Archives pour le mot-clef ‘Villeneuve’

Si on réfléchissait un peu plus…

Publié le 11 février 2011

A propos des budgets de nos collectivités publiques retenons cette orientation du président du conseil général de Meurthe et Moselle qui milite par ailleurs pour le développement durable ou soutenable des territoires. Face aux réticences des conseillers généraux à voter les dépenses de fonctionnement (dont les dépenses dites sociales) alors qu’ils jubilent lorsque vient le moment de voter les investissements (le hardware, les routes, le béton et le goudron, bref «l’inaugurable»), il a pris la décision de faire une distinction au sein des dépenses de fonctionnement entre celles qui servent à faire fonctionner l’appareil, le cabinet et les bureaucraties, qu’il faut réduire au maximum et celles qui concernent les gens, les personnes, bref les citoyens les moins aisés et qu’il faut absolument maintenir à un bon niveau compte tenu des multiples crises qui les assaillent. Il les appelle «l’investissement humain». Parfois les mots ont une importance capitale : l’investissement c’est bien, la dépense sociale, c’est mal.

Si on réfléchit bien à ce qui s’est passé ces derniers mois, Villeneuve et autres évènements, faut-il continuer à privilégier le hard, les lieux (cf. la tabula rasa de l’ANRU et la démolition du 50 Galerie de l’Arlequin) et dénoncer les gens (ce peuple qu’il faudrait dissoudre comme disait ironiquement Brecht, ah si on avait d’autres habitants à la Villeneuve !) tout en négligeant les réformes nécessaires de nos institutions : combien d’agents dans les services en première ligne, au contact des gens, qualifiés et bien payés capable d’apporter une valeur ajoutée réelle à ces territoires en intégrant mieux leur action (la fameuse transversalité).

Lieux, gens, institutions, trois composantes essentielles des territoires, quels qu’ils soient, et dont la combinaison produit une atmosphère dont on peut souhaiter qu’elle soit de qualité pour favoriser le développement des gens.

Vous avez dit démocratie locale à la Villeneuve…

Publié le 11 février 2011
  • L’élue du secteur 6, H. Vincent (PS) pose des lapins aux habitants en leur annonçant des permanences pour les recevoir qui ne sont pas tenues. C’est ce qui s’est passé le 21 décembre 2010 et s’est reproduit le 20 janvier 2011 au Patio à la Villeneuve, l’adjointe au logement qui devait la remplacer n’est pas venue. Des locataires du 50 Galerie de l’Arlequin se sont déplacés afin d’avoir des réponses sur leur avenir concernant leur relogement, la démolition de leur immeuble, le projet de rénovation urbaine. Alors que de nombreux locataires sont très inquiets de la décision de démolition qui leur a été annoncé, sans que celle-ci ait été votée par le Conseil municipal, les élus de la majorité les ignorent, ils doivent avoir des questions beaucoup plus importantes à traiter !
  • Certains locataires d’appartements au 130 Galerie de l’Arlequin (dont 6 pourraient être démolis pour l’aménagement d’une voirie) font remarquer à juste titre qu’il serait bienvenu de la part des élus de la majorité de prendre contact, non seulement avec le propriétaire, mais aussi avec les locataires qui occupent des logements depuis plus de 25 ans, ce qui n’a toujours pas été fait. Décidément la dimension humaine passe après les questions du bâti.

La Villeneuve, les mauvais choix

Publié le 4 février 2011

Le projet de requalification du quartier de la Villeneuve a été arrêté sur ses grands principes en avril 2008 au Conseil municipal de Grenoble, qui a voté la convention ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine).

A propos des silos, il était prévu dans cette convention la démolition et la reconstruction en enfouissement des parkings silos 3 et 4, avec restitution de l’offre actuellement occupée ; et la requalification du silo 5. Le tout pour 10,55 M€.

Ce n’est pas du tout ce qui a été décidé récemment par le Conseil municipal, ni ce qui est mis à enquête publique jusqu’au 7 février 2011. Le nombre de places n’est pas conservé et le coût du projet de la majorité municipale atteint 14 M€.

Le projet des habitants de réhabilitation de silos répond mieux et pour moins cher aux exigences de conserver le nombre de places de parking en ouvrage, condition essentielle pour faire venir de nouveaux habitants à la Villeneuve.

A propos de la démolition d’appartements au 50 Galerie de l’Arlequin, il était prévu d’en vérifier l’opportunité, ce qui n’a pas été fait. Un des cabinets d’architectes, Interland, a même expliqué qu’il ne fallait pas démolir, il a été écarté. Les locataires du 50 ont été informés qu’ils devront partir bien que le Conseil municipal n’ait pas encore statué sur cette démolition (il va le faire prochainement).

Pour plus de détails voir l’intervention des élus « «écologie et solidarité » au conseil municipal du 24 janvier.

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Villeneuve, enquête publique sur les silos

Publié le 21 janvier 2011

Actuellement se déroule l’enquête publique sur la démolition des silos (parkings) à l’Arlequin. Elle se termine le 7 février. Il est important d’aller expliquer que contrairement à ce que dit la majorité municipale, cette action n’est pas d’utilité publique puisque un projet moins cher et rendant un meilleur service est proposé par de nombreux habitants.

Au lieu de raser des silos et d’en construire un tout neuf qui ne remplacera pas les places détruites loin de là, il serait plus sérieux de prévoir la rénovation des silos 3, 4 et 5 dont l’entretien a été abandonné, la ville ne remplissant pas son rôle de copropriétaire durant de nombreuses années.

Le nouveau projet réalisera à peine 500 places de parking et en détruira plus de 1300. Actuellement le stationnement dans le quartier de l’Arlequin devient très difficile et si la ville veut faire venir des habitants pour organiser la mixité sociale, une des premières conditions est de pouvoir assurer un stationnement en ouvrage au plus près des habitations. L’éloignement des garages et leur diminution en nombre sera très dissuasif. De plus cela coûterait bien moins cher (7 M€) de rénover l’existant que de le détruire et construire le nouveau silo (14 M€) dont la gestion serait donnée à une société privée.

Toute personne utilisatrice du stationnement à l’Arlequin est intéressée à ce que les bons choix soient faits et doit donc aller faire part de ses remarques dans les registres d’enquête publique, soit à la mairie soit à l’antenne du secteur 6 et ce avant le 7 février.

Au débit de la majorité : le débat

Publié le 7 janvier 2011

L’année 2011 commence comme a fini la précédente, c’est à dire sans surprise pour la démocratie locale. La ville avait décidé le principe de la démolition de logements à la Villeneuve. Chacun sait, et les habitants les premiers, que le quartier fait depuis plusieurs années l’objet d’un projet de renouvellement urbain sous la houlette de l’urbaniste Y. Lion. Mais pour l’heure aucun calendrier précis n’a été défini, pas même les étapes des travaux à engager. La démolition de 68 des 150 logements du 50 Galerie de l’Arlequin est prévue nous dit-on en 2013. Mais dès 2011, la ville de Grenoble et Actis (le bailleur social) « accompagneront le relogement des 60 locataires concernés ». Ainsi donc, quelqu’un, quelque part en mairie a décidé, sans qu’aucune délibération, n’ait été soumise en Conseil Municipal, d’engager les opérations. L’opportunité de démolir ou non des logements sociaux mériterait évidemment un débat, mais la question ici est la manière de procéder. Cette municipalité droite-gauche administre une fois encore la preuve de son incapacité à faire vivre la démocratie même en interne avec les élus.

Nouvelles de la Villeneuve

Publié le 10 décembre 2010

Le ramassage des ordures laisse à désirer

Le système de collecte éolienne a été (ou est) en cours de remplacement selon les secteurs du quartier Villeneuve, soit par des bacs regroupés, soit par des conteneurs enterrés, à proximité des immeubles, à des endroits où des bennes peuvent venir collecter les bacs et les conteneurs. Cela modifie beaucoup les habitudes des usagers et il apparait donc que certains ont du mal à les faire évoluer. Mais cette situation est aussi de la responsabilité de la Métro et de la Mairie qui ont insuffisamment consulté les habitants et les copropriétés sur les scénarios possibles avant de décider. Comme quoi, en matière de services publics faisant appel à la citoyenneté des usagers au quotidien, il est important de les associer aux choix. Et dans ce domaine comme dans d’autres, la Métro et la Mairie ont encore de gros progrès à faire…

La collecte des déchets s’est dégradée notamment à l’Arlequin. Avant les changements, de nombreux habitants se servaient de vide-ordures, maintenant ils doivent descendre les sacs en bas de l’immeuble et malheureusement de nombreux sacs sont déposés dans les coursives et dans les galeries. Des gamins s’amusent parfois avec les sacs qui se déchirent. Au 30/40 Arlequin et aux Cascatelles les ordures déposées à côté des containers dégagent de fortes odeurs avec en plus des rats crevés, empoisonnés par les raticides de la mairie… Par contre soyons justes : c’est aux Cascatelles et dans les immeubles de l’avenue de Constantine que les meilleures performances du tri sont constatées !

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La Majorité municipale et la Villeneuve : déception

Publié le 2 novembre 2010

Lors du Conseil municipal de septembre, le maire avait indiqué que les nouvelles dispositions que la Ville prendrait pour la Villeneuve et les quartiers sud seraient débattues en conseil municipal et donneraient lieu à délibérations. Or le 20 octobre la majorité municipale décidait seule et communiquait aux médias ses décisions. Pas de grosse surprise, seule l’annonce de mise en place de 15 policiers municipaux affectés au quartier de la Villeneuve. La réponse principale en terme de police est loin de répondre aux attentes des habitants. Le renforcement des médiateurs de nuit est positif mais très insuffisant. Où sont les éducateurs qu’il faudrait mettre massivement en place ? On aurait espéré bien autre chose, notamment une réflexion approfondie sur l’amélioration de la présence publique de l’ensemble des acteurs sur ce quartier. Par contre aucune évolution sur les décisions sur le bâti : programme ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) inchangé et destruction des parkings silos…

Encore une fois, les décisions sont prises dans le “ bunker ” de la majorité municipale, les habitants ne sont pas associés à leurs élaborations ou leurs mises en place. Tout continue comme avant.

Lycée Mounier : reconstruire !

Publié le 30 septembre 2010

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La décision prise par le Président de la Région, soutenu par le maire de Grenoble et le rectorat, de fermer prochainement le Lycée Mounier est inacceptable.

Cette position est contraire à ce qui avait été décidé par le Conseil Régional il y déjà plusieurs mois, prévoyant de réhabiliter le lycée et ayant pour cela voté des financements.

La plupart des acteurs (professeurs et personnels, lycéens, parents d’élèves, élus de Grenoble et de la région) ont appris brutalement cette décision antidémocratique, c’est inacceptable.

La Région invoque le fait que les locaux sont devenus trop dangereux pour que ce lycée continue à accueillir des élèves, mais comment croire que la sécurité s’est dégradée au point d’obliger à fermer le lycée dans neuf mois, mais que cela ne pose aucun problème dans l’immédiat pour cette année scolaire ! D’autant que des solutions peuvent être envisagées pour conduire une rénovation par tranches, sans fermer tout le lycée.

Le maire de Grenoble qui se dit soucieux des quartiers sud devrait soutenir le maintien de ce lycée au lieu de militer pour sa fermeture.

Les arguments pour défendre le lycée Mounier ne manquent pourtant pas. L’équipe pédagogique assure un travail remarquable, une vie collective dynamique, proposant des options rares, des projets innovants, le CLEPT (« lycée du raccrochage scolaire »), la Mission Générale d’Insertion, l’accueil de jeunes étrangers arrivant en France… Ce lycée a une double vocation générale et technologique, et accueille majoritairement des élèves des quartiers Sud. De plus cet établissement, très bien desservi par les transports en commun, dynamise la vie du quartier.

Que propose le rectorat aux futurs élèves dès 2011 suite à la fermeture de leur établissement : être orientés majoritairement dans les lycées techniques, limitant ainsi la voie à l’enseignement général et le choix des filières pour les jeunes. La dislocation de l’équipe pédagogique existante marquerait sans aucun doute la fin du projet Mounier.

A l’’heure où le Gouvernement Fillon / Sarkozy conduit une casse systématique de notre système éducatif (suppressions massives de postes, disparition de la formation professionnelle des enseignants, réforme du lycée…), les collectivités locales se devraient d’être des contrepoids pour préserver ce qui peut l’être, au lieu de favoriser ce mouvement de destruction massive.

Nous comprenons tout à fait les réactions des élèves et de leurs parents, et celle de la communauté éducative. Nous soutenons leurs arguments pour défendre le projet pédagogique de ce lycée et valoriser l’outil de mixité sociale que représente cet établissement dans notre ville.

Nous demandons au Président de la Région de revenir sur cette décision, de remettre le dossier à plat afin que l’ensemble des intéressés puissent être associés à la réflexion sur la reconstruction de leur lycée.

Réflexions de l’ADES suite aux évènements de cet été à Grenoble

Publié le 30 septembre 2010
dessin commissariat

Dessin Cled'12 - Tous droits réservés

Suite au discours de la honte de N. Sarkozy à Grenoble le 30 juillet 2010, triant les français suivant leurs origines, stigmatisant les immigrés et inventant des boucs émissaires, trahissant son devoir de Président que lui donne la constitution, il est indispensable de rappeler quels sont les fondements de notre République.

L’ADES fait aussi des propositions pour améliorer le mieux vivre ensemble dans toute la ville.

Rappels de certains fondements de notre République

Les droits fondamentaux de l’homme

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 qui a valeur constitutionnelle débute par :

“ Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs… ”

Et l’article 2 liste les droits fondamentaux : “ Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. ”

Le terme de sûreté ne doit pas être confondu avec celui communément employé actuellement de sécurité. Les historiens rappellent qu’en 1789, la sûreté est la garantie dont dispose chaque personne contre une arrestation, un emprisonnement ou une condamnation arbitraire. A cette époque une des premières urgences était d’éliminer les atteintes à la liberté individuelle, les arrestations décidées de manière arbitraire étaient les marques du despotisme monarchique.

Cette défense de la sûreté des personnes qui vise à protéger les individus contre l’arbitraire de l’Etat n’a rien à voir avec la notion de sécurité telle que l’emploient les ministres Besson, Hortefeux ou le Président Sarkozy.

La sécurité désigne le droit à être protégé des violences civiles. Ce terme est à rapprocher de celui de tranquillité publique. Au fur et à mesure des dérives sécuritaires surtout depuis la loi du 18 mars 2003, la sécurité est comprise dans son sens le plus restrictif : le devoir de l’Etat étant de protéger les personnes et leurs biens contre les délinquants quitte à menacer la sûreté des personnes (fouilles, fichage ADN, contrôles d’identité, vidéosurveillance…).

Il n’est donc pas inutile de rappeler que la défense des libertés individuelles à travers le droit de sûreté est au dessus de la sécurité des biens et des personnes. La sécurité sarkozienne ne fait pas partie des droits fondamentaux tels que définis dans le texte fondateur de notre République.

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Plus bête l’avis

Publié le 24 septembre 2010

Alors que «les événements de la Villeneuve» ont révélé une société en panne, qui balbutie depuis si longtemps son lot de difficultés sociales, de chômage, de violence… une proposition de remède est survenue, aussi rapide qu’inattendue. C’est en effet le 18 septembre dernier, dans le cadre de rencontres des habitants avec les élus de la majorité municipale (Villeneuve, Village Olympique…), au détour d’une interview donnée au quotidien régional, que l’élue en charge du secteur 6 a, à la question «Comment faire changer l’image du quartier ?» asséné cette réponse baroque : «…Et un projet débute : la réalisation d’une sitcom sur la Villeneuve. Avec un scénario écrit à partir de témoignages et de rencontres avec les jeunes, avec les habitants. Le pilote sera projeté dans le parc sur un écran géant. Et des chaînes pourraient être intéressées par ce «Plus belle la Villeneuve» » !

Mais comment est-il possible que personne n’ait eu cette idée de génie plus tôt ?

A moins de penser à une forme de cynisme, les habitants de la Villeneuve doivent sans doute se demander si les élus de la majorité vont continuer longtemps à amuser la galerie.

Survol rapide du feuilleton de l’été grenoblois

Publié le 8 septembre 2010

Pour celles et ceux qui n’ont pas pu suivre les évènements de cet été à Grenoble, en voici un résumé à grands traits.

  • Dans la nuit du 15 au 16 juillet, deux braqueurs armés vident la caisse du casino d’Uriage ; ils sont pris en chasse jusqu’à la Villeneuve par la police, Karim Boudouda, l’un des deux malfaiteurs est abattu, au pied de son immeuble, galerie de l’Arlequin. Les nuits suivantes un groupe de jeunes a réagi violemment en caillassant deux trams et en mettant le feu à des dizaines de voitures stationnées dans la Villeneuve.
  • Le Gouvernement a organisé une réponse disproportionnée de la part des forces de police et de gendarmerie, notamment avec le survol plusieurs nuits de suite du quartier par un hélicoptère éclairant violemment l’intérieur des logements et empêchant les habitants de dormir. De plus le quartier a été bouclé plusieurs jours avec fouille corporelle aux entrées. Le tram a été arrêté, un service de bus a pris le relais en évitant de traverser le quartier. Lorsque le tram a été remis en circulation, il n’a fonctionné durant des semaines qu’à partir de 7 heures le matin pour s’interrompre à 20 h 00 le soir, ce qui a contribué à l’isolement du quartier.

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Les gens de la Villeneuve sont vraiment classe !

Publié le 8 septembre 2010

De la part d’un de nos adhérents

Je me suis fait taxer diverses babioles et une paire de lunette de vue de soleil dans ma bagnole vers le lycée Mounier. Deux jours après, appel d’une jeune femme me disant que les lunettes sont retrouvées (grâce au N° de Tél. dans l’étui). Son frère les a ramassé à terre vers la galerie de l’Arlequin, et sa maman les tient à ma disposition.

Nous avons échangé un long moment sur le pays d’origine de cette charmante dame (l’Algérie) où mes parents ont longtemps vécus, et des vertus des pots de miel que je lui avais amené en remerciement.

Retrouver mes lunettes et rencontrer des gens aussi charmants fut le bon moment de ce week-end dans ce monde de brutes.

Suite au scandale de l’été à Grenoble, une rentrée politique et sociale vigoureuse

Publié le 29 août 2010

Par son discours de Grenoble du 30 juillet, N. Sarkozy a lancé sa campagne présidentielle, sur des bases nauséabondes cherchant à créer des boucs émissaires pour faire oublier les scandales politico-financiers mettant sur la place publique les relations incestueuses entre son clan et les puissances d’argent et tentant de récupérer l’électorat d’extrême droite.

Le quartier de la Villeneuve a été pris en otage et a vécu un véritable siège, les habitants réagissent contre cette stigmatisation (voir l’appel).

Face aux remises en cause de la Constitution et des libertés fondamentales par N. Sarkozy, de nombreuses organisations ont répondu positivement à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme à manifester le 4 septembre dans tout le pays pour protester contre ces dérives inacceptables. (voir l’appel isérois).

Cette offensive antirépublicaine du pouvoir semble ne pas obtenir les résultats attendus et de très nombreuses réactions venant de toutes parts condamnent ces dérives. Que ce soit au niveau national et européen ou local des alternatives aux politiques du « tout sécuritaire » doivent être proposées.

A Grenoble, la politique municipale doit être repensée en mettant en toute priorité le mieux vivre ensemble, abandonnant les politiques de prestige, l’aide aux groupes privés, les grands projets dispendieux, la vidéosurveillance… Tout doit être fait pour que la présence publique sous toutes ses formes revienne dans les quartiers. Les mois qui viennent seront déterminants pour voir si la majorité municipale a décidé ou non de changer de politique.

Nous sommes évidemment solidaires du maire lorsqu’il est attaqué par la droite locale ou nationale, mais dans une ville « Compagnon de la Libération », la parole des responsables politiques doit être ferme sur les valeurs de notre république, nous aurions aimé que le maire, le 30 juillet lors du discours de Sarkozy, réagisse avec force en quittant la préfecture.

Et n’oublions pas la grande manifestation du 7 septembre contre le projet gouvernemental sur les retraites, il est possible de bloquer ce projet injuste et antisocial.

Appel des habitants de la Villeneuve – 18/8/10

Publié le 29 août 2010

Nous, habitants de la Villeneuve, nous disons, nous crions : NON, la Villeneuve n’est pas un bastion du grand banditisme, STOP à l’état de siège et à la punition collective qui nous sont imposés depuis la mi-juillet !

Nous, habitants de la Villeneuve, nous sommes en colère : NON, notre quartier n’est pas le bastion du grand banditisme ! STOP à l’état de siège et à l’omniprésence des forces policières BAC, CRS, GIPN… sur-armées et arrogantes, même si ce dispositif hyper-sécuritaire a été allégé ! ARRÊT IMMEDIAT de cette véritable punition collective, avec notamment les contrôles, les fouilles, les exactions qui continuent. Le tramway a été suspendu un mois durant sur l’ordre de la Préfecture et ce de 19H à 7H du matin ! Nous refusons de toutes nos forces que la Villeneuve soit prise comme laboratoire de la politique sécuritaire, raciste, anti immigrés du président Sarkozy et de son gouvernement. En outre nous sommes ulcérés par cette stigmatisation à caractère national qui ne fait qu’enfoncer toute une population dans une image de plus en plus négative.

Nous VOULONS VIVRE NORMALEMENT, enfants, jeunes, femmes, hommes, de toutes origines, de toutes cultures. L’Arlequin, c’est la CITÉ DE TOUTES LES COULEURS ! Ce qui passe par le retrait immédiat de ces « Robocops » qui cherchent à nous terroriser, par la mise en place d’une véritable police de proximité désormais totalement absente sur notre quartier. Mais surtout par une véritable politique sociale en direction de l’enfance, de la jeunesse, de la famille et de l’emploi (50% de jeunes au chômage, c’est absolument insupportable).

Nous voulons décider en TOUTE LIBERTÉ de notre vie de quartier, discuter en toute tranquillité de ce qui ne va pas, sans accepter certains comportements effectivement inacceptables, sans nous cacher les problèmes qui sont réels, mais aussi de ce qui va bien, du marché, du centre de santé, de la vie associative, des solutions à imaginer…Il y a tant à faire !

VIVE LA VILLENEUVE !

Villeneuve 18 août 2010

Des habitants de la Villeneuve

4/9/10 – Face à la xénophobie et à la politique du Pilori Liberté, Egalité, Fraternité

Publié le 29 août 2010

Syndicats, partis, associations appellent à manifester Samedi 4 septembre 2010

Deux lieux de rendez-vous : soit GARE de Grenoble à 14H30 soit Place du Marché de la VILLENEUVE à 14H

Les deux cortèges se rejoindront vers 15H30 Place André Malraux pour se diriger vers la Préfecture Place de Verdun en passant par le centre ville

Une avalanche de discours et d’annonces provocatrices s’est abattue depuis plusieurs jours sur notre pays. Jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, on entend des propos qui étaient jusqu’à présent l’apanage de l’extrême droite. Le président de la République, lui-même, montre du doigt des communautés et des groupes sociaux entiers, stigmatise les roms, les gens du voyage, les étrangers, les Français qui ne sont pas « de souche », les parents d’enfants délinquants, etc. Ce faisant, il ne lutte en rien contre la délinquance, qui est répréhensible pour tout individu sans distinction de nationalité ou d’origine : il met délibérément en cause les principes qui fondent l’égalité républicaine, alors que déjà une crise sociale et économique d’une extrême gravité menace la cohésion de la société tout entière.

En quelques jours, les plus hautes autorités de l’Etat sont passées de l’exploitation des préjugés contre les Gens du voyage au lien, désormais proclamé, entre immigration et délinquance, puis à la remise en cause de la nationalité française dans des termes inédits depuis 1945. Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche s’inscrit dans une logique de désintégration sociale porteuse de graves dangers. A Grenoble, un véritable état de siège, avec hélicoptères et plusieurs centaines de policiers (BAC, CRS, GIPN), contrôles et fouilles à l’appui, a été imposé aux 10 000 habitants de la Villeneuve à la mi-juillet, et Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à prononcer le 30 juillet, lors de l’installation d’un nouveau préfet, un discours honteux désignant clairement l’immigration comme une ces causes de la délinquance.

Il ne s’agit plus du débat légitime en démocratie sur la manière d’assurer la sûreté républicaine, mais bien d’une volonté de désigner comme a priori dangereuses des millions de personnes à raison de leur origine ou de leur situation sociale. Quelle que soit la légitimité que confère l’élection, aucun responsable politique n’a reçu mandat de violer les principes les plus élémentaires sur lesquels la République s’est construite.

Parce que le seuil ainsi franchi nous inquiète pour l’avenir de tous, nous, organisations associatives, syndicales et politiques diverses mais qui avons en commun l’attachement aux principes fondamentaux de la République laïque, démocratique et sociale, rappelons avec force que l’article 1er de la Constitution « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion », et que toutes propositions qui méconnaîtraient cette règle fondatrice de la démocratie constituent une atteinte à la paix civile.

Nous n’accepterons sous aucun prétexte que le nécessaire respect de l’ordre public soit utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires.

Nous appelons donc l’ensemble des citoyens de ce pays à manifester publiquement leur opposition aux stratégies de stigmatisation et de discrimination et aux logiques de « guerre » qui menacent le vivre ensemble. . Et nous appelons à un grand rassemblement citoyen à l’occasion du 140e anniversaire de la République, le samedi 4 septembre Place de la République à Paris, à 14h00, et partout en France, notamment à Grenoble, pour dire ensemble notre attachement à la liberté, à l’égalité et à la fraternité qui sont et qui resteront notre bien commun.

A l’Appel de : AC ! Agir contre le chômage- ACO [Action catholique ouvrière]- ADA [Accueil demandeurs d’asile]- ADAFL [Association dauphinoise Amitiés franco-libanaises]- ADATE [Association dauphinoise d’accueil des travailleurs étrangers]- ADES- AFPS [Association France-Palestine Solidarité]- Alternatifs (Les)- Amal- Antigone- APARDAP [Association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection]- ASALI [Association solidarité Algériens Isère]- ATTAC 38- Bobine (La)- CADTM [Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde]- CCFD [Comité catholique contre la faim et pour le développement]- Cercle Bernard Lazare- Cercle laïque de Grenoble- CFDT Isère- CGT Isère- Chrétiens Proche-Orient- CIDEM [Comité d’initiative développement euro-méditerranée]- CIIP- CIMADE- Communauté mission de France 38- Coordination iséroise de soutien aux sans papiers- Collectif de soutien aux réfugiés algériens- Comité Traite négrière Esclavage- Echirolles Palestine Solidarité- EUROPE-ECOLOGIE Les Verts Isère- FASE {Fédération pour une alternative sociale et écologique]- FGR-FP [Fédération des retraités fonction publique]-FSU- GCIF [Groupe chrétien immigrés français]- GO Citoyenneté- Groupe Ecologie et quartiers solidaires (St Martin d’Hères)- Iran Solidarités- Ligue des Droits de l’Homme (Grenoble et Isère)- LDDHI [Ligue défense des droits de l’homme en Iran]- LIFPL [Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté]- Ligue de l’Enseignement- Maroc solidarités citoyennes- MJS Isère- Maison des habitants des Baladins- Mouvement de la Paix- MRAP [Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples]- PAG [Pour une alternative à gauche]- Parti de Gauche 38- PAS [Pour une alternative syndicale]- Pas à Pas- Pastorale des Migrants- PCF Isère- PCOF [Parti communiste des ouvriers de France]- P.I.R. [Parti des indigènes de la république]- PRCF/JRCF- Prime Jeunesse- PS Isère- Ras L’Front du Voironnais- RESF 38- SAF [Syndicat des avocats de France]- Solidaires 38- Secours catholique Isère- SOS Racisme- Sud Santé sociaux- Syndicat de la Magistrature- UNEF- UNSA 38

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Un discours qui déshonore Grenoble, ville « Compagnon de la Libération » !

Publié le 10 août 2010

Communiqué du 31 juillet 2010

Lors de sa venue à Grenoble pour installer le « préfet-policier », Nicolas Sarkozy a tenu un discours qui déshonore une ville « Compagnon de la Libération ». Il a associé délinquance et immigration. Il a mis en cause la nationalité pour des raisons ethniques, ce qui nous rappelle les pires moments des actions d’extrême-droite des années 1930, qui ont ouvert la voie au régime raciste et fasciste de Vichy.

N. Sarkozy est aveuglé par le risque de perdre les élections, il s’est déclaré prêt à tout pour conserver son pouvoir et entend jouer sur la peur en l’entretenant par tous les moyens.

Lors de ce discours dans une des villes « Compagnon de la Libération », le maire de Grenoble aurait dû quitter la salle ou pour le moins condamner fermement ces propos intolérables dans une démocratie. Au lieu de cela il s’est félicité des nouveaux moyens annoncés par N. Sarkozy et s’est contenté d’indiquer mollement son désaccord sur certains aspects des propositions faites.

L’ADES condamne vivement ces propos inadmissibles et se félicite de la protestation unitaire de nombreuses associations, partis politiques et syndicats qui s’est tenue place Félix Poulat le 30 juillet et qui demande une autre politique pour l’égalité, la solidarité et la justice sociale.

Sarkozy à Grenoble : il faut une autre politique ! Pour l’égalité, la solidarité et la justice sociale

Publié le 29 juillet 2010

Les évènements graves survenus à la Villeneuve de Grenoble attestent de la gravité de la crise qui ne se réduit ni à une crise des quartiers populaires, ni à une crise de la jeunesse, ni à la crise de l’immigration, mais à une crise sociale profonde.

Nous condamnons la surenchère répressive, spectaculaire mais inefficace du gouvernement. Nicolas Sarkozy a décidé d’aller encore plus loin dans le tout répressif. Le préfet Dupuy est remplacé par un ancien policier, Eric Le Douaron, qui aura pour mission d’accentuer les politiques sécuritaires.

Pour « marquer » ce changement, Nicolas Sarkozy vient à Grenoble le 30 juillet « installer » le nouveau préfet. A n’en pas douter, cela sera vécu à juste titre comme une nouvelle provocation dans une stratégie de développement de la tension.

Ce ne sont pas ces « policiers-préfets », le toujours moins de social et le toujours plus de répressions policières (BAC, GIPN, RAID, ballets d’hélicoptères…), l’état de siège ou la vidéosurveillance, qui vont assurer la sécurité des habitants, donner du boulot aux jeunes, aux chômeurs et satisfaire les droits et besoins sociaux.

Sarkozy et son Gouvernement ont beau stigmatiser telle ou telle catégorie de la population, désigner des boucs émissaires (Gens du voyage, Roms, demandeurs d’asile, sans papiers, habitants des quartiers populaires…), ils n’arriveront pas à :

  • faire oublier les scandales politico-financiers (affaire Woerth-Bettencourt).
  • masquer la contestation de leur politique de régression sociale dont leur réforme des retraites est le fer de lance.

Nous appelons à un rassemblement de protestation
Vendredi 30 juillet à partir de 12 h,
Place Felix Poulat à Grenoble

Signataires : AC !, ADES, Afric’Impact, APARDAP, CADTM, CIIP, Comité isérois de Soutien aux Sans papiers, Collectif de soutien aux réfugiés algériens, Europe Ecologie- les Verts38, FASE, France Amérique Latine 38, Les Alternatifs 38, LIFPL, Ligue des Droits de l’Homme 38, Maison des Habitants Villeneuve, NPA, PAS38 UDAS, Parti de Gauche 38, PCF 38, PCOF, Ras le Front Voiron, RESF38, Solidarité Expulsions, Solidaires 38, Sud éducation, Sud ptt, Sud rail, Sud santé-sociaux, UD CGT 38, Roms Action

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Villeneuve, attendre serait une faute politique majeure !

Publié le 24 juillet 2010
Par Claude Jacquier, Président directeur général bénévole de l’ODTI, Directeur de recherche au CNRS

Le temps n’est plus aux analyses et aux dénonciations. L’heure doit être à des propositions concrètes et précises. En effet, les gens attendent autre chose qu’une simple dénonciation des errements des gouvernants étatiques et locaux. Ils attendent des réponses tant dans le domaine de la sécurité résidentielle des personnes et des biens qu’en ce qui concerne leur avenir socio-professionnel, pour eux et leurs enfants. Compte tenu de la situation, compte tenu de l’absence de propositions autres que sécuritaires (nomination d’un super-préfet policier), il semble essentiel aujourd’hui, de proposer une alternative à ce qui a été fait et, pourquoi pas, faire de la Villeneuve, un territoire où on invente une politique urbaine soutenable qui soit une référence pour l’ensemble des quartiers de la ville et de la région rurbaine. Au risque de démonétiser encore plus le politique, et de laisser encore une fois libre cours aux fanfaronnades sécuritaires et souvent racistes, l’ensemble de la communauté politique grenobloise devrait rapidement, donner un signe fort sur ce qu’il convient de mettre en œuvre dans le domaine institutionnel à l’échelon local. Après tout, si Grenoble est une ville aussi innovante qu’on le dit, il est temps de le montrer, ici et maintenant, sans attendre des solutions étatiques qui ne viendront jamais. L’histoire de Grenoble a été aussi et surtout celle-ci : prendre en compte la réalité telle qu’elle est et inventer localement des réponses adaptées.

Lors de sa création au début des années soixante-dix, la Villeneuve a été un espoir, sans doute démesuré, qui a suscité une déception sans doute à la hauteur de cette démesure. Dès 1983, à peine dix ans après la construction des premiers bâtiments, la municipalité Carignon dans laquelle figuraient quelques représentants de l’actuelle majorité, avait contribué à jeter l’opprobre sur cette réalisation en en faisant un territoire d’assignation à résidence pour les populations délaissées. Les critiques qui accablent ce quartier aujourd’hui, mêmes les plus favorables (Libération jeudi 22 juillet 2010), continuent dans ce registre assorti de commentaires sympathiques, «regretteurs» de ce temps d’avant où des habitants bien comme il faut étaient en phase avec ce projet urbain. Ce temps-là, mythifié, ne reviendra pas et nous sommes contraints, comme toujours, à «faire avec» la réalité telle qu’elle est aujourd’hui. D’autant que tout n’est pas à jeter dans ce territoire de la Villeneuve, loin s’en faut, tant du côté de l’habitat qui reste exemplaire à plus d’un titre que des communautés qui y sont présentes et s’y activent. La Villeneuve n’est en rien le ghetto qu’on nous dépeint, surtout si on le compare à d’autres quartiers de la politique de la ville en France ou ailleurs en Europe et dans le monde. Quand je cherche quelque chose à montrer de positif et de remarquable sur le plan architectural et urbanistique dans cette ville à mes collègues étrangers, je leur présente la Villeneuve ! What else ? Les slogans excessifs qu’utilisent ceux qui n’ont pas grand-chose à dire si ce n’est de stigmatiser des lieux et des gens pour des raisons trop évidentes, n’aident en rien l’analyse de la réalité des territoires urbains et interdisent d’envisager des projets crédibles pour le futur. C’est de l’irresponsabilité politique. La responsabilité politique consiste à prendre en compte la complexité de ce territoire et à essayer de trouver une sortie par le haut, solution utile pour d’autres et éventuellement pour repenser le fonctionnement de cette ville et de sa région rurbaine tout entière.

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Villeneuve : pour un changement radical des politiques publiques

Publié le 23 juillet 2010

Depuis des années de nombreuses personnes tirent le signal d’alarme sur la situation sociale dans certains quartiers de nos villes. A chaque flambée de violence, le Gouvernement s’empresse de faire de grands effets de manches en promettant un changement radical de politique. On sait ce qu’il en advient : rien. Où en est le plan Marshall des banlieues ?

En ce qui concerne la sécurité publique, c’est la même chose : un déploiement ahurissant de moyens quasi-militaires très peu efficaces, très stigmatisant pour les habitants (La Villeneuve était entièrement bouclée, en état de siège). Que va-t-il se passer lorsque ces moyens policiers vont se retirer ?

Le maire de Grenoble fait aussi dans la communication, avec sa proposition du Grenelle de la sécurité, mais ne donne même pas la parole aux habitants qui sont en première ligne, et ne parle pas de prévention.

Il faut faire une analyse précise de la dégradation sociale accélérée due au niveau très élevé du chômage, notamment des jeunes, du nombre de familles monoparentales et en grandes difficultés.

Il y a un quasi abandon de la présence des services publics sur le terrain. Il faudrait changer les politiques publiques du tout au tout et à tous les niveaux, à commencer par le niveau local qui doit donner l’exemple. Malheureusement à Grenoble, et nous le disons depuis des années, trop d’efforts sont fait pour les opérations de prestige et l’aide au développement économique high-tech. Les services publics locaux doivent être gérés pour permettre des tarifs les plus justes, ce qui n’est pas le cas du chauffage urbain par exemple… Un changement radical de priorité doit être rapidement fait, notamment il faut arrêter de faire croire que c’est l’intervention sur les bâtiments qui est prioritaire, alors qu’au contraire c’est sur l’accompagnement social et socioculturel qu’il faut mettre le paquet.

Qu’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas de moyens : les dizaines de millions d’euros gaspillés en pure perte pour la candidature aux JO, les opérations de communications inutiles, les multiples études pour des projets pharaoniques (GIANT, l’Esplanade…), les dépenses pour la recherche et développement dans les nanotechnologies (Minatec, Minalogic, Biopolis, Nanobio, Clinatec…), les embauches de cabinet et de complaisance…

Une nouvelle stratégie politique doit être mise en place sur le long terme, avec tous les acteurs, pour multiplier les personnels d’intervention sur le terrain notamment en direction des jeunes et des familles les plus précarisées. En ce qui concerne l’emploi, il faut abandonner la politique actuelle et favoriser des emplois utiles dans les quartiers (dans l’économie sociale et solidaire) pour redonner des perspectives aux jeunes. La ville doit changer de politique.

Lire aussi : les élus écologistes de Grenoble ont fait un communiqué suite aux évènements de la Villeneuve

Non à la double peine pour les quartiers sud

Publié le 23 juillet 2010

Les conducteurs de la TAG ont très bien réagi aux incidents qui se sont déroulés la nuit où le jeune braqueur a été tué par les policiers. Par contre il est inadmissible que le tram A n’ait pas été remis en route après avoir nettoyé les voies et les arrêts. Le remplacement par les cars n’est pas satisfaisant, et les raisons avancées pour ne pas remettre en route le tram (questions de sécurité) ne sont pas acceptables au moment où il y a une concentration de forces de police à même d’intervenir si besoin.

Cet abandon de la qualité du service public est vécu comme une punition collective qui oblige les gens à aller chercher la navette à Grand Place ou à Malherbe, alors qu’elle aurait pu passer par Marie Reynoard, proche de l’Arlequin.