Lundi 4 novembre la majorité municipale présentait son Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) aux Grenoblois qui étaient invités à en débattre. Dans un Plan local d’Urbanisme (PLU), le PADD constitue la philosophie générale autour de laquelle sera construit le reste du PLU. De débat il n’y a pas eu, les élus monopolisant la parole. Les présents, heureusement pas trop nombreux, n’ont eu droit qu’à poser quelques courtes questions et ont eu de longues réponses souvent inintéressantes et convenues. Les élus de la majorité n’ont rien apporté de nouveau et ont ressassé les mêmes idées entendues durant tout le mandat. Pourtant le PADD fonde la vision d’avenir pour la ville et l’agglomération, mais de vision ils n’en ont plus… Cela faisait fin de règne d’une équipe usée, incapable de tirer les leçons de ses échecs nombreux notamment en matière d’urbanisme.
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Les échos du Bd Jean Pain
Peu avant la séance du Conseil municipal du 21 octobre 2013, sur le parvis de la mairie, l’association « Vivre à Grenoble » s’est rappelée au bon souvenir de la majorité municipale. Forte de 10 000 signataires grenoblois de la pétition contre le projet de l’Esplanade et malgré son inscription à l’ordre du jour du Conseil municipal du 17 juin dernier qu’elle avait su imposer, l’association estime que la majorité se comporte comme si ce débat n’avait jamais eu lieu. En effet à ce jour aucune réponse à ses demandes de non occupation du périmètre de l’Esplanade, de référendum sur le projet de l’Esplanade, ni à sa proposition alternative de moratoire jusqu’aux élections de mars 2014. Ainsi va la démocratie participative à Grenoble, lorsque 10% du corps électoral grenoblois s’exprime clairement. Et visiblement cela risque de durer puisque L. Masson adjointe à la démocratie locale présente sur le parvis de la mairie, et tournant le dos aux membres de « Vivre à Grenoble » indique aux journalistes dans un même mouvement que « la concertation, on est en plein dedans » et que « le projet a été retravaillé ». De deux choses l’une, ou le projet a été retravaillé et la concertation n’a plus lieu d’être, ou bien la concertation est en cours et le travail se poursuit. Or on apprend que le cabinet de Portzamparc présentera ses modifications. C’est bien ce que l’on disait, on attend toujours une vraie concertation.
Politique du logement et d’urbanisme : à revoir
Depuis des années nous tirons la sonnette d’alarme sur la politique d’urbanisme et de construction de logements à Grenoble. Au lieu de s’interroger sur les conséquences négatives du prix des logements (en location comme en accession), l’adjoint à l’immobilier continue de recaser de vieilles analyses qui étaient pertinentes il y a 10 ans, mais qui ne le sont plus à cause de l’explosion des prix dans l’immobilier.
Politique politicienne : l’UMP, le PS, le PC et les autres
La décision de l’UMP est donc tombée. La Commission nationale des investitures (dont fait partie Carignon) a suivi à la lettre ce que Carignon, Copé et Peyrin proposaient, une liste UMP à Grenoble où Chamussy serait n°1, Carignon n° 3, Piton n° 5 et Cazenave n° 7. Les places paires seront réservées à des candidates femmes. Est-ce que cet attelage va tenir la distance ? Depuis son retour à l’UMP, M. Chamussy a été obligé d’avaler de grosses couleuvres et s’il accepte cette situation, il sera la marionnette que le corrompu manipule. Un sondage commandé par MM. Chamussy et Cazenave réalisé par l’IFOP confirme que Carignon est le plus connu mais est refusé par une très large majorité des Grenoblois. D’où ce mariage de la carpe et du lapin qui renvoie aux heures sombres de la corruption à Grenoble entre 1983 et 1995. (voir le communiqué du rassemblement « Non au retour du corrompu à Grenoble ! »)
J. Safar est donc accepté (sans enthousiasme) par le PS grenoblois comme tête de liste.
Révision du Plan Local d’Urbanisme, peut beaucoup mieux faire
Samedi 28 septembre, la ville organisait une réunion publique pour rendre compte de la concertation de ces derniers mois sur l’élaboration du futur Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) qui sera débattu au conseil municipal du 18 novembre 2013. Peu de monde, 80 personnes au total, dont des élus et des agents des services. Comme d’habitude, un document sur papier glacé avec beaucoup de photos et suivant la charte graphique du fameux « Grenoble Factory ».
De nombreux éléments intéressants, discutés depuis des mois dans les ateliers et diverses réunions, ont été débattus. En revanche on peut relever des manques très importants :
Politique politicienne: dauphin au PS, politique d’urbanisme et sociologie
M. Destot a décidé de passer la main à Jérôme Safar. Dans le Point du 18 septembre il déclarait « N’est-il pas plus difficile d’installer son dauphin que d’être réélu pour la quatrième fois ? » On se croirait en monarchie : le suzerain installe son dauphin. En république ce sont les électeurs qui décident, ce sera encore le cas à Grenoble. Les militants socialistes devront entériner sans broncher le choix du prince et pourtant ils sont nombreux à ne pas apprécier cette façon de fonctionner. La candidature de J. Safar, ne changera rien puisque déjà il faisait tout. Ce sera la continuité sans changement. On ne peut pas dire que M. Destot, sur son blog, apporte un soutien sans faille à son dauphin : « j’ajoute, pour ceux qui aiment les défis que personne n’a jamais réussi, à Grenoble, à passer la main à un successeur de sa famille politique ». Les lois de la statistique sont donc en défaveur du dauphin.
Sauvegarde de la tour Perret
A l’occasion des journées du patrimoine, signalons le lancement d’une pétition pour la sauvegarde de la tour Perret.
La tour Perret est dans un état plus qu’alarmant : les ferraillages des piliers sont, en de fréquents endroits, apparents, altérés voire rompus. A terme, la stabilité de la construction est menacée. Hormis un ragréage de façade (peu efficace dans la durée) effectué en 1951, cette tour n’a jamais bénéficié de travaux d’entretien ou de rénovation en 89 ans.
Plus on attend pour la restaurer plus cela va couter cher. Tous les détails sur le site : http://sauvonslatourperret.blogspot.fr/
Lutte contre la périurbanisation, un échec
« En construisant, notre objectif était de limiter l’étalement urbain. Or on observe que le péri-urbain continue à se développer. » Voila l’aveu d’échec de la politique d’urbanisme et de logement de la majorité municipale, reconnu par l’adjointe au logement (Acteurs de l’économie n°115 juillet-août 2013).
Les données officielles de la Métro montraient il y a quelques années, qu’il suffisait de construire environ 500 logements par an dans Grenoble pour maintenir la population. Or la nouvelle majorité a décidé de construire 1000 logements par an pour éviter le départ des Grenoblois dans le périurbain. Mais cette solution c’est avérée désastreuse car les logements construits l’ont été à des prix beaucoup trop importants, malgré les cadeaux faits aux promoteurs, notamment sur le foncier.
Attention au déferlement des promesses
Durant l’été on a pu noter une accélération des promesses par la majorité municipale sur des thèmes qui ont fait l’objet de lourdes polémiques :
Urbanisme
Devant les protestations des habitants à propos de la construction d’une tour à l’angle du cours de la Libération et de la rue des Alliés, le maire a enfin demandé aux services de la ville et a l’adjoint à l’immobilier de ne pas délivrer le permis de construire et au promoteur et son architecte de revoir le projet. Le maire espère ainsi repousser le projet à plus tard, si possible après les élections de mars 2014, mais il ne l’a pas arrêté : donc vigilance.
Scolaire
Suite à des implantations massives de nouveaux logements sans aucune réflexion sur les équipements publics qui devraient suivre, il manque cruellement de places dans certains groupes scolaires et de collèges.
Urbanisme toujours plus haut et plus cher
Au carrefour du Cours de la Libération et de la rue des Alliés (au point dit de convergence dans le PLU), un promoteur privé se propose de construire une tour de 50 mètres de haut (R+16 étages) avec plus de 90 appartements. Comme le dit sans rire l’adjoint à l’immobilier : « La hauteur ? Elle est dans les gènes de Grenoble, c’est la montagne » ! Une réunion publique très mal annoncée a tout de même attiré une centaine d’habitants opposés à ce projet qui agresse directement des petites maisons et petits immeubles voisins.
Patrimoine : ZPPAUP puis AVAP… Attention aux mensonges !
L’enquête publique sur le projet d’AVAP de Grenoble (Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine) s’est terminée le 28 juin. Peu de monde est allé donner son avis ou faire des contre propositions. Il faut dire que le dossier était particulièrement indigeste et le lieu de consultation plus discret que d’habitude. Pourtant il s’agit de définir des protections en centre ville pour éviter que le patrimoine architectural et paysager ne se dégrade. L’AVAP doit remplacer la ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager) qui est actuellement en vigueur et annexée au PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Grenoble.
Le projet d’AVAP a fait l’objet de deux réunions publiques. A cette occasion l’adjoint à l’immobilier a bien précisé que les protections de la ZPPAUP étaient reprises par l’AVAP. Or ceci est faux.
Esplanade, tout reprendre dès le début
Après plusieurs mois de réflexion, la majorité municipale a accepté d’organiser une séance spéciale du conseil municipal sur le projet Esplanade. On ne peut pas dire que ce fut une grande réussite car on a eu droit à un très long rappel du projet qui avait déjà été présenté le 24 mai lors de la réunion d’information. La seule nouveauté a été l’intervention de l’association « Vivre à Grenoble » qui a mis les pieds dans le plat et donnée des informations inédites.
Malheureusement il n’y a pas eu de réponses argumentées de la part des défenseurs du projet qui ne veulent rien céder et qui prévoient de voter la réalisation de la ZAC en septembre prochain.
Ce que l’on peut retenir de ce premier et peut être unique débat contradictoire :
A Grenoble : des logements, des logements et puis… rien
Quoi de mieux que les réunions publiques pour faire entendre sa voix et aborder les questions qui fâchent ? La réunion initiée par la ville le 24 mai dernier sur le projet de l’Esplanade a été l’occasion pour un participant dans l’assistance de l’expérimenter sur un sujet brûlant, celui des équipements scolaires. Alors que les habitants ont actionné le signal d’alarme depuis fort longtemps, il n’est un secret pour personne que sur le secteur 1 (Berriat, Bouchayer-Viallet…) les écoles et collèges sont arrivés à saturation. On n’ose imaginer la suite si les projets Presqu’île et Esplanade venaient à voir le jour dans les configurations actuelles. A question pertinente, exigeant sinon des réponses précises, du moins des perspectives claires, C. Crifo conseillère générale, n’a guère rassuré son interlocuteur et le public par le flou de son intervention sur l’avenir des collèges. Quant au sort des écoles, l’adjoint à l’éducation également présent a jugé plus prudent de garder le silence.
Pourquoi vouloir urbaniser à outrance l’Esplanade ?
« C’est bien gentil d’être contre le projet de l’Esplanade, mais vous n’avez rien à proposer ! », voilà le genre de reproches que l’on pourrait être tenté de nous adresser (si ce n’est déjà fait), tant nous avons décrit ici par le menu les raisons fondamentales de notre opposition au projet d’urbanisation tel que présenté par la majorité municipale. Mais en fait, c’est toute la copie qui est à revoir : sur le plan démocratique c’est une évidence, ne serait-ce que parce qu’il n’existe qu’un seul et unique projet ; et sur la pertinence d’urbaniser à ce point l’Esplanade, la question reste posée.
En effet si, contrairement au discours de la majorité, on part du postulat qu’il n’y a aucune justification à urbaniser la ville à outrance, et nous en avons fait maintes fois la démonstration, le regard change. Pour autant on peut imaginer que ce secteur de la ville trop longtemps délaissé bénéficie d’un coup de jeune, sans le faire disparaître d’un trait de plume.
IGA : la préemption peut avoir du bon

Wikipedia Commons (« freely reuse »)
Nous avons tous été témoin du scandale de la dégradation sur le site de la Bastille de l’ancien bâtiment de l’Institut de Géographie Alpine, propriété de l’Etat. Ce bâtiment a été acheté par un privé en 2011. Il a été squatté et dégradé et la ville a mis longtemps avant de décider de faire cesser ce scandale. Maintenant l’adjoint à l’immobilier se lamente dans le quotidien régional du 16 mai : « Regardez l’Institut de géographie alpine. Aujourd’hui, on peut dire que ça défigure le site de la Bastille, mais c’est un bâtiment de grande qualité, bien pensé, solide et on pourra y faire quelque chose de très bien »… « Mais tant que nous ne sommes pas propriétaires… ». Mais pourquoi donc la ville n’a pas acheté à l’Etat ce bâtiment, pourquoi ne l’a-t-elle pas préempté ? Gouverner c’est prévoir. Voila où mène le libéralisme poussé à l’extrême par la majorité municipale. La préemption peut avoir du bon pour défendre l’intérêt général.
Urbanisme : il ne faudrait pas prendre les habitants pour des imbéciles !
Aveu de l’adjoint à l’immobilier : si les Grenoblois signent massivement la pétition contre le projet de l’Esplanade c’est qu’ils n’ont pas bien compris le projet. Ce professeur auto proclamé va donc expliquer à ces mal-comprenant de Grenoblois son projet lors d’une réunion publique avant l’été. Il serait temps !
Voila un projet dont la ZAC (Zone d’Activité Concertée) a été créée et votée le 23 janvier 2012, dont le PLU a été profondément remanié le 25 juin 2012, autrement dit aujourd’hui tout est bouclé pour l’essentiel et l’élu responsable du dossier vient de s’apercevoir que les habitants n’ont pas bien saisi ! A croire que l’adjoint à l’immobilier prend les habitants pour des demeurés. Car si quelqu’un a mal compris ce qui se passe c’est bien lui qui, enfermé dans ses certitudes, n’entend pas les très bonnes raisons que de nombreux Grenoblois ont de s’opposer aux projets de la majorité.
Ateliers populaires d’Urbanisme de la Villeneuve : propositions

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Ce sont plus de 200 habitants qui ont activement participé aux Ateliers Populaires d’Urbanisme (APU) depuis des mois. Un groupe de travail « réhabilitation », composé d’habitants et de professionnels, vient de présenter 30 propositions concernant la réhabilitation de l’Arlequin. Il est fort dommage que les élus municipaux, responsables de ce projet de réhabilitation, n’acceptent pas de travailler avec les APU. Preuve supplémentaire que les habitants se prennent en charge et démontrent leur capacité de réflexion et de propositions. Les élu-es devraient se réjouir au lieu de boycotter ce travail !
Voici les propositions du groupe réhabilitation :
Vivre à Grenoble : Un stylo de la démocratie locale pour le maire!
L’association « Vivre à Grenoble » a offert le 11 avril un stylo géant au maire de Grenoble, ainsi qu’une enveloppe géante pré-timbrée à l’adresse de l’association pour qu’il réponde enfin à leur demande, datant du 25 janvier, d’organiser un débat extraordinaire au conseil municipal.
Le délai de deux mois étant écoulé depuis la remise des 17000 signatures de la pétition, l’absence de réponse signifie que le maire a refusé implicitement les demandes précises de l’association. Comme d’habitude, la majorité municipale n’en fera qu’à sa tête, ignorant les demandes légitimes des habitants.
Voici le communiqué de « Vivre à Grenoble » du 11 avril.
La réunion sur l’urbanisme du réseau citoyen : un vrai succès
Cette première réunion du réseau citoyen est une réussite indéniable puisque la salle de conférence de la Maison des Associations avait fait le plein.
Après une rapide présentation de la démarche du réseau, trois personnes ont présenté des exemples de la politique actuelle qu’il faut arrêter si on veut préserver un avenir équilibré de notre ville.
Marc Wiel a ensuite mis au débat la question de la densification de la ville. Il a fait état des recherches récentes mettant en cause les visions simplistes qui croient que la lutte contre la périurbanisation passe par la densification. Or, on ne pourra lutter contre la périurbanisation que si
- les prix des logements (location ou accession) restent accessibles au plus grand nombre dans la ville,
- s’il n’y a pas trop d’écart entre le nombre d’emplois et la population active sur un territoire (pour éviter les déplacements des pendulaires).
- si la vitesse des transports est trop rapide, ce qui peut inciter d’habiter loin de son emploi.
Seul le 3ème point est actuellement un frein à la périurbanisation. La politique municipale actuelle a tout faux sur les deux autres points et n’a pour résultat que de détériorer de la situation.
Tour Perret, un poisson d’avril utile
Le 1er avril a circulé une information, selon laquelle la partie haute de la Tour Perret s’était écroulée. Heureusement ce n’était qu’un poisson d’avril.
Néanmoins c’est bien là un scénario qui pourrait être vécu tant la structure de la tour Perret se désagrège au fils du temps sans que les décideurs décident de son sort. En la laissant en l’état elle finira par tomber d’elle-même. Est-ce là le but caché ? Si cet évènement venait à se produire, il coûterait très cher à la collectivité, pour terminer le travail de démolition, recycler les matériaux, les évacuer, etc… et au bout du compte plus rien. Fin du dernier vestige de l’Exposition Internationale de la Houille Blanche et du Tourisme de 1925, fin de cette partie du patrimoine grenoblois pourtant classée au titre des Monuments Historiques en 1998, fin de la première tour en béton armé construite dans le monde, prouesse technique à l’époque, fin du symbole d’une tradition cimentière précoce dans notre région.
Et pourtant, la délibération intitulée : « Restauration de la tour Perret – Approbation de l’étude préalable (1) et commande d’études complémentaires » a été présentée par la Direction du Patrimoine Urbain en conseil municipal le 22 février 2010.