Il n’est jamais trop tard pour faire croire que l’on peut bien faire. Au risque que la crédibilité en prenne un sérieux coup. A l’exemple de la droite municipale grenobloise qui par la voix de M. Chamussy, fustige la majorité municipale sur son attitude à l’égard du collectif « Vivre à Grenoble » que nous soutenons depuis le début. Il se dit choqué par les déclarations des adjoints à l’immobilier et à la Démocratie Locale, qui dit-il, semblent mépriser la démarche du Collectif. Rappelons que le Collectif est né de deux constats principaux : l’absence de démocratie de la majorité municipale et sa propension à densifier à outrance dans tous les secteurs de la ville quel que soit le projet d’urbanisme en cours. On ne reprochera pas à M. Chamussy de prendre partie pour les habitants par voix de presse. Mais peut-être que les habitants concernés auraient aimé l’entendre avec ses amis de droite s’exprimer en tant qu’élus dans le cadre du conseil municipal, ce qu’ils n’ont jamais fait. De là à penser que la « sortie » de M. Chamussy relève de la récupération, il n’y a qu’un pas que les habitants pourraient franchir allègrement. Pour nous, évidemment, c’est déjà fait.
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Création du collectif « Vivre à Grenoble »
L’absence de démocratie dans les décisions municipales et les nombreuses opérations immobilières qui livrent la ville aux promoteurs entraînent des réactions de plus en plus vives de nombreux habitants, qui se sont constitués au fil des années en collectifs de quartiers.
Pour renforcer leurs actions, ces collectifs de quartiers ont décidé de se regrouper au niveau de la ville, en créant « Vivre à Grenoble ». L’ADES soutient cette initiative qui veut renforcer la démocratie citoyenne et changer la politique d’urbanisme à Grenoble.
« Vivre à Grenoble » a présenté à la presse, le 6 octobre, sa démarche et le texte constitutif (ci-dessous). D’autres collectifs de quartiers pourront venir renforcer cette initiative.
« Vivre à Grenoble » – Collectif d’habitants agissant dans le domaine de l’urbanisme à Grenoble
Ces trois dernières années, les projets en matière d’urbanisme et d’opérations de logements se multiplient dans de nombreux quartiers de Grenoble :
- de grands projets avec les ZAC « zones d’aménagements concertés » de l’Esplanade, de Presqu’île et de Flaubert
- des projets de rénovation urbaine pour les quartiers Mistral et Villeneuve
- de nombreuses opérations de constructions de logements privés et publics dans le tissu urbain mixte
Plusieurs collectifs d’habitants se sont créés en parallèle aux Unions de Quartier et aux Conseils Consultatif de Secteur (CCS), pour défendre l’avis des habitants et faire des propositions pour amender les projets de la Mairie et de ses divers opérateurs :
Maîtres d’hôtel
C’est au fil des délibérations d’un conseil municipal que l’on peut mesurer l’entêtement de la majorité à densifier à outrance et à rester sourde aux observations des habitants. Qui a souhaité la construction d’un hôtel 4 étoiles à Hoche sur l’emplacement destiné initialement à « un équipement public structurant » ? Personne, et encore moins les professionnels qui estiment la capacité hôtelière de la ville largement suffisante. Mais la majorité persiste et J. Chiron a présenté une délibération sur ce projet, en lieu et place de Ph. Falcon de Longevialle et G. Fioraso, absents. Chargé de la réalisation de cet hôtel haut de gamme, la SAS Vinci Immobilier avait dans un premier temps choisi le groupe hôtelier « Radisson » qui a finalement jeté l’éponge sans que l’on en connaisse les raisons.
L’objet de la délibération consistait donc à faire approuver la désignation du nouveau bénéficiaire, à savoir le groupe OKKO Hôtels. Né de l’association de deux retraités du groupe hôtelier ACCOR, qui lancent conjointement dès janvier 2012 la marque ELKO (ces deux sociétés sont toutes récentes et n’ont pour l’heure aucune réalisation à leur actif). OKKO se consacre au haut de gamme et ELKO au produit d’hôtels low-coast. Pour l’heure il n’existe que 2 projets OKKO, l’un à Nantes pour un hôtel de 80 chambres que doit réaliser… Eiffage, et dont l’ouverture est prévue en juin 2013, l’autre à Grenoble, avec 138 ou 147 chambres, à réaliser par Vinci pour une livraison envisagée fin 2013. Apparemment il ne semble pas y avoir d’interrogations sur l’éventuelle fragilité d’une telle opération, dans un contexte économique incertain où les alliances entre les groupes privés se font et se défont sur le dos des collectivités publiques. Et ce n’est sûrement pas J. Chiron qui serait taraudé par le doute puisqu’il affirme « c’est comme ça que la ville va de l’avant ». En effet, elle va de l’avant, en klaxonnant, dans un mur de béton.
La démocratie au rebut
Depuis quelques mois déjà, des habitants du secteur 4 (Alliès-Alpins, Beauvert Reyniès, Capuche, Grands Boulevards, Exposition Bajatière) s’inquiètent, comme d’autres à Grenoble, de la tournure que prennent les projets d’urbanisme présentés par la majorité municipale. C’est le cas notamment du collectif « Vivre à Flaubert » mais pas seulement.
Comment en effet ne pas manifester d’inquiétude quand, outre les immeubles de grandes hauteurs, la sur-densification urbaine envisagés, les espaces et équipements publics non pris en compte, etc, on impose le transfert d’équipements telle la déchèterie Jacquard. Quel mal y a-t-il à cela diront certains ? Aucun, sinon que cette décision suscite une forte opposition fondée sur des arguments qui mériteraient un peu d’attention, voire de considération.
Le PS n’est PLU ce qu’il était
Quand on refuse d’assumer ses responsabilités, on s’efforce de trouver un bouc émissaire. C’est ce qu’a fait, on s’en souvient, la majorité municipale, et en particulier les élus PS et apparentés quand le Tribunal Administratif de Grenoble a mis un coup d’arrêt à la révision simplifiée du PLU (Plan Local d’Urbanisme) sur le projet Presqu’île. A qui la faute ? A l’ADES bien entendu ! Mais pointer du doigt l’ADES ne suffisant pas, on a franchi de nouveaux paliers aussi mensongers l’un que l’autre :
- « La décision du tribunal administratif va retarder la construction de logements sociaux » entend-on dire, ce qui est évidemment faux comme nous avons eu l’occasion de le démontrer
- Puisque l’on n’est plus à une outrance ni à un raccourci près, on affirme par conséquent que « L’ADES est contre le logement social ».
Que dirait-on si à notre tour nous utilisions des procédés aussi fallacieux ? Ainsi par exemple à St Egrève, sur le secteur de Fiancey, la majorité municipale a prévu de construire une piscine, une crèche et des logements pour personnes âgées. Mais voilà que le PS vient de déposer un recours gracieux contre le PLU qui, s’il était retenu, n’autoriserait que la construction de la piscine, autrement dit : exit la crèche et les logements. Sûr que les élus PS Grenoblois ne manqueront pas de se mobiliser et de faire savoir publiquement que les élus PS de St Egrève sont contre les équipements publics et les logements.
Le point sur le dossier Presqu’île
PLU : la majorité municipale admet enfin qu’elle s’est trompée…
Le 16 mai 2011, le Tribunal administratif annule la révision simplifiée du PLU (Plan Local d’Urbanisme) de la Presqu’île. Au lieu d’admettre immédiatement son erreur, la majorité municipale a essayé de faire croire que la faute était imputable à ceux qui avaient dénoncé l’illégalité d’une révision simplifiée pour une opération (l’aménagement de la Presqu’île) de cette importance ! Pourtant, la majorité municipale aurait eu la possibilité de faire appel de ce jugement, mais elle ne l’a pas fait, reconnaissant implicitement son erreur. En conséquence le plan d’urbanisme actuellement en vigueur sur la Presqu’île est l’ancien PLU.
Une très bonne nouvelle : les dernières traces de la Rocade s’effacent…
Une modification simplifiée du PLU est en cours, qui doit supprimer des emplacements réservés, en particulier ceux pour la rocade-nord, ce qui signifie l’abandon pour longtemps (espérons pour toujours) de ce projet d’un autre âge, pourtant vivement soutenu par le maire et sa majorité (cela faisait partie des promesses du candidat Destot). Des registres sont ouverts jusqu’au 5 octobre à la mairie et à la Plateforme pour recueillir les observations du public.
Pour une révision globale du PLU de Grenoble
Au lieu de faire des projets d’urbanisme morceaux par morceaux, sur mesure pour le plus grand bonheur des intérêts des promoteurs immobiliers, il faudrait maintenant que soit lancée une grande réflexion sur une révision globale du Plan local d’urbanisme (PLU) sur toute la ville afin de dessiner la ville de demain (à taille humaine). Une «ville en transition» c’est-à-dire, plus économe en ressources, en énergie, prenant mieux en compte l’insertion de la ville de Grenoble dans son territoire réel plus vaste, écologique, économique et social et non celui de la mondialisation financière et technologique. Il y a un mouvement international des villes en transition (http://villesentransition.net/) avec des mesures à mettre en œuvre par les gens au quotidien.
Espaces verts dans la ville, c’est bon pour la santé
Le 27 juillet parait dans Le Monde une tribune intitulée « Les espaces verts au secours de la Sécu », par le Président de la Fédération Française du Paysage et le Président de l’union des entrepreneurs du paysage et de l’association européenne des entreprises du paysage. Cette tribune cite des études scientifiques qui démontrent le rôle primordial des espaces verts sur la santé publique, et qu’il y a un lien direct ente la présence de vert en ville et l’amélioration de la santé physique et mentale des habitants. Le fait d’avoir une habitation avec vue sur un espace vert permet une économie moyenne de 340 € par an et par personne des dépenses de santé !
Voila de quoi faire réfléchir nos excités de la densification à outrance. Une révision profonde du Plan local d’urbanisme (PLU) de Grenoble devrait prendre en compte ces nouvelles données, et revenir sur des projets qui n’ont d’autres fonction que de donner satisfaction aux promoteurs. Le Schéma de cohérence territoriale (SCOT) devrait imposer un rééquilibrage de la construction de logements et principalement de logements sociaux, sur l’ensemble de l’agglomération.
ZAC Neyrpic à Saint Martin d’Hères, la mairie fonce dans le mur…
A Saint Martin d’Hères c’est la folie des grandeurs qui pilote l’avenir de la ville. La ZAC Neyrpic veut abriter un centre commercial démesuré, en contradiction avec le schéma de cohérence territoriale (SCOT). Ce dernier demandait à ce que soient limités les grands centres commerciaux dans l’agglomération afin de permette un développement du commerce de proximité. Durant un certain temps, le Préfet et le Président du SCOT avaient émis des réserves sur les projets du maire de Saint Martin d’Hères, puis ils ont fermé les yeux. Récemment, après enquête publique, le Préfet a délivré la déclaration d’utilité publique (DUP) permettant à la ville de préempter des propriétés privées pour poursuivre son projet pharaonique. Les élus écologistes et d’autres personnes ont déposé des recours contre la DUP au Tribunal administratif. Tout récemment la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) vient de donner un avis favorable à l’extension de la zone commerciale.
Il faut espérer que la justice mettra un coup d’arrêt à ce délire qui risque d’avoir des conséquences désastreuses dans l’agglomération, en exacerbant la concurrence entre zones commerciales et en contribuant à créer des emplois précaires en périphérie tout en détruisant des emplois en ville centre, en alimentant toujours la spirale de la consommation effrénée basée sur le modèle du « tout en voiture » comme le montre déjà IKEA . A suivre…
Naissance du collectif vivre à Flaubert
Des habitants motivés pour réfléchir sur l’avenir de leur quartier se mobilisent contre les projets de la mairie à propos de la future Zone d’aménagement concerté – ZAC Flaubert. Lors du précédent mandat, le Conseil du secteur 4 (CCS4) avait émis en septembre 2007 un avis très argumenté sur la future ZAC en demandant que le projet soit co-construit avec les habitants. Malheureusement la nouvelle majorité l’a oublié et impose ses décisions sans y associer les habitants. Le Collectif « Vivre à Flaubert » réagit et conteste les décisions prises : déplacement et agrandissement de la déchèterie Jacquard, choix d’immeubles de grande hauteur (notamment tours de 38 étages)… Le collectif lance un appel à le soutenir et le rejoindre :
« Le projet « ZAC FLAUBERT » proposé par la mairie repose sur des opérations immobilières qui favorisent les promoteurs et la spéculation foncière et ne répondent pas aux attentes des habitants.
Le Plan Local d’Urbanisme prévoit une stabilisation du nombre d’habitants à Grenoble, une des villes les plus denses de France. Jusqu’à présent il fallait augmenter le nombre de logements pour maintenir le nombre d’habitants suite aux évolutions du mode de vie. Désormais, la population est en train de ré-augmenter (les derniers chiffres de l’INSEE donnent 159 000 habitants).
Les habitants sont attachés à l’embellissement de leur cadre de vie et à l’amélioration de la qualité de vie. Ils souhaitent une ville à taille humaine qui respecte les caractéristiques des différents quartiers et secteurs.
Concertation à gogos
Il y a eu pendant quelques temps le MODEM (Mouvement Démocrate) qu’il a présidé et depuis peu le groupe municipal « Grenoble Démocrate » que bien sûr, il préside, alors on aurait mauvaise grâce à ne pas voir là le profond attachement qui lie Ph. Falcon de Longevialle à la démocratie. D’ailleurs il le prouve quasi quotidiennement dans son « action » politique d’élu à l’immobilier. Exemple : cette dernière réunion du 28 juin dernier, dite de « concertation » sur le projet de ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) Flaubert. Dans le public présent, un énergumène mal embouché a eu l’outrecuidance d’évoquer une éventuelle délocalisation de la déchèterie Jacquart. La réponse de l’édile n’a pas tardé « la délocalisation (de la déchèterie) n’est pas négociable ». L’élu de secteur et l’élue à la… comment dit-on déjà ?… Démocratie Locale, présents et témoins de cette grande marche vers la démocratie n’ont pas jugé utile de se manifester. Tous les trois s’étaient probablement imprégnés de cette définition de la concertation : « la concertation suppose la confrontation entre les parties, l’échange d’arguments, l’explication des points de vue de chacun… c’est préparer une action en commun » et se concerter c’est « s’entendre pour agir ensemble ».
Interland et la démolition du 50 galerie de l’Arlequin
En juillet 2009 la majorité municipale sélectionne une équipe d’architectes réputés regroupés dans le cabinet INterland. Leur conception de la rénovation urbaine est connue et largement publiée : au lieu d’opérations de construction/démolition qui souvent ne permettent pas aux habitants de revenir dans leur quartier, et qui font fi de toute une mémoire tissée parfois durant des vies, ils proposent de rénover même des tours d’après guerre bâties trop rapidement devant l’urgence de loger les sans-abris.
Ce cabinet d’architectes a montré que ces rénovations, au final quand tous les coûts sont intégrés, sont moins chères que les destructions médiatiques de barres d’immeubles.
La majorité attend de ce cabinet qu’il préconise le contraire de tout ce qu’il a proposé dans des cas semblables et même dans des bâtis bien plus dégradés. On peut se demander pourquoi cette majorité municipale a, dans un premier temps, choisi ce cabinet d’architectes sachant que ses préconisations ne correspondraient pas à son projet de démolition du 50 galerie de l’Arlequin ?
Le collectif « Vivre à Berriat » manifeste devant la mairie
Lors du conseil municipal du 20 juin le collectif « Vivre à Berriat » a diffusé des documents très précis sur des opérations immobilières contestables conduites par la Ville.
Nous avions déjà évoqué le 28 mai dernier ce collectif d’habitants qui agissent de manière indépendante pour défendre et promouvoir d’autres formes d’urbanisme et d’architecture, dans le respect du passé, du présent et de l’avenir, du quartier Chorier Berriat et de ses habitants.
Le collectif critique 3 opérations immobilières de l’ilôt d’Alembert, du 27 rue Raspail et de l’angle 20ter rue Raspail – Traverses des Iles et déplore qu’encore 4000 m² de locaux d’activités sont promis à la démolition
Que veut le collectif :
- une véritable concertation sur l’ensemble des opérations des anciens terrains du GRETA
- de la mixité et des projets qui respectent l’identité urbaine de ce secteur de notre quartier
- la préservation des locaux d’activité existants
- des locaux d’activités à bon marché plutôt que des logements hors de prix
- des logements sociaux et familiaux de qualité avec moins de densité
- le respect du PLU pour ces 3 opérations
- une révision du PLU qui clarifie les règles dans les tissus urbains mixtes comme celui du quartier Chorier Berriat.
Pour plus de renseignements : Collectif Vivre à Berriat – 39 rue Mozart 38000 Grenoble – 04.76.96.70.15 – www.vivaberriat.canalblog.com – mel : vivaberriat@gmail.com
Le soutien de la Métro au groupe Eiffage est scandaleux !
Eiffage, le grand groupe privé de travaux public veut devenir le leader de la conception de l’urbanisme post-carbone. Voici comment il présente son nouveau laboratoire de recherche « Phosphore » :
« Conscient de son impact sur l’environnement et de son exposition potentielle à une fiscalité carbone, EIFFAGE a choisi d’anticiper et d’orienter sa recherche et développement non seulement vers de nouveaux modes et procédés constructifs moins émissifs, mais également vers une approche réellement globale d’un développement urbain durable, dont le progrès ne se mesurerait plus à ses seules avancées technologiques.
Le projet baptisé PHOSPHORE, laboratoire de recherche en développement urbain durable, se situe au cœur de cette stratégie d’évolution des métiers d’EIFFAGE et de son offre en direction des acteurs en charge de la ville.
Depuis plus de deux ans, des ingénieurs d’EIFFAGE issus de toutes les branches du Groupe, construction, travaux publics, pôle énergie, pôle métal et concessions autoroutières, travaillent ainsi sous maîtrise d’ouvrage de la direction développement durable du Groupe à l’élaboration d’un projet virtuel complet d’aménagement urbain durable. »
Après Marseille et Strasbourg, le 27 mai 2011, la Métro a passé une convention Phosphore IV avec Eiffage pour la mise en place d’une démarche partenariale de recherche et développement de prospective en développement urbain durable sur le territoire de l’agglomération grenobloise à l’horizon 2030. La Métro payera 885 000 € à Eiffage pour cette R&D (Recherche et Développement).
Mais pourquoi les collectivités locales ne se sont-elles pas rapprochées pour initier avec les laboratoires de recherche publique une collaboration sur ces questions ? Les grands groupes privés ne sont pas des philanthropes et tout le savoir qu’ils accumulent grâce à l’aide publique leur permettra de dominer le marché dans les prochaines années dans le sens qu’ils choisiront, c’est-à-dire au mieux de leurs intérêts.
Les projets de tours doivent être abandonnés !
Devant les projets de tours qui se multiplient à Grenoble, il est important de faire le point sur leur consommation énergétique, que ce soit en fonctionnement ou lors de leur construction.
Nous renvoyons pour cela à une étude technique de janvier 2009 du cabinet Enertech, spécialiste reconnu en ingénierie énergétique. L’étude complète se trouve à l’adresse suivante : http://www.enertech.fr/docs/Enertech_Tours.pd
En voici quelques extraits qui démontrent que dans une perspective du facteur 4 de production de gaz à effet de serre, il est fortement déconseillé de construire des tours, nous attendons une démonstration contradictoire de la part de leurs partisans. N’oublions pas aussi le prix de revient des bureaux et appartements plus élevé dans une tour.
Sur la dépense d’énergie en fonctionnement
« Le mouvement des « Green towers » a maintenant plus de dix ans. La première tour verte au monde a été la Commerzbank Tower à Frankfort en 1997. Depuis, quelques dizaines de tours vertes ont été érigées avec la volonté, sincère ou non, de faire des bâtiments de haute qualité environnementale, doublée d’un effort sur la consommation d’énergie.
La plus intéressante de ces tours, du point de vue de la consommation d’énergie, est la Post Tower à Bonn (livrée fin 2002), parce qu’elle a été conçue par le meilleur bureau d’études thermiques allemand (Transolar) et que sa conception s’est faite en bonne intelligence entre l’architecte et tous les membres de l’équipe. Il s’agit, comme toutes les tours actuelles, d’un bâtiment de bureaux. C’est aujourd’hui la tour verte la moins consommatrice du monde…
Mais la campagne de mesure faite par Transolar a montré que, par rapport aux prévisions, la consommation réelle était supérieure de 33 % pour le chauffage et de 67 % pour les consommations électriques et s’élevait à 120 kWh/m²Shon/an d’électricité et à 60 kWh/m²Shon/an de chaleur…
Les décisions prises lors du Grenelle de l’Environnement vont poser un problème très sérieux aux tours, quelles qu’elles soient, et aux tours vertes en particulier. En effet, à compter de 2012, tous les bâtiments neufs devront atteindre le niveau de performance du label BBC Effinergie qui impose, pour l’instant, que Cep <= Cepref – 50%. Mais cette manière d’exprimer l’obligation n’est pas satisfaisante, et il n’est pas impossible que l’objectif des bâtiments tertiaires soit, comme pour les logements, exprimé d’une manière intrinsèque. Cette valeur ne pourrait s’écarter trop de la valeur pivot « 50 kWh/m²/an » (exprimée en énergie primaire) pour le chauffage, le rafraîchissement, l’eau chaude sanitaire, l’éclairage et les auxiliaires de chauffage et de ventilation. Cet objectif pourrait aller, selon la zone climatique, de 40 jusqu’à 65 kWhep/m²shon/an.
Or dans la tour verte la plus performante du monde aujourd’hui, la consommation atteinte pour ces seuls usages est de 52 kWh/m²/an d’électricité et 60 kWhep/m²shon/an de chaleur, soit de près de 228 kWh/m²/an d’énergie primaire. C’est à dire 4,5 fois trop….
Les bons usages
«…On veut encourager la mixité d’usages en tirant partie de ce qu’il y a de plus riche en terme d’emploi et d’insertion…» a dit M. Destot à l’occasion d’une délibération concernant (une fois encore) la presqu’île, lors du dernier conseil municipal. L’intention est louable mais mérite cependant d’être confrontée à la réalité. Et la réalité, c’est qu’en matière d’urbanisme, si certains grands projets sont contestés, d’autres moins médiatiques le sont aussi. Outre la méthode employée par la ville, qui fait peu de cas de la concertation, la multiplication de petites opérations immobilières qui modifient parfois profondément les équilibres d’un quartier, suscitent les réactions des habitants. C’est le cas par exemple du collectif « Vivre à Berriat ». Né du combat pour la sauvegarde de la maison Joya, un bâtiment classé, appelé à la démolition, ce collectif d’habitants est aujourd’hui mobilisé sur trois opérations en cours. D’une part les locaux laissés libres par le Greta (organisme de formation de l’éducation nationale) installé depuis de très nombreuses années dans le quartier, un entrepôt voué à la démolition et enfin un îlot de bâtiments d’activités au destin identique. A eux trois ils sont le symbole d’un quartier populaire en mutation qui a toujours su resté vivant par un subtil mélange entre activités et logements. Or des projets en cours, il ne sortira que des logements. Le collectif « Vivre à Berriat » n’est évidemment pas opposé à la construction de logements, mais il lui a fallu engager divers recours, gracieux auprès de la ville, et contentieux au tribunal pour faire valoir le point de vue des habitants. Ils demandent donc une concertation qui permettrait de discuter les points suivants :
- « le maintien d’activités dans les locaux de l’îlot d’Alembert.
- la non démolition de l’entrepôt classé rue Raspail et la recherche d’un projet de rénovation.
- des logements sociaux de qualité et accessibles en terme de coûts avec des volumétries et des formes adaptées à ce secteur du quartier. »
Le maintien des activités et des logements sociaux ? Voilà qui ressemble étrangement à la « mixité des usages… » chère au maire de Grenoble. On ne voit pas dans ces conditions, sauf à se déjuger, quelles raisons le conduiraient à ne pas répondre favorablement aux demandes du collectif « Vivre à Berriat ».
A suivre.
Pour en savoir plus sur les actions engagées par le collectif « Vivre à Berriat » http://vivaberriat.canalblog.com
Le PLU de la presqu’île annulé !
La révision du Plan local d’urbanisme – PLU du secteur de la Presqu’île et le dossier de réalisation de la ZAC sont annulés par le Tribunal administratif de Grenoble, à la demande de militants de l’ADES. Enfin le débat public sur l’avenir de la Presqu’île va pouvoir s’ouvrir.
La majorité municipale qui vient de se faire sanctionner lourdement pour avoir fait une faute, essaye de rejeter son erreur sur les écologistes en les accusant de ralentir la construction de logements (lors d’une interview sur France 3). Quand on fait une faute il est normal de se faire sanctionner. Ici il s’agit tout simplement de sanctionner l’incompétence des élus qui ont choisi une fausse méthode pour réviser le PLU. Les Grenoblois sont malheureusement souvent punis par les mauvaises décisions de la majorité municipale.
Rappel du dossier
Le 26 octobre 2009, le Conseil municipal approuve la révision simplifiée du PLU de la Presqu’île, le dossier de réalisation de la ZAC, la désignation de l’aménageur de la ZAC et la convention foncière de cette dernière. Le 22 février 2010, la délibération sur la convention foncière est abrogée et légèrement transformée. Seul le groupe Ecologie & solidarité vote contre.
Lors du mandat précédent, le projet GIANT avait été décidé par le CEA et « vendu » à la Ville de Grenoble et au Conseil général, grâce à l’aide insistante du maire, de son adjointe à l’économie et du directeur général des services de l’époque. Au départ, GIANT était uniquement un projet de développement technologique porté par le CEA. Seuls les écologistes avaient exprimé leur désaccord sur ce projet et avaient proposé un contre projet a l’échelle de l’agglomération : « le projet Global » qui s’intéressait aux développements scientifiques, techniques et universitaires sur l’ensemble de la Métro et proposait un projet d’urbanisme pour une ville à échelle humaine, répondant aux besoins exprimés par les scientifiques, les universitaires et les étudiants.
Le projet d’urbanisme de Vasconi a été élaboré dans la plus grande discrétion, hors des services et des élus de la ville et il prenait en compte la réalisation du projet de rocade nord du Conseil général.
Le 22 septembre 2008, la nouvelle majorité municipale propose d’engager une révision simplifiée du PLU sur le secteur de la Presqu’île pour permettre d’intégrer la rocade nord et le projet Vasconi qui « habille » le projet GIANT du CEA. Une enquête publique s’est déroulée en avril et mai 2009 sur cette révision. Lors de l’enquête publique, l’ADES avait souligné que la procédure de révision simplifiée n’était pas adaptée, elle n’a pas été entendue. La commission d’enquête renvoyant la responsabilité de cette procédure à la Ville.
La majorité municipale pourtant avertie de cette irrégularité importante a décidé de passer outre et a adopté la révision simplifiée du PLU et la réalisation de la ZAC.
Le 16 mai 2011, le Tribunal Administratif a donné raison aux militants de l’ADES qui ont déposé fin 2009 des recours contre la révision du PLU, la réalisation de la ZAC, la convention foncière et le choix de l’aménageur. Le choix de l’aménageur a été validé, par contre les trois autres délibérations sont annulées.
Vers la communauté urbaine, à quand un débat public ?
Les élus grenoblois sont convoqués le 16 mai à une discussion sur l’intercommunalité, qui ne sera pas une réunion du conseil municipal à huis clos, mais pas non plus une discussion publique. Alors pourquoi donc cette discrétion ? Tout a été fait en catimini pour rester en catimini !
Concernant l’élaboration, la décision et la gestion en matière d’urbanisme dans une perspective qui ne peut pas être autre chose que le développement soutenable, il est à craindre que l’agglomération, telle qu’elle est configurée et telle qu’elle pourrait l’être à l’issue de la consultation préfectorale (communauté urbaine) risque d’être un peu limitée (quid du Voironnais et de la vallée du Grésivaudan ?). Par ailleurs, même si la communauté urbaine proposée englobe les balcons de Belledonne jusqu’à Chamrousse et une partie des marches du Trièves, elle continue de ne pas prendre en compte les massifs proches notamment le Vercors et les «pendulaires» (déplacements domicile-travail) (un des gros défauts du SDAU – Schéma Directeur d’Aménagement Urbain puis du SCOT – Schéma de Cohésion Territoriale). C’est au moins à cette échelle de Région Rurbaine qu’il faut penser et agir pour aborder sous d’autres perspectives les rapports ville-campagne, urbain-rural dans lesquels nous nous sommes enfermés et qui ont contribué à rendre impossible la maîtrise de la périurbanisation et qui empêche une vraie approche du développement soutenable.
Quoi qu’il en soit une communauté urbaine serait un plus, car elle permettrait de transférer la compétence d’urbanisme détenue par les communes (notamment les PLU: Plans Locaux d’Urbanisme) les communes conservant la décision concernant les permis de construire. La communauté urbaine aurait la compétence d’urbanisme opérationnel.
Densification de la ville
Le PLU de 2005 : une densification controversée
Le passage du POS (Plan d’Occupation des Sols) au PLU (Plan Local d’Urbanisme) en 2005, a permis de changer profondément les règles d’urbanisme en permettant, en général, de construire beaucoup plus de logements sur la même surface. Les promoteurs immobiliers ont su profiter de ce changement en utilisant au maximum les possibilités ouvertes ce qui a entraîné des abus qui ont suscité de fortes protestations d’habitants. Le PLU a alors été un peu corrigé en 2007 pour éviter les excès les plus évidents, mais sans des protections claires qui auraient permis d’éviter une trop grande densification dans certaines zones, notamment pavillonnaires ou mixtes.
Une révision profonde du PLU est nécessaire
Il faut revenir aux réflexions et études qui ont menées au PLU. Les décisions de construire en moyenne 750 logements par an dont 250 de logements sociaux partaient de faits indéniables : en raison de l’évolution du mode de vie, pour maintenir le même nombre d’habitants à Grenoble, il fallait plus de logements. Or il s’avère que maintenant et depuis quelques années l’évolution du nombre d’habitants connaît des changements, sa croissance est légère mais régulière. Il faut donc revenir sur les décisions prises et repenser la politique d’urbanisme de la Ville. Nous sommes pour une révision profonde du PLU et une politique de l’urbanisme qui ne soit pas au fil de l’eau entre les mains des promoteurs privés comme c’est le cas actuellement. L’exemple le plus caricatural est la réalisation dans le quartier Jean Macé des tours sur le terrain Schneider. Les projets actuels sur l’Esplanade et la Presqu’île sont aussi critiquables et devraient être repensés.
Voici des éléments de réflexion que nous portons sur cette question :
Le projet urbain de l’Esplanade est fortement contesté
Le Comité des Habitants de l’Esplanade (CHE) a mené depuis des mois des réflexions approfondies sur l’avenir de leur quartier et une critique du projet de la Ville. Le CHE a écrit le 6 mai au maire de Grenoble pour lui demander des modifications effectives du plan masse du projet.
En voici quelques extraits :
« … Malheureusement après plus d’un an de discussion, nous déplorons que la seconde maquette n’ait que trop peu évolué et restons donc avec un sentiment de concertation partielle et inachevée. Beaucoup trop d’aspects du projet font encore débat et n’ont trouvé l’approbation ni des habitants, ni de l’union de quartier, ni du CLUQ qui a d’ailleurs récemment organisé une conférence sur la densification. De plus, il nous semble que le CCS2 a rendu un avis très nuancé et à connotation septique et nous nous interrogeons sur l’absence de consultation du CCS1 qui nous parait être tout aussi concerné par ce projet ! Enfin, nous souhaiterions savoir quelle réponse sera donnée à l’avis de l’enquête publique qui s’interroge sur l’ex-centrage du tracé de la ligne de tram E sur l’Esplanade.
Par ailleurs, nous avons remis en main propre à Messieurs de Longevialle et de Portzamparc au mois d’octobre 2010 lors du dernier débat public, une trentaine de propositions émanant de la réflexion des résidents actuels du quartier. Nous sommes aujourd’hui navrés de constater que peu de modifications ont été apportées à la maquette du projet d’urbanisme dont l’échelle nous a paru douteuse et propice à la confusion des non initiés. En particulier, nous constatons que peu de gens sont à même de se représenter la hauteur des futurs immeubles sur la maquette alors qu’elle est par endroit jugée trop grande (2,5 fois l’habitat actuel le plus haut), « ombrageante », trop massive et de ce fait non propice au sentiment de bien être à venir (construction au Nord du site sur l’Esplanade).