de l’explosion du nombre de logements vacants à Grenoble ces dernières années.

L’Observatoire de l’habitat à la Métro produit régulièrement des cahiers sur différents aspects de la politique du logement. Celui d’octobre 2012 fait le point sur le suivi du parc existant en consacrant une place importante à la vacance dans les différents segments du parc de logements.

L’observatoire utilise différentes sources, principalement les données appelées FILOCOM de la Direction Générale des Finances Publiques, les dernières disponibles datent du 1er janvier 2010.

« FILOCOM est un fichier qui croise des données issues du fichier de la taxe d’habitation, du fichier foncier des propriétés bâties, du fichier des propriétaires et du fichier de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Il permet ainsi d’avoir des éléments sur les logements et leurs occupants. »

Un logement vacant est un logement libre, que personne n’occupe. L’Observatoire classe la vacance en deux grandes catégories : la vacance frictionnelle et la vacance structurelle :

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Les « Ateliers Populaires d’Urbanisme » au travail à la Villeneuve

Publié le 11 janvier 2013
Tous droits réservés (photo GK)

Tous droits réservés (photo GK)

Les ateliers populaires d’urbanisme (APU) à la Villeneuve se sont mis activement au travail. Créés par un collectif d’habitants pour participer au projet de rénovation urbaine, ils réunissent de manière régulière des habitants du quartier de toutes générations pour travailler sur leurs besoins et leurs envies de réhabilitation, accompagnés par des intervenants extérieurs, architectes, urbanistes, consultants.

Suite à la dernière réunion fructueuse de décembre, 4 ateliers ont été lancés. Un groupe « réhabilitation des logements » (voir plus bas), un groupe cadre de vie axé sur les aménagements du Parc (notamment un jardin), un autre pour les équipements qui a travaillé particulièrement sur la réhabilitation de l’école des Buttes et qui élabore un contre projet à celui de la mairie. Le quatrième est consacré à la défense du patrimoine.

Une permanence d’échange a lieu tous les troisièmes jeudis du mois à 17H au Patio. Exceptionnellement celle du 17 janvier se déroulera à La Cordée au pied du 40 galerie de l’Arlequin.

Le groupe de travail « réhabilitation des logements » s’exprime dans le tract d’alerte suivant :

REHABILITATION DES LOGEMENTS DE LA GALERIE DE L’ARLEQUIN

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Selon le maire, ACTIS ne doit plus faire l’objet de débat au sein du conseil municipal !

Publié le 21 décembre 2012

Il fut un temps, très ancien, où les rapports d’activité d’ « ACTIS « et de « Grenoble Habitat », bailleurs de logement social, faisaient l’objet de réflexion et d’échanges au conseil municipal de Grenoble. Ces 2 outils de la Ville de Grenoble portent une très grande part du parc de logements sociaux, principalement situés en ZUS (Zone Urbaine de Solidarité) en particulier pour Actis et dans une moindre mesure pour Grenoble Habitat.

Les rapports d’activité 2011 ont été vus au conseil municipal de décembre 2012. Ouf ! Il était temps, encore un peu et il n’était plus possible de les examiner avant février ou mars 2013. On peut tout de même se demander pourquoi on a choisi d’évoquer le logement social, lors d’une séance particulièrement chargée qui comptait le vote du budget, l’examen de la Mission d’information et d’évaluation pour Alpexpo, sans oublier le stade Lesdiguières et quelques autres nombreuses délibérations de la même importance.

Le maire de Grenoble qui se dit très attaché à ces outils du logement social, indique en présentant cette délibération « y a-t-il des interventions ? Cette délibération a déjà été vue en commission », sous entendu « on ne va pas passer le réveillon là-dessus ».

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Des infos surprenantes sur la presqu’île

Publié le 21 décembre 2012
Vue du polygone scientifique (tous droits réservés)

Vue du polygone scientifique (tous droits réservés)

Le 13 décembre 2012 le Nouvel Observateur publie, un encart spécial sur « Grenoble dans 10 ans, la Presqu’île, l’Esplanade , la Villeneuve, le tram… »

On y apprend peu de choses intéressantes, exception faite de deux points à souligner :

De Portzamparc ne voulait pas se lancer dans l’opération Presqu’île :« Au début j’ai refusé le projet. Puis j’en ai compris l’importance. ». Dommage qu’il n’en donne pas les raisons. Sa nomination comme responsable du dossier a été prise en catimini par le maire qui ne veut que des grands noms. Ce premier refus montre bien toute la difficulté pour que ce nouveau quartier soit réellement relié au centre ville. De nombreuses barrières rendront difficile cette liaison.

Michel Destot : « Construire des immeubles d’habitations sur la presqu’île et l’Esplanade résoudra la crise du logement et le problème de l’étalement urbain vers les vallées, auquel nous contraignent les montagnes. » Voila la baguette magique qui va résoudre la crise du logement et le problème de l’étalement urbain, mais pourquoi n’y a-t-on pas pensé plus tôt ? Le maire ferait bien de redescendre sur terre et d’analyser les réalités plutôt que de vivre dans le virtuel. Une des raisons qui poussent des ménages à partir ou à ne pas s’installer à Grenoble c’est d’abord les prix des appartements et des loyers. Si la majorité municipale était de gauche, elle s’attaquerait d’abord à ces questions plutôt que de laisser la spéculation immobilière s’étendre grâce aux grands projets pilotés par les promoteurs

Défendre les « appartements regroupés à services partagés » à l’Ile Verte

Publié le 7 décembre 2012

Une longue histoire grenobloise pourrait se terminer en ce qui concerne le maintien à domicile des personnes âgées.

C’est à Grenoble que sont nés les fameux DOCO (domiciles collectifs) durant le mandat d’Hubert Dubedout. Avec d’autres, l’ADES a toujours défendu cette forme de maintien à domicile, attractive face à l’isolement et à la perte d’autonomie, qui est une alternative originale aux établissements pour personnes âgées dépendantes. Dans un établissement, la personne n’est plus réellement chez elle, elle ne peut pas héberger par exemple des membres de sa famille venus lui rendre visite, et dépend d’un règlement intérieur limitant son autonomie.

Lorsque les DOCO ont disparu seul celui des Vignes à l’Ile Verte s’est maintenu grâce à une forte mobilisation de ses habitants, de l’union de quartier et de l’association « Vivre aux Vignes » présidée par Jean-Noël Perdrix. Ainsi ont été créés aux Vignes, les appartements regroupés à services partagés dans l’immeuble du bailleur social ACTIS. Une réalisation rendue possible durant le mandat municipal précèdent grâce à ACTIS et au CCAS (Centre Communal d’Action Sociale).

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Logement social, haro sur les classes moyennes !

Publié le 7 décembre 2012

Le Rouge et le Vert donne la parole à Claude Jacquier, spécialiste de la politique de la ville, qui s’insurge contre des idées reçues en ce qui concerne le fonctionnement du logement social et les mécanismes permettant de préserver la mixité sociale dans les quartiers.

La «province parisienne» cultivée que sonde régulièrement les médias papier et radio institués (le Monde, France Culture), les seuls qui autorisent encore un propos construit, bruit de multiples propos pour le moins étonnants. Si «la question du logement» sur laquelle écrivait Friedrich Engels au 19ème siècle revient en force, l’accent est mis curieusement sur les logements locatifs sociaux qui manquent et sur ces classes moyennes responsables d’occuper «illégitimement» ce patrimoine. Rien de nouveau, tous les gouvernements ont repris la même antienne depuis 30 ou 40 ans et tous les spécialistes autoproclamés l’ont confirmé. Remarquables ignorances qui font que le soufflé artificiellement gonflé retombe aussitôt. Allons-y, chassons les classes moyennes qui se maintiennent encore dans les quartiers de logements sociaux les plus délaissés et on verra les conséquences sur l’équilibre social encore préservé de certains de ces territoires et sur l’équilibre des finances des organismes HLM et des collectivités locales. Bref, «la conjuration des imbéciles» est au pouvoir.

Ces critiques abordent rarement la globalité du fonctionnement du système du logement. Essayons d’y voir un peu plus clair.

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Que faire pour construire des logements moins chers à Grenoble?

Publié le 24 novembre 2012

Depuis des années l’ADES milite pour que des outils publics soient mis en place afin de lutter contre la dérive des prix des logements à Grenoble, renforcée par la politique pilotée par l’adjoint à l’immobilier, soutenu par toute la majorité municipale.

Au conseil municipal du 19 novembre, l’adjointe au logement a présenté une délibération portant sur une charte entre la Ville et la Fédération des Promoteurs Immobiliers des Alpes (FPIA) dont l’ objectif est de faire baisser les prix de certains logements neufs. La démarche est intéressante mais ne va malheureusement pas résoudre le problème posé, à savoir : l’impossibilité pour un nombre important de ménages grenoblois de pouvoir accéder à la propriété ou de trouver des logements en location à des prix abordables.

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Logement social, l’Etat se bouge…

Publié le 8 septembre 2012

Wikipedia Commons (« freely reuse »)

La ministre du logement a annoncé que l’Etat était prêt à céder des terrains pour accélérer la construction de logements sociaux.

Le ministère du logement devrait lire « Le Rouge et Le Vert » de l’ADES avant de rendre publique la liste des terrains de l’Etat disponible à Grenoble.

Un de nos précédents articles faisait état de la vente de l’immeuble de l’IGA à la Bastille par le gouvernement Sarkozy-Fillon à un promoteur privé. Cette information a échappé au préfet de l’Isère et au service France Domaine chargé de réalisé cette vente, puisque ces services ont fourni au ministère du logement une liste de terrains et immeubles de l’Etat disponibles au 1er septembre 2012 qui était erronée, et comportait ce terrain et cet immeuble comme… disponible. Par contre, il est toujours possible au nouveau Gouvernement de demander à l’acquéreur d’abandonner son acquisition ou de faire une transaction pour que ce bien revienne dans le domaine public.

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Enquête publique sur le SCOT, dernier délai le 4 juillet

Publié le 30 juin 2012

Il est important de donner son point de vue dans les registres d’enquête publique, notamment pour des projets qui ont des implications fortes sur la vie quotidienne des habitants de l’agglomération. Seul le document DOO (document d’orientation et d’objectifs) est contraignant dans sa déclinaison au niveau communal, en particulier quand les élus doivent élaborer des documents de planification tels que le PLU (Plan Local d’Urbanisme). C’est donc par rapport à ses propositions ou manques qu’il faut réagir.

Les recommandations sont assez générales et laissent place à une certaine latitude dans les applications, mais sur certains dossiers la vigilance est de mise quant aux positions contraignantes, soit en positif, soit en négatif. En voici quelques unes (non limitatif).

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Le premier adjoint pris en flagrant délit d’incompétence

Publié le 15 juin 2012

(photo GK)

Rappelez-vous, sous prétexte que le collectif « Vivre à Villeneuve » avait demandé à la ministre du logement d’intervenir à propos de la démolition du 50 Galerie de l’Arlequin, J. Safar (1er adjoint) s’était élevé contre une « manipulation politique ». D’autant que selon lui, la ministre (écologiste) n’était pas légitime à traiter ce dossier, qui relevait de la seule compétence du ministre (PS) de la ville. Comme assez souvent, et bien qu’il le fasse avec un aplomb étonnant, le premier adjoint se trompe. Son affirmation est évidemment fausse, et il aurait dû prendre la peine de lire le décret du 24 mai 2012 décrivant les attributions de la ministre, Cécile Duflot pour le reconnaître. Puisqu’il ne l’a pas fait, pour sa gouverne, en voici deux extraits :

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Le prix des logements à Grenoble

Publié le 23 mars 2012

Régulièrement des études sont publiées sur les prix des logements à Grenoble :

  • L’Express du 7 mars 2012 indique que le coût moyen d’un logement ancien à Grenoble est de 2422 €/m2 (+2,4% en un an) et le neuf de 3854 €/m2 (-2,2% en un an). Le loyer moyen (hors charge) est de 11,8 €/m2 de surface habitable.
  • L’observatoire des notaires de l’Isère donne des chiffres proches : prix moyen d’un logement 2388 €/m2.

Ces prix déjà très élevés, et l’écart entre logement neuf et anciens montrent que la politique actuelle de construction de logements neufs soutenue par la majorité municipale est faite pour les riches et participe à la spéculation foncière. Il est tout à fait possible de construire des bâtiments neufs à basse consommation (BBC) pour moins 3000 €/m2 à Grenoble. Accepter de dépasser ce prix, c’est jouer le jeu des promoteurs privés qui n’acceptent de construire qu’avec au moins 30 % de marge.

Mais malheureusement, les amis des banquiers et des promoteurs privés sont majoritaires dans la majorité municipale…

Stop à la démolition du 50 Galerie de l’Arlequin

Publié le 16 mars 2012

photo GK

Ils sont de plus en plus nombreux à s’élever contre la démolition de 68 appartements de bonne qualité au 50 Galerie de l’Arlequin. Aucune des raisons avancées pour la justifier ne résiste à l’analyse. Un objectif qui a la vie dure puisque le corrompu l’avait déjà envisagé et s’était finalement abstenu devant l’opposition de la population. Mais c’était une autre époque, celle où notre maire avait promis de ne jamais démolir ces bâtiments.

Cette attaque contre le logement social est incompréhensible dans cette période très difficile pour de nombreuses familles. Imposer une telle charge au bailleur ACTIS est contraire à la solidarité la plus élémentaire envers les locataires qui verront leurs loyers augmenté plus vite à l’avenir.

Un collectif se mobilise et ne désespère pas de faire reculer la majorité municipale sur cette mauvaise décision qui ne servira à rien, sauf à diminuer le nombre de logements sociaux et mettre en difficulté le bailleur ACTIS.

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Logement : la droite grenobloise prise au piège

Publié le 5 février 2012

Communiqué du 31 janvier 2012, publié par l’ADES, Europe Ecologie – les Verts Grenoble, Les Alternatifs

Après la décision de Sarkozy sur l’augmentation du droit à construire de 30 %, la droite grenobloise se trouve prise au piège. Que va-t-elle faire ?

Il est clair que cette décision prise sans aucune étude ou concertation avec qui que ce soit est une manœuvre purement électorale et doit être refusée par les communes. A Grenoble, elle viendrait conforter les projets immobiliers en cours de tours et d’immeubles de grandes hauteurs. C’est une raison supplémentaire pour engager dans les meilleurs délais, une révision en profondeur du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Grenoble en fonction de l’évolution des réalités économiques et sociales et en fonction de la ville que veulent les habitants.

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Démolition du 50 galerie de l’Arlequin

Publié le 28 janvier 2012

A la question du Dauphiné Libéré (19 janvier 2012) « Que pensez-vous de la destruction programmée du 50 galerie de l’Arlequin? » Jean François Parent, urbaniste qui a participé en première ligne à la création de la Villeneuve, répond :

« C’est une opération purement médiatique. Bien sûr tout n’est pas parfait. Il y a des erreurs initiales qu’il s’agit de corriger. Avec l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine), on va dépenser dix fois plus pour détruire que pour rénover l’ensemble. Je ne parle pas d’une couche de peinture. Mais plutôt d’un travail de fourmis. Rajouter un ascenseur ici, modifier une coursive là, etc. C’est un travail de détails autrement moins spectaculaires qu’une destruction. Pensez vous que le quotidien des habitants du 60 ou du 40 en sera pour autant amélioré ? ».

C’est effectivement la voix de la sagesse. Le coût de la destruction de 65 logements a été fixé à la somme de 4,42 M€ (valeur 2008) par la convention ANRU. Mais le permis de démolir délivré à ACTIS a fixé à 68 le nombre de logements à démolir car certains appartements étaient à cheval sur le 50 et le reste du bâti. Donc le coût réel sera certainement beaucoup plus élevé et tout dépassement sera à la charge d’ACTIS. Cela va coûter très cher au bailleur social puisqu’il doit reloger les locataires et perd 68 loyers sur des dizaines d’années, qui ne lui seront pas remboursés. Comme ce sont les locataires qui à 80 % financent ACTIS, ils paieraient cette démolition qui n’aurait servi à rien. Si cette démolition se faisait, ce serait un pur gaspillage et un mauvais coup porté à ACTIS et à ses locataires, il est encore temps de revenir sur cette décision absurde qui ne servirait à rien. Encore un gaspillage qui pourrait être évité.

Fraude sur un permis de construire ?

Publié le 2 décembre 2011

L’histoire de la maison Joya n’en finit pas de faire des vagues. Souvenez vous : lors de l’élaboration du PLU en 2005, le maire, en catimini, a fait sauter la protection qui empêchait la destruction de la maison Joya. La Fédération des Œuvres Laïques, propriétaire de la maison avait des difficultés financières et cherchait à vendre. Un promoteur avait alors obtenu un permis de démolir et un permis de construire pour une opération immobilière juteuse. Une mobilisation exemplaire des habitants a empêché la destruction et a obligé le promoteur à revoir sa copie. En 2010, ce dernier a obtenu un nouveau permis de construire, intégrant la maison Joya en l’état mais avec une extension pour un ensemble de 74 logements étudiants.

Lors du conseil municipal du 21 novembre dernier, les élus « Ecologie et Solidarité » ont interrogé le maire et sa majorité sur des soupçons de fraude qui pèseraient sur cette construction. Contrairement aux affirmations de l’adjoint à l’urbanisme, depuis le 24 octobre, la ville de Grenoble a dans les mains un recours gracieux lui demandant le retrait immédiat du permis de construire accordé à la société « Villes et Villages Création » en 2010 pour la maison JOYA pour un motif de fraude. Ce recours est déposé par des habitants et soutenu par les collectifs Vivre à Grenoble et Vivre à Berriat, il se fonde sur les éléments suivants :

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Trop de tout, trop de tours : prends garde !

Publié le 18 novembre 2011

En tenant compte du fait qu’au niveau national, la vente de logements sur plan a chuté de 22% au premier semestre, que, selon le dernier colloque de l’Agence Nationale pour l’Information sur le Logement (ANIL), la densification des centres villes fait doubler le coût du mètre carré construit, qu’enfin les tours peuvent être infernales, tout élu normalement constitué (c’est à dire respectueux de la démocratie et conscient de ses responsabilités) devrait réviser son jugement et mettre un coup d’arrêt à la frénésie immobilière qui s’est emparée de Grenoble pour… réfléchir puis débattre.

Si l’on en croit les propos de J. Charles Castel du Centre d’Etudes sur les Réseaux, les Transports et l’Urbanisme (CERTU), rapportés par le « Monde » du 30 octobre 2011, les élus sont dans une impasse car « s’ils défendent leurs centres-villes, ils produisent pour les riches » (ndlr : pour rappel, 80% des logements neufs ne sont accessibles qu’aux Français les plus riches). « Les classes moyennes et modestes, si elles n’obtiennent pas un logement social, n’ont alors pas d’autres choix que de s’installer plus loin, pour y trouver un terrain bon marché et des coûts de construction supportables… Si vous doublez le nombre de mètres carrés constructibles sur un terrain, vous quadruplez son prix. » N’y a-t-il pas là un vrai sujet de réflexion et de débat ?

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Réflexions sur la politique du logement à Grenoble

Publié le 24 septembre 2011

Les réalités changent vite, les politiques publiques doivent lutter contre les dérives du marché fou, celui de la spéculation et de la financiarisation d’un bien essentiel : le logement. La politique du logement doit devenir une priorité d’intervention publique pour les habitants actuels et futurs.

Dans « le Monde » du 8 septembre 2011 un article indique qu’en France, les loyers augmentent et que les locataires gagnent moins. En 10  ans les loyers ont augmenté (en moyenne) de 24 %, de 32 % pour les studios, alors que le revenu réel des ménages a baissé de 2% (en moyenne).

Cet effet ciseaux entraîne pour de nombreux ménages de grandes difficultés à finir le mois et les impayés augmentent, signature de l’augmentation de la précarité. L’Union sociale de l’habitat qui regroupe 800 organismes HLM gérant plus de 4 millions de logements, indique que dans le logement social la part des ménages en impayé de loyer de plus de 3 mois est passé de 5,4% à 6,7 % en deux ans (fin 2008 à fin 2010) et ceci malgré les aides spécifiques.

La même dégradation se fait jour dans le parc locatif privé.

Gilbert Emond de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) déclare :

« Je ne crois pas à un retour des institutionnels dans l’immobilier résidentiel, contrairement aux incantations des pouvoirs publics. Seuls les organismes HLM sont, à mon avis, capables de répondre en qualité et en quantité aux besoins en logements des classes moyennes. »

Dans « Le Monde Argent » du 14 septembre 2011 un article attire l’attention sur « les villes où l’on peut encore investir… et les autres ». Il donne comme exemple négatif la situation de Lille où il serait déconseillé d’investir car le coût des appartements de petites surfaces dépasse les 4000 €/m2 et se louent entre 350 et 380 € par mois, difficile dans ces conditions de rentabiliser son achat rapidement. Or les prix à Grenoble atteignent des niveaux équivalents ou supérieurs pour les appartements de petites surfaces. C’est ce qu’indique l’étude de l’Express (n°3138 du 24 au 30août 2011) à partir des données des notaires : la moyenne du prix des studios neufs était de 4130 €/m2 fin mars 2011. Le prix des logements neufs a augmenté de 14,5 % en un an entre le 1er avril 2010 et le 31 mars 2011.

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